Le canoëiste Terence Saramandif, qui s’entraîne en France, devient le premier Mauricien à décrocher l’or dans une compétition olympique.
«Nous sommes très heureux pour lui car c’est lui qui a tout fait», jubilent Henley et Laure Saramandif. Les parents de Terence Saramandif n’en reviennent toujours pas. Leurs fils est médaillé d’or aux Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ).
L’eau est son terrain de chasse, la pagaie son arme favorite. Le jeune Mauricien a décroché la timbale à l’issue de la finale de canoë slalom disputée lundi soir à Buenos Aires, en Argentine
«Ce qu’il a fait restera à jamais un grand moment. Nous l’avons accompagné durant toute sa carrière. Nous sommes un peu ses agents de l’ombre et nous avons été témoins des nombreux sacrifices qu’il a faits pour arriver à ce résultat. Il s’est énormément investi, s’est beaucoup privé pour aller chercher cette médaille. Le voir remporter cette finale est la meilleure des récompenses», raconte Henley Saramandif, le père de Terence.
Sa joie est compréhensible. Voir un jeune de 16 ans se priver des plaisirs de la vie pour s’adonner à son sport favori, et, par-dessus tout, aller chercher une médaille olympique n’est pas donner à tout le monde. Il faut être fort dans sa tête, et aussi avoir une audace très prononcée pour pouvoir y arriver.
Laure Saramandif, sa mère, parle d’un effort commun impliquant tous les membres de la famille. «A son âge, il aurait pu profiter de la vie comme beaucoup de jeunes. Mais il a fait son choix. Ce sont des mois et des mois de travail. Pour un jeune ce n’est pas évident. Cela implique des changements d’emploi du temps, afin qu’il puisse avoir le meilleur encadrement possible tout en restant focaliser sur ses études. Mais il a été jusqu’au bout de ses rêves et nous sommes super contents pour lui», déclare la mère de famille.
En remportant la médaille d’or, l’intrépide kayakiste est entré dans l’histoire. Il est le premier Mauricien à décrocher le précieux métal jaune dans une édition des JO. Une prestation qui le propulse au même rang que le boxeur Bruno Julie, premier Mauricien médaillé aux Olympiades. Le Magicien avait ramené le bronze des JO de Beijing en 2008.
Les Jeux olympiques de la Jeunesse sont un événement qui a rassemblé les meilleurs jeunes sportif de la planète. Terence Saramandif s’est imposé sur l’épreuve du canoë slalom disputée à Puerto Madero. Autour d’un chrono de 1:18.86, ce résident de Montbazon, près de Tour, en France, a devancé le Néo-Zélandais Finn Anderson, crédité d’un temps de 1:23.26 en finale de la compétition pour s’offrir la médaille d’or. L’Espagnol Yoel Becerra Bernardez, prend, pour sa part, la troisième place du podium.
«Je ne réalise pas encore. Je sais que j’avais ma place sur le podium, mais, remporter l’or, est une belle surprise. Il n’y a pas de mots pour décrire ce que j’ai ressenti après ma victoire tellement cela me semblait irréel. A partir des demi-finales j’ai senti que le coup était jouable et je me suis dit puisqu’on se rapproche autant tout donner pour aller chercher cette médaille d’or», commente Terence Saramandif.
Quelques jours après son sacre, le pensionnaire du club de Val de l’Inde Canoë Kayak (VICK) avance qu’il croit encore rêver. Il avoue qu’il lui faudra quelque temps pour s’habituer.
La compétition terminée, Terence Saramandif ne rentrera pas à Maurice. La délégation mauricienne est attendue au pays dans la matinée de ce lundi. Toutefois, le jeune sportif rentre directement en France en raison de ses études. Il s’accordera quelques jours de repos bien mérités et profitera de sa victoire avec ses proches avant de reprendre les entraînements.
Sa saison 2018 étant terminée, le canoéiste pense déjà à la prochaine étape. Il étamera dans quelques semaines sa préparation en vue des championnats du monde de 2019 et d’une éventuelle qualification pour les JO de Tokyo en 2020. Un rendez-vous que le sportif ne souhaite pas manquer.