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Entrée en lice du champion sortant : L’Allemagne compte déjà sur le data

La Mannschfat exploite le big data à travers toutes les plateformes consultables.

Certains outils interactifs donnent au joueur une plus grande autonomie à tel point que le match se décide souvent avant le coup d’envoi.

Grâce à une plateforme consultable depuis leur téléphone ou ordinateur, les joueurs s’approprient le Big Data. «Nous pouvons sélectionner les actions de nos adversaires, ainsi que nos propres actions», explique Joshua Kimmich, défenseur de l’Allemagne, pionnière de l’exploitation des «données».

 

«Les joueurs d’aujourd’hui sont une autre génération, qui a besoin de stimulation visuelle», constate le sélectionneur Joachim Löw: «Ils ne sont plus de simples receveurs d’ordres, ils veulent voir et revoir eux-mêmes les actions de jeu sous des angles différents, ils veulent des informations, des critiques, et avant tout des solutions».

 

Le Mexique, leur premier adversaire ce soir (19 heures) à Moscou, n’a plus de secrets pour eux, si l’on en croit l’analyste en chef de la Mannschaft Urs Siegenthaler, dont la devise est : «Un match se décide avant le coup d’envoi».

 

«Quand on fait une erreur de placement ou de passe, dans les tribunes, à la télé, tout le monde peut voir instantanément ce qu’on aurait dû faire, mais nous sur le terrain, nous avons une vision différente», développe Kimmich. «En vidéo, on voit les autres options qui s’offraient à nous. A long terme, ce travail donne les bases pour s’améliorer, si on analyse ses propres faiblesses avec un œil critique».

 

Et pour ceux qui manqueraient de curiosité, le staff leur envoie directement les actions intéressantes pour eux dans leur téléphone portable...

 

«C’est l’humain qui décide»

 

A la clé : un gain de temps et d’efficacité, qui évite de revisionner des pans entiers de match, avantage décisif lors d’un tournoi où les rencontres se succèdent tous les trois ou quatre jours. Et une responsabilisation toujours plus grande du footballeur: «Autrefois, on prenait rendez-vous avec un joueur, et on lui faisait un visionnage dans la salle de vidéo. Aujourd’hui, ils peuvent se faire leur propre vision des choses», se félicite Oliver Bierhoff, le manager de l’équipe nationale.

 

Joachim Löw, convaincu que ces technologies vont prendre de plus en plus d’importance dans le football, n’a pas attendu le Mondial en Russie pour s’en servir. Dès son arrivée en poste en 2006, ses «scouts» ont commencé à réaliser et à expédier des montages vidéos à chaque international potentiel, montrant ses bonnes et moins bonnes actions en championnat, accompagnées de commentaires du sélectionneur et de conseils individualisés sur les points à améliorer.

 

C’est, dans l’esprit, le même travail qui se poursuit en 2018, mais les outils interactifs donnent au joueur une plus grande autonomie. «Nous cherchons toujours à avoir un coup d’avance sur la concurrence», explique Oliver Bierhoff, persuadé que ce travail spécifique a joué un rôle décisif dans la conquête du titre suprême au Brésil en 2014.

 

Passionné qu’il est par les possibilités de l’informatique, cet ancien pilier de la Mannschaft (1996-2002) estime pourtant que le travail d’analyste ne compte que «pour 5 à 10% dans le succès».

 

Et Löw, consultera-t-il la base de données avant de composer ses équipes durant la Coupe du monde? «Non, assure Bierhoff, à la fin, c’est toujours l’humain qui décide. Joachim Löw continue à faire confiance à son intuition, car les joueurs apportent sur le terrain autre chose que des statistiques, comme leur influence dans l’équipe, leur mentalité, ou leur caractère...»

 

Les adversaires de l’Allemagne peuvent respirer. «Big Brother» ou son avatar «Big Data» ne sont pas encore tout puissants sur les pelouses.