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JIOI 2015 | Football : La médaille d’or du bonheur

Alain Happe devra trouver les mots jutes et la bonne stratégie pour mener ses footballeurs à la réussite.

Remporter l’or aux Jeux des îles en football c’est comme-ci le pays a gagné la Coupe du monde. De l’autre côté, tout échec laisse un goût inachevé dans cette compétition.

Tous les regards seront braqués sur nos footballeurs. Notre île a remporté à deux reprises la plus précieuse des breloques dans cette compétition inter-îles, en 1985 et 2003, et un troisième sacre est dans le viseur des locaux, entraînés par le Français Alain Happe, assisté de deux fils du sol, Akbar Patel et Désiré L’Enclume. La tâche ne s’annonce guère aisée, car les autres îles participantes mettront le paquet pour décrocher la médaille tant convoitée. Une liste de vingt joueurs a été finalisée, avec comme seuls expatriés Andy Sophie (qui évolue à l’île de la Réunion chez l’AS Marsouins).

 

Le Club M s’est préparé à travers une série de matchs internationaux (éliminatoires CAN contre le Ghana, éliminatoires CHAN contre l’Afrique du Sud et une participation à la COSAFA). Le président de la Mauritius Football Association (MFA), Samir Sobha, estime que «le staff technique a fait en sorte que l’équipe masculine et féminine abordent ces Jeux des îles dans les meilleures dispositions possibles. Maintenant, il y a des facteurs extérieurs qui ne jouent pas en notre faveur. Il y a quelques blessées qu’il a fallu remplacer au dernier moment. Cela fait partie du football et à nous de s’astreindre à toutes ces exigences ».

 

Outre les matchs internationaux, les footballeurs locaux ont enchaîné les matchs semaine après semaine sous l’ère de la professionnalisation. Certains estiment que ceux-ci sont émoussés et risquent de souffrir à l’île de la Réunion. Un état des choses que reconnaît l’homme fort de la MFA.

 

«La longue et éprouvante première saison de la ligue professionnelle laisse des traces sur les organismes des joueurs. C’est inédit pour nos footballeurs de disputer autant de matches. Certains en portent des séquelles. D’autres ont mieux encaissé. La fraîcheur physique reste, certes, un gros point d’interrogation, mais la confiance est placée en le staff technique qui doit savoir emmener tout le monde dans sa forme optimale», affirme Samir Sobha.

 

«Le foot, ce n’est pas uniquement les bons joueurs»

 

Pour le rendez-vous réunionnais, le Club M devra se passer des services de deux cartes maîtresses, les frères Bru, Jonathan et Kevin, en raison de leurs obligations auprès de leurs clubs respectifs. Une absence qui risque de peser lourd, reconnaît notre interlocuteur.

 

«Ce sont deux grandes valeurs ajoutées qui manqueront énormé-ment au Club M. Leur club en Europe n’a aucune obligation de les libérer pour les Jeux des îles.   Au final, il va nous falloir faire sans eux, mais connaissant leur amour pour le Club M, nous savons tous que les frères Bru seront nos premiers supporters même s’ils seront loin» fait ressortir le président de la MFA.

 

Invité à livrer ses impressions sur la polémique entourant la non-sélection de Sewram Gobin, élu meilleur buteur de la Barclays Mauritius Premier League avec 26 buts, dans le groupe, Samir Sobha répond ceci : «Il faut savoir que c’est le staff technique qui a la liberté de ses choix pour constituer le groupe final. S’il n’en fait pas partie, c’est sans doute parce que les entraîneurs ont leur raison. Ils se sont sûrement penchés sur le cas Gobin comme sur tous les joueurs susceptibles d’être sélectionnés pour cette compétition. Après, le football, pour ceux qui en savent vraiment quelque chose, ce n’est pas uniquement des bons joueurs. Il y a toujours d’autres éléments à prendre en considération. L’équilibre technique, l’esprit de groupe et la vie d’un groupe. Ce sont aussi des facteurs déterminants dans une équipe ».

 

Pour conclure, Samir Sobha est confiant que le Club M fera bonne figure à l’île de la Réunion et annonce que les footballeurs seront récompensés en cas de médaille. La balle est désormais dans les pieds des footballeurs.

 


 

Les absences de taille

 

Au forceps. La liste finale des joueurs retenus par Alain Happe a été complétée vendredi soir. Outre l’absence des frères Bru, on note celle de Yash Veeranah, Gurty Calambé et Ludovic Lafoudre, entre autres, pour blessure. Ajouter à cela, John Justin, qui évolue en France, s’est désisté à la dernière minute en raison d’une blessure à la cheville, qui va l’éloigner des terrains pendant 2 à 3 semaines.

 


 

Performance mauricienne aux précédentes éditions

 

1979: Médaille de bronze

1985: Médaille d’or

1990: Médaille d’argent

1993: Médaille de bronze

1998: Pas de médaille

2003: Médaille d’or

2007: Pas de médaille

2011: Médaille d’argent

 


 

Historique

 

Le football est inscrit au programme des Jeux dès la première édition à La Réunion en 1979. Réservé exclusivement aux équipes masculines, l’édition 2015 verra, cependant, l’arrivée du football féminin au programme. La médaille d’or en football, est sans nul, doute l’une des plus belles consécrations aux JIOI, et la bataille pour le titre suprême a toujours donné lieu à de belles affiches. Au tableau des honneurs, c’est La Réunion qui arrive en tête avec trois médailles d’or (1978, 1998 et 2007) contre deux pour Maurice (1985 et 2003) et Madagascar (1990 et 1993). Les Seychelles vainqueurs sur leur sol en 2011 n’ont qu’un seul succès dans le tournoi. Les champions mettront leur titre en jeu dès le vendredi 31 juillet avec le début des compétitions en football à La Réunion. Les stades qui abriteront la compétition sont : Stade Jean Ivoula (Saint-Denis), Stade Michel Volnay (Saint-Pierre), Stade Jean Allane, (Saint-Benoît), Stade Klébert Picard (Le Tampon), Stade Baby Larivière (Saint-André), Stade Lambrakis (Le Port).

