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Handball : Les frères Pierre, les rocs de l’AS Vacoas/Phoenix

L'ASVP s'est imprégnée de la fraternité des frères Pierre, Pascal, Benjamin et Yannick.

Cette équipe des Plaines-Wilhems vient de remporter son premier titre de champion de Maurice. Un bonheur qui rejaillit sur les joueurs. Rencontre avec un trio de sang.

Une grande première. L’équipe de l’AS Vacoas/Phoenix (ASVP) a étrenné récemment son tout premier titre national en remportant le championnat devant le Curepipe Starlight et l'USBBRH. Ces deux clubs, habitués aux titres, ont dû céder leurs acquis cette saison face à une équipe avide de mettre fin à cette traversée du désert en montant sur la plus haute marche du podium, après avoir, à plusieurs reprises, manqué ce petit quelque chose pour décrocher le titre.

 

C’est désormais chose faite pour l’ASVP, entraînée par Jason Chellen. Ce dernier qui, après avoir porté les couleurs de l’ASVP et évolué comme joueur-entraîneur, tient désormais les rênes de cette équipe. Il a pu compter sur une ossature de joueurs qui se connaisse depuis un bout de temps et a des automatismes. L’exemple le plus frappant  est les frères Pierre (Benjamin, Pascal et Yannick), qui demeurent trois éléments clés dans le dispositif des nouveaux champions de Maurice, sans oublier que Pascal Pierre porte le brassard de capitaine. Qui plus est,  ce sont aussi leurs premiers titres majeurs comme handballeurs.

 

Pour Pascal Pierre (30 ans), ce titre de champion de Maurice vient couronner les sacrifices et le travail assidu de toute l’équipe. Cela fait 10 ans qu’il est handballeur, et a connu un passage chez Fire Hawks et Roche-Brunes Wolf «On a tous consenti des sacrifices tant familial que social pour accorder priorité aux entraînements et mon épouse me l’a reproché souvent. Heureusement elle arrive à comprendre que le handball est ma vie. Ce titre est mon plus grand rêve qui se réalise pour moi», nous confie cet employé dans le secteur bancaire.

 

Âgé de 33 ans, Yannick Pierre est l’aîné des trois frères, originaires de Vacoas, plus précisément de Quinze Cantons. S’il est heureux de ce sacre tant attendu, il garde néanmoins les pieds sur terre, car il sait que le plus dur reste à venir. Les clés de ce succès résident dans la patience, le travail assidu, la communication, la discipline et la fraternité entre les membres de l’équipe, dit-il

 

«C’est un titre qui fait plaisir et qu’on savoure avec bonheur. Ce n’est pas seulement la consécration d’une équipe de handballeurs mais celle d’une famille, et on se le répète chaque fois. Nous avons tissé des liens solides entre joueurs et cette fraternité fait la force de notre équipe. Nous sommes conscients qu’avec notre titre de champion de Maurice, nous serons les adversaires à battre la saison prochaine. A nous de travailler plus pour rester au sommet», martèle ce membre de la force policière.

 

En matière de discipline, Yannick Pierre s’y connaît et cela est très important dans un sport collectif, composé de plusieurs individus avec différents tempéraments et personnalités. Cela a fait la force de l’ASVP cette saison, poursuit notre interlocuteur. «Les joueurs ont compris cet aspect et demeure à l’écoute du coach. De mon côté, j’ai essayé d’inculquer cette discipline, tant sur le terrain qu’en dehors auprès de mes coéquipiers. La communication entre nous est importante et on se parle beaucoup». 

 

Le handball est devenu une affaire familiale chez les Pierre. C’est Pascal qui a inspiré ses frères à se jeter dans le bain. Celui-ci était déjà un joueur de l’ASVP et a encouragé son aîné, à le rejoindre sur les terrains. Après une carrière comme sprinteur, Yannick Pierre commença à prendre du plaisir dans cette discipline et cela fait moins d’une dizaine d’années qu’il excelle au cœur de la défense de son équipe.

 

Un cheminement qui ne laissa pas indifférent, Benjamin, 23 ans. Ce dernier est motivé cette fois par…Yannick, et le trio Pierre est constitué pour devenir les rocs de l’ASVP. «Sur les terrains on est des coéquipiers au même titre que les autres. Mon grand frère n’hésite pas à nous ramener à l’ordre lorsque quelque chose ne fonctionne pas. Puis lorsqu’on rentre à la maison, on se chambre un peu sur le nombre de point que chacun a marqué ou évité. Bref, on est des frères comme les autres en dehors du terrain. Ce sont ces liens de sang qui font notre force, et celle de l’équipe», ajoute Benjamin.

 

Benjamin, Yannick et Pascal Pierre espèrent ne pas s’arrêter en si bon chemin pour faire flotter haut les couleurs de l’ASVP. Pour cela, ils veulent briller dans la région, à l’occasion de la prochaine Coupe des clubs champions à Madagascar en décembre prochain avec une place sur le podium et décrocher la qualification pour l’Afrique. Trois frères qui font partie de l’édifice de l’ASVP et qui ne sont pas près de dormir sur leurs lauriers.