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JIOI 2015 | Handisport : faire la différence pour le pays

Handisport : faire la différence pour le pays

Les médailles d’or remportées par les athlètes handicapés ont souvent aidé Maurice à améliorer son rang au classement final  des  JIOI. 5-Plus dimanche s’est intéressé cette semaine à la préparation de ces athlètes pas comme les autres. 

Les sauveurs de la patrie. Beaucoup de ceux qui ont participé ou assisté aux deux dernières éditions des JIOI à Madagascar (2007) et aux Seychelles (2011) se souviennent que ce sont ces précieuses médailles remportées par les athlètes handicapés qui ont évité à Maurice la quatrième place au classement des médailles.

 

Ces quelques précieux métaux ont permis à l’équipe mauricienne d’arracher la troisième place aux Seychelles en 2007 en atteignant les 35 médailles d’or (égalité entre les deux pays) avant de faire la différence au niveau des médailles d’argent. En 2011, ce sont, une fois de plus, ces quelques métaux qui ont fait la différence face aux Malgaches en permettant à Maurice de terminer en troisième position avec 38 médailles d’or contre 34 pour les représentants de la Grand île.

 

 

Cette année, les handisportifs mauriciens sont bien décidés à jouer une nouvelle fois ce rôle de sauveur de la patrie. Il faut souligner que contrairement aux éditions précédentes, 18 médailles d’or (12 en athlétisme et 6 en natation) seront en jeu lors de cette édition 2015 des Jeux en handisport. Pour Jean-Marie Malepa, le président de la Mauritius National Paralympic Committee (MNPC), les athlètes mauriciens sont déterminés à bien faire une fois de plus.

 

«La préparation se déroule super bien. Avec la collaboration du ministère de la Jeunesse et des Sports nous avons tout mis en œuvre pour offrir à nos sportifs le meilleur encadrement possible. Au vu des performances de nos sportifs  au début de ce mois en Italie, je suis confiant que nous allons faire une bonne prestation aux JIOI et que cela permettra à Maurice d’avoir un meilleur classement au tableau des médailles», déclare notre interlocuteur.

 

Selon lui, les différentes fédérations, ‘l’Aurally, le Mentally, le Physically et le Visually Handicapped Persons Sports Federations, ont pris en main leurs responsabilités en veillant à ce que la préparation des athlètes se déroulent dans les meilleures conditions possibles. Vu l’engouement, le dirigeant mauricien reste persuadé que Maurice demeure une des favorites en handisport dans la région. «Nous sommes motivés et nous croyons fermement dans nos chances de médailles mais nous nous méfions quand même de La Réunion et de Madagascar qui sont nos adversaires directs», confie Jean-Marie Malepa.

 

Des athlètes concentrés

 

Même son de cloche pour Jean-Marie Bhugeerathee, l’entraîneur national des handicapés mentaux. Selon le technicien mauricien, les athlètes sont prêts pour la compétition. «Les athlètes sont concentrés et prennent cette dernière ligne droite avec beaucoup de sérieux. Ils savent ce qu’on attend d’eux et sont plus déterminés que jamais», confie Jean-Marie Bhugeerathee.

 

Le technicien mauricien s’appuie sur la performance des athlètes handicapés à l’Italian Open Athletic Championships  au début du mois pour confirmer ses dires. Selon le Mauricien, ses poulains sont prêts à 98%. «  Les athlètes sont prêts et pour le moment nous maintenons un rythme d’entraînement très élevé afin qu’ils restent dans cet esprit de compétition», fait remarquer le technicien qui est également l’entraîneur personnel de Noémie Alphonse et de Cédric Ravet.

 

Pour cette édition 2015, l’objectif de Jean- Marie Bhugeerathee est simple : remporter toutes les médailles d’or. Si cet objectif paraît démesuré, l’entraîneur mauricien lui reste confiant que ses poulains sauront faire la différence. «  Je suis confiant que nos athlètes sont capables de cette performance, car, en comparant nos performances avec celles des Réunionnais, des Malgaches et des Comoriens nos athlètes ont de bien meilleurs résultats. Bien sûr, cela ne veut pas dire que nous allons nous relâcher, mais au contraire, nous allons maintenir le rythme pour ne pas nous faire surprendre», avance le tacticien.

 

Ce dernier a prévu un stage de deux semaines pour ses athlètes, durant le mois de juillet, afin de les préparer à toute éventualité.

 


 

Le handisport présent depuis 1985

 

Les épreuves pour les athlètes handicapés figurent au programme des JIOI depuis les Jeux de 1985 à Maurice. A l’époque seulement deux épreuves en fauteuil roulant figuraient au programme en athlétisme. Ces courses étaient uniquement réservées aux handicapés physiques. Pour les autres catégories, il faudra attendre les Jeux de 2003 qui ont lieu pour la deuxième fois à Maurice, pour que des épreuves pour les sourds, mentaux et aveugles fassent leur apparition au programme.