 


 

La sélection

 

Kevin Jean-Louis, Christopher Caserne, Damien Balisson, Percy Buckland, Christopher Bazerque, Marco Dorza, Emmanuel Vincent, Adel Langue, Kevin Perticots, Andy Sophie, Adrien Botlar, Jean Bernard Jubeau, Stéphane Pierre, Yannick Dig-Dig, Christopher L’Enclume, Fabien Pithia, Jonathan Édouard, Arnaud Stafford, Jason Selmour, Yohan Larhubarbe.

 


 

Parole aux sélectionnés

 

 

Stéphane Pierre  : « Mes premiers JIOI »

 

C’est un des footballeurs les plus en vue à Maurice. Il sera à sa toute première participation à un JIOI. Des blessures l’ont privé de ce bonheur de représenter notre île à cette grande fête du sport inter-îles et le milieu du terrain de Petite-Rivière-Noire piaffe d’impatience de fouler les pelouses réunionnaises sous le maillot du Club M : « Ce sera une grande expérience pour moi de pouvoir participer à un JIOI à mon âge. C’est un grand honneur pour moi », fait-il ressortir

 

Celui qu’on surnomme « Kiki » estime que le Club M possède des chances de briller à l’île de la Réunion. « Nous avons un groupe intéressant avec des jeunes très motivés et des joueurs d’expérience. Je pense qu’on peut faire un bon résultat », dit-il en lançant un appel au public mauricien de soutenir le Club M.

 

 

Kevin Perticots : « L’envie de gagner est là »

 

Une des grandes révélations de la saison écoulée. Sa vivacité et sa fougue seront un plus pour la sélection nationale. Une participation aux JIOI représente un rêve d’enfance pour l’élément du Pamplemousses SC. « A chaque JIOI, je disais à mes parents que je participerais un jour à cette compétition, et je suis en passe d’accomplir ce rêve », dit ce jeune de 19 ans.

 

« Les joueurs sont motivés. En tant que jeune, je pense qu’on a eu une excellente préparation à travers les matchs internationaux en Afrique et les séances d’entraînement. On bénéficie de l’expérience des plus anciens et cela nous aide à progresser », ajoute cet habitant de Pointe aux Piments.

 

« Je pense qu’on peut décrocher la médaille d’or, car tous les joueurs sont très motivés. L’envie de gagner est là et il faut la traduire sur le terrain, mais je demeure persuadé qu’on peut atteindre notre objectif », déclare le footballeur mauricien

 


 

Les JIOI vus par un ancien médaillé

 

Kersley Appou : «Il faut toujours rester fort dans sa tête»

 

 

Médaillé d’or des JIOI en 2003 à Maurice, Kersley Appou a connu de grands comme de pires moments avec la sélection nationale. Malgré tout, l’ex-attaquant international garde de bons souvenirs de ses deux expériences aux Jeux (2003 et 2007). «Cela reste un moment unique et inoubliable dans notre carrière. J’ai vécu mes premiers Jeux à Maurice. Pour y arriver j’ai dû travailler dur et lorsqu’on m’a sélectionné j’étais vraiment très crispé. J’ai dû travailler encore plus dur pour pouvoir surmonter cela car à ce moment-là tu fais partie des meilleurs et les gens attendent beaucoup de toi», se rappelle l’ex-buteur du Pamplemousses SC.

 

Lors de la campagne de 2003, le Mauricien ainsi que les membres de l’équipe nationale ont eu à faire face à une énorme pression d’autant que beaucoup attendaient une médaille d’or de Maurice en football. «Il y a eu une énorme pression sur nos épaules, notamment avant notre premier match et nous avons dû montrer que nous étions à la hauteur, en débutant par une victoire. Mais même après cela nous nous sommes montrés humbles, car notre priorité était la médaille d’or», avance le joueur. Selon lui, c’est cet état d’esprit qui a été la force de l’équipe durant toute la durée de la compétition.

 

«Il faut toujours rester fort dans sa tête, car si un joueur est bien physiquement, mais ne l’est pas mentalement, il ne pourra se surpasser et surmonter les différents obstacles qui se dressent sur son chemin. C’est ça la clef de la victoire. Il faut aussi avoir confiance en soi et ne jamais sous-estimer l’adversaire. C’est l’erreur que nous avions commise en 2007 à Madagascar et qui a joué contre nous», explique Kersley Appou.

 

Ce dernier trouve que l’équipe mauricienne qui participe aux Jeux cette année est bien affûtée. «Il y a de bon joueurs et des jeunes pleins de talents comme les Adel Langue, Kevin Perticots et Kevin Jean-Louis qui est sans doute l’un des meilleurs gardiens du moment à Maurice mais aussi en Afrique. Avec la Ligue professionnelle, les joueurs sont mieux préparés physiquement et techniquement d’autant qu’ils s’entraînent deux fois par jour. Maurice à la capacité de bien faire mais il faut créer un esprit d’équipe au sein du groupe et que les joueurs restent mentalement forts», conclut le meilleur buteur des Jeux de 2003.