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Au service du sport : La motivation des dirigeants

Un dirigeant sportif doit toujours oeuvrer pour le bien de sa discipline  et de ses athlètes.

Voir un avion dans le ciel laisse souvent rêveur, mais certains ont développé un grand appétit pour voyager très souvent. Il s’agit des dirigeants qui le font dans l’intérêt du sport. Vraiment ?

Ils sont incontournables et indispensables. Comme si la fameuse chanson de Desireless, « Voyage Voyage », figure en bonne place dans la playlist des dirigeants sportifs mauriciens. Ils semblent, en effet, très inspirés par ce tube de la fin des années 80, comme en témoigne leur grand appétit pour prendre l’avion dans l’intérêt du sport. Mais à y voir de près, on s’aperçoit, aussi, que certains ne sont pas dans le giron sportif pour servir une bonne cause, mais plutôt pour se servir, pour se mettre en avant tout en réalisant de bonnes affaires pour eux-mêmes et leurs proches. Et oui, le monde du sport n’est pas un univers où tout est fair-play.

 

Les 21es Jeux du Commonwealth de 2018, qui se terminent aujourd’hui en Australie, ne seront pas oubliés de sitôt, non pas pour les résultats positifs remportés par nos athlètes, mais pour des raisons extra-sportives, soit l’affaire Kaysee Teeroovengadum/Jessika Rosun (voir plus loin), ou encore le fameux cadeau de Pâques de $100 octroyés à nos représentants dans le sillage de l’éclatement de ce scandale. Il y aussi la présence d’un nombre accru de dirigeants ou autres accompagnateurs sur l’île continent, qui laisse pantois, sans que l’on sache qui fait quoi là-bas, ou encore que la liste complète de la délégation ne soit rendue publique (voir plus loin).

 

Une situation qui ne nous  étonne guère quand on sait comment certains se battent pour devenir dirigeant, et les plus affairistes dictent leurs lois et leur choix pour donner libre cours à leurs exigences. La plus grande d’entre elles demeure sans nul doute les voyages, et comme on dit l’appétit vient en mangeant, et certains ne s’en privent pas pour devenir des frequent flyers. Bien sûr, ils ont leurs précieuses invitations ou l’accréditation nécessaire (même si certaines rumeurs circulent que des accréditations de presse seraient détournées).

 

A chaque participation dans une compétition à l’étranger, des dirigeants sont toujours présents pour agir comme chef de mission (voir plus loin les explications d’Alain St-Louis), ou comme chef de délégation. Ils ont un rôle très important pour veiller au bien-être de nos sportifs lors ces déplacements. Ça c’est la règle de base. Si certains s’acquittent de cette responsabilité avec brio, d’autres le font à la légère, ou disparaissant dans la nature.

 

N’allez surtout pas les questionner sur leurs voyages car ils vont vite noyer le poisson en se bombant le torse pour faire croire qu’ils ont réussi à « kass enn gran pake » en nous lançant « si ou ti coner ki b…nou ramaser ». Cela devient presque une rhétorique mais on n’est pas dupe, et avec l’avènement des réseaux sociaux et la vitesse de la circulation de l’information le monde devient petit. Certaines compétitions sont très prisées par nos frequent flyers en fonction des pays hôtes. L’Australie est plus attirante qu’un pays africain par exemple, et ce qui explique la présence en force des dirigeants aux Jeux du Commonwealth de 2018.

 

Veiller au bien-être des sportifs

 

Didier Pragrassa, secrétaire général de la Mauritius Football Association (MFA), explique qu’un chef de délégation doit veiller au grain pour que nos représentants ne rencontrent pas de soucis à l’étranger. « C’est lui qui doit assurer que tout soit correct lors d’un déplacement en veillant à ce que les séries de maillots soient bien présentes, tout comme les équipements, tout en assistant à des réunions. Un chef de délégation est quelqu’un qui a fait ses preuves, et qui sait assumer ses responsabilités. C’est une tâche très importante et exigeante », souligne notre interlocuteur.

