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En vacances à Maurice | Philippe Lucas : «La clé de la réussite c’est le travail !»

C’est sous le soleil mauricien qu’il a vu les premières minutes de l’année 2017. Le célèbre entraîneur français, qu’on associe directement à la championne de natation Laure Manaudoo, nous a reçus, et nous parle de sa passion… face à la mer.  

Il débarque au rendez-vous avec quelques minutes de retard. Il s’excuse, et précise qu’il était à la salle de sport. Il est comme ça Philippe Lucas.  Vacances ou pas, il ne lâche pas prise, et maintient la cadence d’une vie à cent à l’heure : «Pour moi, c’est un plaisir. Je m’entretiens tous les jours… »

 

Ton sérieux, lunette de soleil, poignée de main franche, celui qui est connu pour son fort caractère, ses coups de gueule et sa sévérité en ce qui concerne le travail, accepte de se prêter au jeu des questions-réponses, en savourant une bonne bière. Voilà pour la mise en contexte. 

 

Pour le reste, il faut compter avec le beau décor, face à la mer, de la Plage des Canisses à Grand-Baie, où le célèbre entraîneur des champions de natation aime venir déguster de bons petits plats à la Mauricienne de ses fidèles amis, Eric et Patricia Cassignol. «J’aime beaucoup votre île, je suis d’ailleurs venu en 1996 pour un stage à Beau-Bassin. Je trouve que les gens sont sympas. Ils sont gentils avec vous et ils semblent être sincères», lâche-t-il. 

 

Voilà quelques années que le Français cultive cette belle amitié qui se construit, notamment, autour d’Océane, la fille des propriétaires des lieux que Philippe Lucas a prise sous son aile et qu’il forge pour devenir une championne. En parlant d’elle, il n’a que des mots gentils : «Elle a le potentiel, mais il faut encore bosser. Il faut qu’elle soit régulière».

 

Très à cheval sur le boulot,  c’est d’ailleurs, ce qui a été à la base de sa collaboration avec Laure Manaudou, il a, dit-il, tout  gagné avec elle notamment plusieurs titres de 2004 jusqu’en 2006, quand tout s’est arrêté. «On ne s’appelle pas tous les jours mais on est toujours en contact», dit-il en parlant  de la championne avec qui il a tout vécu : «C’est vrai qu’on a vécu plusieurs choses ensemble. On ne travaillait pas pour une complicité mais pour des résultats». Certes, il ne le cache pas, la séparation a été difficile : «Il a fallu rebondir !»

 

D’une actualité à l’autre, impossible de ne pas aborder l’épisode d’Aurélie Muller, disqualifiée lors des derniers Jeux olympiques à Rio. Et la réponse fuse tout de go : «On ne peut pas digérer ce genre de chose. C’est une injustice. Pour moi, c’est elle la championne, mais sans le titre et sans la médaille. Elle va bien et elle a repris tranquillement le travail».

 

Et comment définir la méthode Philippe Lucas ? «Il n’y a pas vraiment de travail. Chacun à son style. Un entraîneur doit progresser plus vite que son nageur. Puis, il y a le travail. Le travail, il n’y a que ça qui compte. La clé de la réussite c’est le travail. C’est ce qui a le plus d’importance. Je ne considère pas ce que je fais comme un métier. Je le fais parce que j’aime ça. Puis, je ne demande que ça à mes nageurs. Qu’ils se donnent à fond quand je travaille avec eux. Ce qu’ils font après les heures d’entraînement, ça les regarde», précise-t-il tout en donnant les qualités qu’il faut avoir pour devenir un champion : «C’est quelqu’un qui travaille, qui est régulier et aussi intelligent».

 

Pour lui, la natation pourrait être une discipline sportive dans laquelle Maurice pourrait briller : «Il suffit de s’assurer d’avoir les bonnes infrastructures. On ne naît pas champion, on le devient. Il faut juste trouver la perle rare». Et qu’en est-il d’une éventuelle collaboration avec Maurice ? «Tout est possible. À nouveau, je dirais, qu’il faut voir les infrastructures et discuter».

 

C’est avec beaucoup de sérénité que celui qui est considéré comme un entraîneur star et qui a aussi son personnage dans « Les guignols »,  commence l’année 2017, dont il a vu les premières lueurs sous le ciel mauricien : «C’est mon premier réveillon à Maurice».  Entraînant spécialement les filles, c’est, dit-il, un choix  qu’il assume : «Certes, j’ai eu quelques nageurs mais c’est vrai que je travaille particulièrement avec des filles et cela parce que quand une fille a décidé de travailler , elle le fait à 200%». Lorsqu’on lui parle de dopage qui touche le milieu de la natation, il répond que ça ne l’intéresse pas. Lui qui est papa de deux enfants, qui délaisse de temps en temps sa casquette d’entraîneur pour passer du temps avec eux, dans un bon resto ou en faisant du sport, qui on l’a compris, est son moteur dans la vie.

 

 

Bio express

 

Il est né le 15 avril 1963 à Melin.  Nageur « moyen » licencié à l’US Melun, Philippe Lucas s’oriente très tôt vers l’entraînement, à 20 ans. C’est En 1983, qu’il devient entraîneur à l’US Melun puis passe au CN Melun-Dammarie en 1990. Depuis, il a trouvé sa voie..

 


 

Océane Cassignol : «Avec lui, il faut s’accrocher»

 

 

Elle collectionne les titres. Et Océane Cassignol, 16 ans,  n’a pas fini de montrer de quoi elle est capable. La championne d’Europe junior en nage libre sur 5 km est  une jeune demoiselle pleine de promesses… C’est son entraîneur Philippe Lucas, lui-même qui le dit en parlant d’elle. Pour l’adolescente, son coach est quelqu’un qui sait faire naître l’envie de travailler : «Avec lui, il faut s’accrocher. Il sait faire sortir le meilleur de nous-mêmes. Je ne sais pas s’il est plus dur qu’un autre entraîneur dans le sens où je n’ai pas eu d’autre avant lui.»