 


 

Parole aux sélectionnés

 

Rosario Marianne : «Je vise la plus haute marche du podium»

 

 

C’est un sentiment de fierté qui anime Rosario Marianne, qui participera pour la première fois aux Jeux des îles de l’océan Indien. « C’est un honneur pour moi d’être appelé à représenter mon pays dans une compétition aussi prestigieuse que sont les Jeux des îles de l’océan Indien. J’attends ce rendez-vous avec grande impatience».

 

Ce  mal-voyant résidant à Eau Coulée, Curepipe, est confiant de pouvoir réaliser une bonne performance à la Réunion. Il sera en action dans les épreuves d’athlétisme. D’ailleurs, le jeune homme est sur une forme ascendante, comme en témoigne sa participation à une récente compétition en Italie.

 

C’était du 7 au 15 juin dernier où Rosario Marianne a remporté une épreuve et terminé deux fois sur le podium. « J’ai remporté l’épreuve du 200 mètres et j’ai pris la deuxième place au 100 m  et 400 m. Je suis satisfait de mes performances d’autant que j’ai amélioré mon temps », souligne-t-il. De quoi le mettre en confiance et lui permettre de viser une place sur le podium et pas n’importe quelle marche. « La plus haute évidemment », confie Rosario Marianne joyeusement.

 


 

Noémie Alphonse : «Rêve de petite fille»

 

 

Une grande première. A 19 ans, elle a déjà fait sensation et la une des journaux. Cette handisportive vient à peine de débuter sa carrière et incarne l’espoir tant sur le terrain que dans la vie. Cette habitante de Ste-Croix a décroché la médaille d’or aux 1 500 mètres en fauteuil roulant lors d’une compétition internationale le mois dernier en Italie. Et dire qu’elle pratique cette discipline depuis février 2015.

 

Elle est pressentie pour participer aux JIOI 2015 et piaffe d’impatience d’être à l’île de la Réunion. « C’est un rêve de petite fille pour moi, et c’est quelque chose de vraiment grandiose et fort que je veux vivre, comme ce sera ma première participation. Mon objectif est la médaille d’or. Je sais que ça va être très difficile de l’avoir, car chaque île vise la même médaille, mais je me donnerai à fond, et, là-bas on saura qui sera la plus forte et la gagnante », avoue Noémie Alphonse. La jeune femme se prépare activement pour cette compétition tant attendue même si elle souffre. « Les entraînements sont intenses, et plus longues. Quand je retourne à la maison c’est avec des douleurs mais je continue à le faire parce que je sais que je vais y arriver. C’est une très grande responsabilité parce que je vais courir pour l’île Maurice et c’est à la fois stressant et motivant car je veux faire la fierté des femmes, des personnes portant un handicap, et surtout
des Mauriciens » soutient-elle.

 


 

Les JIOI vus par un ancien médaillé

 

Pascal Lapérotine : «On devient une famille»

 

 

Des souvenirs à partager. Faire partie de la délégation mauricienne qui représente le pays aux JIOI reste un grand moment pour tous les athlètes mauriciens. Pascal Lapérotine ancien nageur de la Physically Handicapped Persons Sports Federation (PHYSFED) a toujours en mémoire sa participation aux Jeux de 2003 à Maurice. Un moment inoubliable pour ce nageur du 100m nage libre qui avait décroché la médaille de bronze à la piscine Serge Alfred à Beau-Bassin. «Après la finale, je tremblais en sortant de la piscine. C’était tellement intense que je n’arrivais pas à m’exprimer. J’étais complètement perdu dans mes émotions que j’avais du mal à réaliser ce qui m’arrivait», se souvient encore Pascal Lapérotine.

 

Bien qu’il ait déjà représenté Maurice à des manifestations encore plus prestigieuses comme les Jeux olympiques, les Jeux du Commonwealth et les championnats du Monde, pour Pascal Lapérotine, les Jeux des îles restent un événement unique. «Les JIOI c’est comme un grand regroupement des meilleurs sportifs du pays. C’est l’un des rares moments où pratiquement tout le monde se rencontre. A ce moment-là, on n’est pas une délégation, ni une fédération, mais on devient une famille qui sort pour aller défendre le quadricolore mauricien. Quand on sait qu’on a été sélectionné on éprouve une immense fierté, mais quand on rapporte une médaille, on est plus que fier d’avoir réussi cet exploit», confie l’ex-sportif.