 

Pour accéder au cercle fermé des dirigeants, il faut d’abord faire ses preuves au niveau d’un club, pour ensuite essayer de gravir des échelons pour se faire des contacts au sein d’une fédération. Grâce à des contacts et des lobbies, l’heureux élu peut intégrer le tout-puissant Comité olympique mauricien (COM). C’est un peu le Graal pour nos dirigeants car ils auront une influence sur leurs fédérations d’où ils sont issus pour placer des marionnettes afin de les maintenir au pouvoir. Un mécanisme bien huilé qui est calqué sur le système politique avec une guerre de pouvoir, d’influence, à coups de lobbys (financiers et sectaires).

 

Nous avons bien ri lorsqu’une radio privée a organisé une émission spéciale en début de semaine autour la polémique entourant les Jeux du Commonwealth avec la participation de plusieurs intervenants. L’un d’entre eux devait utiliser cette plate-forme pour régler ses comptes tout en dénonçant certaines pratiques des dirigeants, comme ce personnage qui s’est baladé tout nu là où résidait l’équipe mauricienne pendant les derniers Jeux olympiques. Après ce grand déballage, l’intervenant devait annoncer qu’il ne pourra assister à la fin de l’émission car il a….un avion à prendre pour accompagner des sportifs mauriciens à une compétition à l’étranger.

 

Avec tous ces avantages pas étonnant que certaines personnes soient attirées par le poste de dirigeant, mais selon ce même dirigeant, il faut avant tout avoir un amour pour le sport, une vocation et aussi un respect de l’éthique. «Il faut connaître son sport, ses procédures de même que les lois internationales de la discipline et du sport en générale. Un atout important pour mener à bien sa mission. Il est important aussi de ne pas faire de discriminations raciales, communales, sous aucune forme », explique un administrateur sportif, qui souhaite garder l’anonymat.

 

Les dirigeants sportifs ont cependant une chance inouïe pour apprendre en termes organisationnel  et de gestion du sport en général. Mais force est de constater que ces innombrables voyages ne servent finalement pas à grande-chose quand on est témoin chaque jour de l’amateurisme qui règne dans ce secteur où chacun semble vouloir faire ce qui semble être juste pour lui. Putting myself first !

 

Des privilèges

 

Faire partie d’une délégation officielle comporte des avantages. Dans le cas des grandes compétitions internationales, une bonne partie des officiels sont logés dans le Village des Jeux alors que les plus chanceux posent leurs bagages dans des hôtels et peuvent recevoir un traitement VIP tant au niveau des chambres, de la nourriture, déplacement, et des petits cadeaux comme souvenir. Les présences sur des sites de compétitions où participent les sportifs mauriciens peuvent se compter sur une seule main car l’heure est peut-être au farniente pour eux, loin de notre île.

 

Les frais de déplacements des athlètes, officiels, sont, en partie, financés par le comité d’organisation des Jeux et le COM alors que dans le cas des VIPs et des invités, ces derniers font le déplacement à ce qu’il paraît à leurs propres frais.

 

L’affairisme des dirigeants

 

Il n’y a pas que les voyages qui attirent nos chers dirigeants dans le sport. Ils ont des intérêts personnels, ou encore un bon sens des affaires pour faire fructifier leurs entreprises. Comment expliquer, par exemple, qu’un dirigeant de club soit souvent le traiteur de service dans les fonctions qu’organise la fédération sportive où il est membre ? Les exemples sont nombreux ou des conflits d’intérêts sont bien réels. Bien sûr, personne n’a pas de compte à rendre.

 

Voyages, faire fructifier les affaires mais aussi booster la carrière d’un protégé. C’est assez commun de voir l’enfant d’un dirigeant participer dans des compétitions internationales. Rien d’anormal qu’un parent encourage sa progéniture à aller plus loin. Mais qu’en est-il des autres sportifs qui n’ont pas la chance d’avoir des parents bien placés ? Ça demeure une grande question !

