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Entraîneur d’athlétisme au Canada : La «sucess story» de Thiadeeren Ponambalum

Le Mauricien encadré par sa famille s’est rapidement fait un nom au pays du Grand Nord.

Il fait partie de ces nombreux Mauriciens qui ont tenté avec succès l’aventure canadienne. Thiadeeren Ponambalum, un nom connu dans le giron de l’athlétisme mauricien, a plus que bien relancé sa carrière d’entraîneur au pays du Grand Nord.

A vos marques, prêts, partez ! En quête d’un meilleur avenir, cela fait sept ans que Thiadeeren Ponambalum, plus connu comme «Thiar» a posé ses valises au Canada. L’entraîneur mauricien, qui, avec sa femme Ruby et des deux filles Sharon et Mansha, a élu domicile dans la belle ville de Montréal il y a pas longtemps, s’est illustré à l’occasion des Jeux du Québec.

 

Le tacticien mauricien, ancien sapeur-pompier reconverti en agent de prévention et de protection, s’est retrouvé à la tête de l’équipe d’athlétisme de Montréal lors de cette manifestation. Les Jeux du Québec se sont déroulés du 27 juillet au 4 août dans la ville de Thetford Mines.

 

Un fait rarissime et exceptionnel pour une personne qui vient d’une petite île comme Maurice et qui se retrouve à la tête d’une équipe canadienne. Ce pays compte environ 8,5 millions d’habitants. Il s’y est établi il y a quelques années seulement.

 

«C’était une surprise quand le chef de la délégation m’a informé du choix. J’étais très heureux que mes capacités aient été reconnues. Cela peut se traduire par la confiance et l’expérience que l’équipe dirigeante de Montréal a pu percevoir en moi. Il faudra souligner qu’on était trois entraîneurs pour encadrer l’équipe. C’est à travers le travail abattu ces six dernières années, de concert avec la Fédération québécoise d’athlétisme, et mon club, Vainqueurs Plus, qui a contribué à cette nomination», commente Thiadeeren Ponambalum.

 

Arriver dans un pays qu’on ne connaît pas et s’imposer en si peu de temps est un pari improbable, et pourtant ce grand fan de Bob Marley et de reggae a réussi l’impossible. Il le doit certainement à son obsession de toujours chercher la perfection. «C’est la persévérance et mon engagement à l’entraînement qui m’ont certainement fait remarquer. Il y a certes l’élément de confiance qui était de mise, tout comme mon parcours aussi. Quand je suis arrivé beaucoup se demandaient “il vient d’où”, quelques-uns n’ont jamais entendu parler de Maurice. Mais il y a une chose qu’il ne faut pas omettre, c’est le brevet d’entraîneur de niveau 2 de l’IAAF qui a joué un rôle important dans tout ce qui a suivi», remarque ce passionné de lecture et de natation.

 

A 59 ans, Thiar Ponambalum compte une longue carrière (39 ans) dans l’athlétisme. Il s’y est mis dans les années 1979-80 à la National Sports Training School de Vacoas. Il sera entraîneur régional de Port-Louis de 1986 à 1996 avant de gagner sa place dans les rangs de l’élite nationale au stade Maryse Justin, à Réduit, jusqu’en 2011.

 

Il a vu défiler plusieurs générations de sportifs qui ont fait les beaux jours de l’athlétisme mauricien dont Stéphan Buckland et Eric Milazar. Il a côtoyé l’emblématique entraîneur Jacques Dudal et a fait partie du Centre national de formation d’athlétisme.

 

Egalement formateur en handisport, ses compétences lui ont permis d’assister à de nombreuses compétitions internationales comme les Jeux de la Francophonie en 2009, au Liban, les Jeux du Commonwealth de 2010 en Inde, ou encore les Jeux Paralympiques en 2008, à Beijing. Ce rendez-vous restera l’un des plus grands moments de sa carrière tout comme la course de Stephan Buckland aux Jeux de Beyrouth.

 

«C’était la dernière compétition pour Stephan. C’était un moment d’émotion et la providence a voulu que ce soit moi, en l’absence de Jacques Dudal, qui fus amené à témoigner de ce moment qui m’a beaucoup marqué», déclare celui qui souhaite accéder à des niveaux supérieurs dans le coaching.

 

Soucieux des autres, Thiar souhaite mettre ses compétences au service d’un plus grand nombre de jeunes en lançant, à son tour, un club d’athlétisme. Mais ses ambitions ne se limitent pas au Canada. Même loin du pays, le Mauricien pense, toujours, aux sportifs locaux.

 

Son souhait est que les athlètes qui se sacrifient pour le quadricolore puissent avoir une meilleure considération et qu’un système de Sports-Études et de bourses voit le jour «pour mieux encadrer nos sportifs tant ceux qui optent pour le tertiaire ou qui choisissent une formation professionnelle (IVTB)», explique Thiar Ponambalum.

 

Il concédera également que son pays natal lui manque beaucoup notamment les belles plages ainsi que la bonne cuisine mauricienne dont le curry de poisson qu’il affectionne énormément. Cependant, Thiar Ponambalum reste concentré sur sa passion pour l’athlétisme et sa quête d’aventure qui l’ont conduit dans cette partie du continent nord-américain.