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Allocation financière aux anciens champions : Les projets des bénéficiaires

Cette allocation va subvenir aux besoins  de ses enfants affirme Priscilla Cherry.

L’Etat reconnaît l’effort des athlètes locaux ayant brillé dans le passé à travers la mise en place du State Recognition Allowance Scheme. Les bénéficiaires nous parlent de leurs projets.

Des jours heureux à l’horizon ? L’après-carrière des sportifs de haut niveau suscite toujours des inquiétudes. Ils se sentent souvent jetés aux oubliettes après avoir sacrifié un temps précieux de leur vie pour défendre les couleurs du pays en ramenant des médailles. Certes on ne pourra pas donner une valeur monétaire aux efforts consentis par ces hommes et ces femmes au nom du sport. Du moins pourront-ils se consoler avec la mise en place du State Recognition Allowance Scheme(SRAS) qui vient récompenser partiellement la somme de travail et de sacrifice que nos champions ont accomplie dans le passé.

 

Il est le symbole de la réussite du sport mauricien en étant, jusqu’à présent, l’unique médaillé olympique du pays. Pourtant, Bruno Julie s’est retrouvé livré à lui-même après ses heures de gloires pour presque mendier une reconnaissance afin d’assurer son avenir. L’allocation financière vient donc mettre du baume au cœur de l’ex-boxeur car cela va le soulager dans ses projets d’avenir.

 

«C’est une bonne chose de reconnaître enfin les efforts des sportifs mauriciens. C’est un premier pas dans cette direction et j’espère que le gouvernement puisse faire encore plus à l’avenir. De mon côté, cette allocation est la bienvenue pour assurer l’avenir de mes enfants. Je compte l’utiliser pour terminer la rénovation de ma maison », dit Bruno Julie.

 

Annoncée dans le dernier budget, cette allocation financière est depuis cette semaine une réalité. Le lancement officiel s’est d’ailleurs déroulé à la Cyber Tower 1 à Ebène en présence de Pravind Jugnauth, Premier  ministre  et  ministre  des  Finances, Stéphan Toussaint, ministre de la Jeunesse et des Sports et de plusieurs anciens athlètes. Tapis rouge et larges sourires étaient bien en évidence lors de cette soirée.

 

Le SRAS est une première dans le domaine du sport à Maurice et pour les principaux concernés cette mesure est la reconnaissance qu’ils attendaient tous de l’Etat mauricien. «Je suis extrêmement fier. Ce n’est pas juste une affaire d’argent, mais aussi une reconnaissance envers ces sportifs qui se sont sacrifiés pour faire honneur au pays. Je remercie le Premier ministre, le ministre des Sport, le Trust Fund qui ont travaillé à la mise en place de scheme», exprime Priscilla Cherry, médaillée d’or en judo aux Jeux d’Afrique de 1995.

 

L’ex-judokate, qui a, à maintes reprises, fait flotter haut le quadricolore national ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour toutes ces personnes qui ont contribué à sa réussite. Elle évoque ses parents, ses entraîneurs de clubs Georges Othello et Sylvio Joseph, Joseph Mounawah en sélection nationale ainsi que les Directeurs Techniques Nationaux en l’occurrence Fréderic Feuillet, Pascal Tayot et Achène Goudjil. Cette mère de famille a déjà sa petite idée comment elle utilisera cette allocation de l’Etat. «Cette allocation je l’accueille de bon cœur. Ce ne sera pas de trop dans le budget familial surtout quand vous avez des enfants. Je pense que cette argent ira dans leur l’épanouissement», dit Priscilla Cherry.

 

Les parents ont été d’un grand support dans la carrière de nos sportifs et ce n’est pas Riaz Durgahed qui nous dira le contraire. L’ex-boxeur, qui vit maintenant en Angleterre, est lui aussi bénéficiaire de ce plan financier, et estime que l’allocation dont il est éligible revient à ses parents. «Par la grâce de Dieu je travaille et je peux me débrouiller avec mon salaire. Mes parents sont âgés maintenant et je vais leur offrir cette allocation de l’Etat afin qu’ils puissent l’utiliser quand ils en auront besoin»,nous confie l’ancien champion de boxe qui a tenté une carrière chez les professionnels avant de raccrocher.

 

 

L’ex-badiste Amrita Sawaram voit les choses différemment. La championne des Jeux Africains de 2000 va réinvestir cette somme dans la formation des jeunes. «A mon niveau je vais l’utiliser en la réinvestissant dans le sport. A un certain moment je m’occupais de la formation de jeunes enfants dans certains quartiers. Je vais bientôt reprendre du service et je pense utiliser cet argent pour aider ces jeunes», explique l’ex-numéro 1 du badminton local. 

 

Cette dernière voit en cette allocation une source de motivation pour la future génération de sportifs.   

 

«La vie d’un sportif n’est pas aussi simple. Elle comprend beaucoup de sacrifices tant sur le plan personnel, familial et des fois aussi au niveau académique. Et là je pense surtout à ces athlètes qui ne se sont pas reconvertis dans le milieu sportif ou qui n’ont pas réussi à faire des études avancées et pour qui cette allocation sera d’une très grand aide», insiste mordicus la jeune femme. 

 


 

Entre Rs 3 000 et Rs 10 000 par mois

 

Depuis la mise en application du SRAS, on dénombre actuellement environ 70 sportifs de 12 disciplines à bénéficier de cette allocation. Ce chiffre n’est pas pour autant définitif car  d’autres sportifs doivent soumettre leur demande. Les allocations mensuelles varient de  Rs 3000 à Rs 10 000 et seulement la médaille la plus importante définit le montant alloué. Une somme de Rs 5 millions a été allouée dans la mise en place du plan annonce dans le dernier discours budget.

 

Pour être éligible, il faut être médaillé dans des compétitions comme les Jeux olympiques, Jeux Paralympiques, Championnats du Monde, Jeux du Commonwealth, Jeux de la Francophonie, championnats d’Afrique et Jeux d’Afrique. L 'allocation de l’Etat ne prend pas en compte les compétitions zonales comme les championnats d’Afrique australe ou de la zone 7 et régionales comme les Jeux des îles de l’océan Indien.

 

Qadeer Hoybun et Rehade Jhuboo