 

Des allocations financières

 

La question mystère. Les dirigeants reçoivent des allocations, ou des per diem, lors des déplacements mais aucune donnée officielle n’existe là-dessus. A titre indicatif, un per diem de $ 20 à chaque sportif par jour a été alloué dans le cadre de ces Jeux de 2010 à New Delhi par le ministère de la Jeunesse des Sports. Ce montant est doublé par le COM. Mais dans le cas des dirigeants du Comité Olympique, selon une source, ces derniers touchent un peu plus de la part de leurs organisations.

 

Didier Pragassa, explique que dans le cas des déplacements à l’étranger, un budget est mis à la disposition des équipes pour les dépenses urgentes. «Une somme d’argent, mais dont je ne peux pas vous dévoiler le montant, est mise à la disposition des sélections lors de leurs matchs à l’étranger. Il arrive des fois que les chaussures de football soient inutilisables et c’est urgent d’en acheter une autre paire sur place», explique le dirigeant de la MFA.

 

L’ironie…

 

Le choix de certains chefs de délégation laisse des fois perplexe. Comme celui d’un sport collectif ou un dirigeant, qui se trouve être dans le bon carnet des décideurs de cette discipline, est souvent choisi pour ce rôle (qui nous avons bien compris requiert des très bonnes qualités de gestionnaire). Alors que de l’autre, le club où il est membre, est loin d’être un modèle de bonne gestion ou de réussite. Ça veut tout dire.

 

Le rôle d’un chef de mission

 

 

Ayant déjà occupé le poste de CM lors des Jeux de Melbourne en 2006, Alain St-Louis un ancien dirigeant du COM, nous parle de son expérience. « Le chef de mission est une personne qui dirige la délégation. Son travail débute le jour où le comité d’organisation des Jeux demande au pays de soumettre sa liste provisoire de participants. Cela peut avoir lieu un ou deux ans avant les Jeux, et, à partir de là, le CM qui est nommé par le comité olympique, se met au travail. Il prend contact avec les fédérations concernées pour dresser une première liste et en même temps s’attaque aux différents dossiers notamment, les accréditations, l’hébergement, la logistique, entre autres », explique Alain St-Louis.

 

Le chef de mission est aussi celui qui possède tous les codes d’accès au logiciel que l’organisation met à la disposition des pays participants afin que ces derniers puissent procéder au processus d’accréditation et autre démarches. Il est aussi responsable des autres mesures visant à assurer que le séjour du Club Maurice se déroule sans anicroche.

 

Alain St-Louis soutiendra pour sa part que le CM est aussi la première personne qui arrive au village pour prendre possession des locaux alloués à la délégation et qui repart en dernier où le même jour que la délégation après le handing over. En arrivant en amont, il a pour responsabilité de veiller à ce que les accréditations ont été bien faites et que tout a été aménagé pour que l’équipe puisse séjourner dans des meilleures conditions.

 

«Il s’occupe aussi de l’accueil des membres de la délégation, de la logistique et des déplacements des athlètes sur les sites d’entraînements et compétition. Tous les jours, il assiste aux réunions des chefs de missions le matin et par la suite s’assure du suivi  à travers ses team managers pour que tout le monde puisse s’adonner à leurs activités sans problème », explique le président de la Fédération mauricienne de Triathlon.

 

Selon Alain St-Louis la présence des dirigeants lors de ces rendez-vous se fait par quota. « Tout dépend du nombre d’athlètes présents. Il y a un pourcentage qui varie selon les Jeux. Si un sport a deux athlètes, celui-ci a droit à un entraîneur mais dans le cas où cela dépasse le nombre de quatre ou cinq athlètes, un dirigeant est inclus. Maintenant, c’est à la fédération de désigner quelle personne accompagnera l’équipe et la présence de cette personne est importante car il agit bien souvent en tant que team manager et c’est lui qui assiste aux réunions techniques. Bien sûr, le nombre de ces personnes varie aussi selon les spécificités de la discipline», commente Alain St Louis.

 

Néanmoins, un officiel anonyme évoque pour sa part que la présence de certaines personnes ou dirigeants dans la délégation est discutable. « Il y a des gens qui ne sont pas membres du comité olympique qui y sont présents. D’autres ne font plus partie du comité directeur de leur fédération et il y a certains dont la discipline ne participe même pas aux Jeux. Pourtant ils sont dans le contingent, ce n’est pas normal », remarque ce dernier.

