C’est un tournoi mondial moins suivi que la version masculine. Mais il y a des passionnées qui essayent de rester scotchées à l’évènement. Paroles aux footballeuses mauriciennes.
Japon vs USA…Ça sent la poudre. Non ce n’est pas un remake de Pearl Harbour. C’est bien la finale de la Coupe du monde féminine au Canada mettant aux prises deux nations jadis engagées dans une douloureuse guerre. Mais ici, c’est bien de football qu’on parle, avec deux équipes qui tenteront de chercher le Graal. Loin d’être aussi médiatisée et populaire que la Coupe du monde masculine, cette compétition suscite un certain intérêt chez les footballeuses, même si l’horaire tardif complique les choses.
Le match Japon vs USA, qui sera disputé dans la nuit d’aujourd’hui à demain (3h, heure de Maurice), marque les retrouvailles entre deux pays qui se sont affrontés à plusieurs reprises dans le passé. En 2011, les Japonaises gagnaient la sixième édition, à titre de revanche, les Américaines avaient gagné les Jeux olympiques de Londres en 2012. Cette confrontation ne va certainement pas manquer de suspense.
Johanne Amélia est footballeuse au sein de l’AS Quatre-Bornes et est sélectionnée pour représenter notre île. Elle s’attend à du beau spectacle pour la finale. «C’est difficile de faire de pronostics, car les deux équipes se valent, tant au niveau du jeu, que de l’effectif. Je pense que le spectacle sera au rendez-vous», analyse cette Curepipienne.
Elle avoue qu’elle n’a pas trop regardé les matchs en direct mais s’est rattrapée avec les résumés. «Cette compétition démontre que les footballeuses sont très bonnes techniquement, et effectuent des phases de jeu incroyables », poursuit-elle. La Nigérienne Asisat Lamina Oshoala, les Françaises Eugénie Lesommer, Louisa Necib, Amandine Henry, la Brésilienne Andressa Alves da Silva ou encore l’Américaine Tobin Heath, sont autant de joueuses qui ont impressionné la jeune Mauricienne.
Cynthia Edouard est une des footballeuses les plus en vue dans le championnat local, la Mauritius Barclays Premier League (Ladies), et fait du Japon sa favorite pour la finale tant attendue. « Cette équipe est capable de remporter la finale et a démontré des qualités dans le jeu qui peuvent faire mal à l’adversaire. Mais attention aux Americaines, qui demeurent des adversaires redoutables», previent la meneuse de jeu du Cercle de Joachim.
Sa sœur, Joenica Edouard, joue également pour le club curepipien. Cependant, elle affiche la prudence pour la finale du jour. «Moi, je pense que les deux équipes ne pourront pas se départager lors du temps règlementaire même si, à première vue, le Japon semble avoir une petite longueur d’avance sur les Etats-Unis. Si les Japonaises marquent en premier, elles vont remporter la finale, mais si ce sont les Américaines qui trouvent les filets en premier, nous aurons droit à des prolongations».
Leur coéquipière, Kareen Adélaïde, est également prudente au niveau des pronostics. «Les deux équipes possèdent des arguments pour remporter le trophée. Ça va être une finale très serrée, mais j’ai une petite préférence pour les Etats-Unis », nous dit la buteuse du Cercle de Joachim.
Bref, on dit jamais deux sans trois. Il peut s’appliquer aux dernières grandes compétitions de football féminin. Finale de la Coupe du monde féminine de la FIFA 2011 ? Le Japon remporte la première manche face aux Etats-Unis. Finale du Tournoi olympique de football féminin 2012 ? La revanche est remportée par les Américaines. On saura, aux petites heures du matin de lundi, si le trophée prendra la direction du Pays du Soleil Levant ou celui de l’Oncle Sam.
Joueuses à surveiller
Etats-Unis : Jouer face au Japon, voilà qui réveille sans doute des cauchemars chez Carli Lloyd. Lors de la finale d’Allemagne 2011, elle était l’une des trois tireuses américaines à avoir échoué lors de la séance de tirs au but qui a offert le titre aux Nadeshiko. Mais cet adversaire lui rappelle aussi de bons souvenirs puisqu’elle avait inscrit les deux buts du succès US 2-1 un an plus tard en finale du tournoi olympique. Sa troisième finale face aux Japonaises se terminera-t-elle dans le rire ou dans les larmes ?
Japon : En face, une certaine Yuki Nagasato avait été la seule Japonaise à manquer son tir au but en 2011, mais cela ne l’avait pas empêchée de soulever le trophée. L’année suivante à Londres, c’est sous le nom de Yuki Ogimi qu’elle avait marqué en finale. Mais cette fois, cela ne lui avait pas évité la déception de la défaite. Quelle saveur lui laissera l’édition 2015 ?
Stats
33,3 - Depuis le début du tournoi, le Japon a inscrit 33,3 % de ses buts dans le premier quart d’heure, et 33,3 dans le dernier. A l’inverse, les Américaines ont inscrit 33,3 des leurs entre la 45e et la 60e minute, et 33,3 autres entre la 60e et la 75e, deux périodes durant lesquelles les Asiatiques n’ont inscrit aucun but ! Chacun ses périodes…
Insolite : Olivia, le perroquet, prédit une victoire du Japon
Auteur d’un sans-faute jusque-là (six bons pronostics), le perroquet gris Olivia, âgé de 10 ans, a prédit une victoire du Japon face aux Etats-Unis, dans la nuit de dimanche à lundi (1h00 heure française) en finale de la Coupe du monde féminine. À l’image de Paul le Poulpe qui était devenu une véritable star durant le Mondial 2010, en Afrique du Sud, le volatile se produit régulièrement en public, sur une estrade dressée dans la préfecture de Tochigi. Cette fois encore, il a choisi le drapeau japonais, pour la plus grande joie du peuple nippon, qui y voit un signe d’un possible doublé pour son équipe féminine, tenante du titre.