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Une histoire de coaching !

Au-delà de savoir qui du Premier ministre ou de l’ancienne présidente de la République dit la vérité. Au-delà d’apprendre qui de Yousuf Mohamed ou d’Ameenah Gurib-Fakim raconte les faits exacts. Au-delà d’une perception de manipulation des uns et des autres, et de l’impression d’une insoutenable légèreté déployée autour de l’institution qu’est la présidence de la République (Gurib-Fakim affirme qu’elle ne savait pas que l’avocat Duval avait émis une opinion contraire, Yousuf Mohamed dit avoir cru qu’il y avait l’aval du cabinet et chaque protagoniste de cette saga essaie de convaincre de «sa» vérité, en prenant le public pour des imbéciles), il nous reste un aveu plutôt surprenant d’Ameenah Gurib-Fakim devant la commission : “I never got any coaching about what a President should do”. 

 

Ainsi, celle dont la nomination avait été saluée par une majorité de Mauriciens, celle qui avait provoqué la fierté car n’étant pas issue du sérail politique, celle qui était perçue comme un modèle chez les jeunes et comme un porte-flambeau des femmes, nous dit qu’elle ne maîtrisait pas les attributions de son rôle. Voilà qui est paradoxal ! La nomination d’Ameenah Gurib-Fakim avait suscité l’espoir d’une nouvelle ère car elle avait permis de rêver à des nominations apolitiques pour des hommes et des femmes qui peuvent servir leur pays au nom de leur compétence. Toute l’admiration au moment de la nomination de cette scientifique reconnue suscitait l’espoir parce que la future hôte du Réduit n’appartenait à aucune famille politique et portait son brillant parcours en bandoulière.

 

Aujourd’hui, en affirmant qu’elle n’avait pas été coachée pour devenir présidente, Gurib-Fakim remet sur le tapis le questionnement de ceux qui estiment que le locataire du Réduit doit obligatoirement venir d’une famille politique, voire du judiciaire, pour une meilleure compréhension de notre Constitution et de nos lois. Et voilà que l’ancienne locataire du Réduit laisse croire qu’il faut une formation pour ceux qui occupent cette haute fonction. Pourtant, on serait tenté de se demander s’il fallait réellement avoir les services d’un coach pour savoir qu’on ne peut, en tant que présidente de la République de Maurice, détenir une carte de crédit d’une organisation internationale non gouvernementale. Il ne s’agit pas tant de l’utilisation de la carte de crédit «par inadvertance», qui suscite toujours l’interrogation, mais de la détention même de la carte de crédit. L’on se demande aussi s’il faut suivre un programme de formation pour savoir qu’en tant que locataire de la State House, il n’est pas éthique de suivre des mails ayant trait à des demandes de permis pour un homme sur qui pèsent des soupçons de blanchiment d’argent. À écouter Gurib-Fakim lors des auditions de cette semaine, son interprétation (douteuse) de la Constitution serait l’affaire de ses conseillers juridiques.

 

On est tenté de dire que si coach il fallait, ce serait plutôt sur le chapitre du sens des responsabilités en toutes circonstances pour tous ceux qui se retrouvent au sommet de l’État. Car jusqu’ici, l’ancienne présidente dont on salue la décence d’avoir démissionné et qui est, semble-t-il, dans un fighting mood pour tout déballer, n’ayant désormais rien à perdre, ne fait que nous dire à quel point les autres ont fane. Soit on lui a menti, soit on lui a donné de mauvais conseils. Certes, nous n’avons aucune raison de mettre sa parole en doute. Sauf qu’il est malheureux de voir que, jusqu’ici, Ameenah Gurib-Fakim n’assume toujours pas ses choix et ses actes.

 

Car si tant est vrai qu’elle a été induite en erreur, si tant est vrai qu’elle exprime une sincérité devant la commission, il est difficile de croire qu’Ameenah Gurib-Fakim est une victime malheureuse de toute cette affaire. Sinon, elle serait en train de nous dire qu’avec son entrée au Réduit, elle avait fermé toutes les portes de ses capacités de jugement, d’analyse et de discernement. Coachée ou pas, Ameenah Gurib-Fakim n’avait quand même pas perdu toute son intelligence pour savoir quel style de présidente de la République elle voulait instaurer. «Ce poste, on en fait ce qu’on veut en faire (…) Je serai une présidente de proximité. Je serai proche du peuple», disait-elle à 5-Plus dimanche.

 

Et Gurib-Fakim était tout juste le contraire de ce qu’elle professait. Il lui manquait un coach !

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