 

La délégation mauricienne

 

C’est en fin de semaine qu’une liste nous a été communiquée sur la composition de la délégation mauricienne lors de ces Jeux du Commonwealth. Elle est composée de 113 personnes, dont 54 sportifs, et 59 officiels comprenant dirigeants (dont les membres en vue du COM), entraîneurs, VIPs, team managers, invités, attachés de presse et même un journaliste qui réside au village selon une liste soumise au ministère de la Jeunesse et des Sports. A noter qu’aucune cordonnée des membres de la délégation n’a été transmise à la presse pour obtenir des informations et déclarations de presse comme cela se faisait il n’y a pas longtemps.

 

TOUSSAINT Stephane

TOUSSAINT Patricia

HA SHUN Philippe

HAN MUI Hedley

TEEROOVENGADUM Kayseeven

RANGAN Jaganathan

PAPIE Richard

KISTNAREDDY Koomaraisen

ANDRE Isabelle

BAYJOU Al-Yousouf

JAYNUB Dhaneswaree

JODHA Premlall

LI CHUEN Marie Aline

FOO KUNE Karen

KOO YUNG FONG Mary Rose

GOBOODUN Sanjaye

REMILAH Corinne

BHOLAH Ravi

RAMSAMY Indiren

KAUNHYE Abhisheik

EDOO Sahir

BRASSE Hans

BUNDHUN Fayzal

ROSUN Jessika

BAPTISTE Bernard

CAPRICE Jerome

DOOKUN Mohammad

DRACK Jonathan

DE GRACE Jean Yann

JANVIER Joanilla

LEBON Jacques

LOUISE Marie Helene

CHAN LAM Nicola

FOO KUNE Kate

PAUL Julien

ALLET Aurelie

PAUL Christopher

LUBAH Aatish

KRISHNAN Yogendran

ALBERTE Ivan

BEEDASSEE Kumar

CLAIR Merven

COLIN John

COLIN Richarno

OLIVIER Cedric

VADAMOOTOO Jordy

BAZILE Judex

IBANEZ CHAVEZ Roberto

ROUGIER LAGANE Gregory

MAYER Alexandre

REDY Dylan

LE COURT DE BILLOT Kimberley

HALBWACHS Aurelie

ROUGIER LAGANE Christofer

ALPHONSE Noemie

BHUGEERATHEE Jean Marie

KOENIG Xavier

ANODIN Gregory

VINCENT Bradley

MARQUET Mathieu

CHUNG YEE Jonathan

POO CHEONG Elodie

SUFRAZ Idris

YOGARAJAH Akhilen

KINOO Ruqayyah

TAUCOORY RIKESH

RAMASAWMY Caroline

HO WAN KAU Elodie

CHAN YOOK FO Bryan

ARNACHELLUM Allan

HUGNIN Timothee

RANAIVOSOA Roilya

VALAYDON Shalinee

SUNEE Alison

LABONNE Emanuelle

LENT Ketty

CORET Jonathan

MADANAMOOTHOO Dorian

MADANAMOOTHOO Anthony

PANDOO Dinesh

JOORON Alvin

BHOLLAH Poorun

SOUPPRAYEN PADIATTY Gino

BANDOU Jean

GENAVE

PARIADHAVEN

MARIANNE

VEEREN Vishwanadan

HOY CHIN HAN MUI

HA SHUN Chin Yian

BUNDHUN Mirella

QUEVAUVILLIERS Eric

SOHUN Christelle

HA SHUN Noah

FOK LOK Marylyn

FOO KUNE Kathy

PRICE Anthony

FOO KUNE Sun Yune

CARVER Nemours

SINISKA Georges

MUNOHUR Zubin

MUNOHUR DROUPADI

NURSIMULU Rishi

HUGNIN Nathalie

HUGNIN Guillaume

JEAN LOUIS Patrick

BIGNOUX Mervyn

HUNG WAI WING

 

Textes : Rehade Jhuboo et Qadeer Hoybun