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Qui a dit que gouverner, c’est prévoir ?

Et l’on devrait plutôt être étonné de l’étonnement du chef du gouvernement Pravind Jugnauth. Ainsi donc, le leader du MSM a exprimé (jeudi dernier) sa vive inquiétude sur le nombre de victimes d’accidents de la route. On ne peut, bien évidemment, reprocher au Premier ministre de faire montre de son inquiétude face à l’alarmante hausse des morts. Au contraire ! Mais après avoir ruminé son émoi, le leader du MSM devrait assumer sa part de responsabilité dans la triste augmentation de personnes, dont un grand nombre de jeunes, arrachées à la vie. Oui, oui !

 

Comment oublier que l’alliance Lepep avait cru bon d’inclure l’abolition du permis à points comme argument de campagne électorale ? Comment oublier qu’avec cette décision, Maurice devenait l’un des rares pays à avoir abandonné cet outil (efficace ailleurs) avant même son introduction ? Comment oublier que les principaux intervenants faisaient alors croire que le permis à points était une injustice envers les chauffeurs ? Et tout ça parce qu’il était soi-disant nécessaire (après la victoire MSM-PMSD-ML) d’entériner des mesures populistes.

 

Pourtant, qu’on le sache, ce sont des spécialistes de la route qui avaient réfléchi et travaillé (longuement) sur la future introduction de cette loi qui n’attendait que sa promulgation. Faut-il rappeler que le précédent gouvernement était arrivé à la même conclusion que celui d’aujourd’hui ? Qu’il y avait déjà trop de morts sur nos routes. On était alors en 2014, c’était une préoccupation nationale, et le précédent gouvernement travailliste avait (finalement) réalisé qu’il fallait des remèdes de cheval pour dissuader les mauvais comportements sur nos routes. Sauf que les élections sont passées par-là et qu’une nouvelle équipe a pris le pouvoir en décembre 2014. Et ce qui devait arriver arriva.

 

Comme nous sommes dans un pays où l’alternance au pouvoir ne permet pas une continuité des projets, et que les décisions prises par un autre gouvernement, furent-elles utiles et salutaires pour le pays, sont forcément mauvaises ! Et c’est ainsi que le permis à points fut oublié ! Parce qu’à Maurice, chaque cinq ans, la nouvelle équipe au pouvoir fait sienne la formule «efase refer». Quitte à perdre du temps, de l’énergie, de l’argent. Et s’il n’y avait que ça !

 

Hélas, il s’agit de vies humaines, de tant de rêves brisés, de familles bouleversées à jamais et de rescapés qui se retrouvent parfois en fauteuil roulant, parfois cloués au lit quand ils n’ont pas subi d’autres traumatismes.  Certes, le Premier ministre a raison de montrer sa préoccupation, mais il gagnerait à interroger sa conscience en se demandant s’il était judicieux de faire de cette question d’intérêt national une affaire de campagne électorale. Avec aujourd’hui un triste bilan de 50 morts au compteur rien que de janvier à ce jour ! Mais il n’y a pas uniquement sur ce sujet que le chef du gouvernement et ses pairs devraient interroger leur conscience.

 

Ainsi, outre le Premier ministre, ils sont plusieurs ces jours-ci – dont le ministre Bodha – à imputer des accidents de la route à l’influence des drogues de synthèse. Fallait-il attendre tous ces morts pour que le gouvernement découvre les effets des drogues de synthèse sur nos jeunes ? N’a-t-on pas perdu du temps alors que les ONG s’égosillaient en attirant l’attention sur les ravages de ces produits? Que disait le ministre de la Santé d’alors, Anil Gayan ? «Que la situation n’est pas alarmante.» Que disait la ministre de l’Education ? Que la drogue synthétique n’est pas consommée dans l’enceinte des établissements scolaires. Des déclarations datant de 2016, au moment où les travailleurs sociaux tiraient la sonnette d’alarme et criaient leur révolte. Deux ans plus tard, l’arrestation d’un présumé trafiquant de drogue synthétique dans une maison transformée en labo clandestin, la semaine dernière, nous montre l’ampleur des dégâts. Et l’on devrait vraiment s’inquiéter en écoutant les propos de la directrice du Forensic Science Laboratory (FSL), Vidhu Madhub-Dassyne.

 

 Interrogée dans l’émission Au cœur de l’info, le samedi 6 avril sur les ondes de Radio Plus, elle qualifie la situation de «phénomène» et parle «d’augmentation alarmante» des drogues de synthèse saisies par l’ADSU et envoyées  au laboratoire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2014, le laboratoire avait analysé 27 cas, alors qu’en 2016, les chiffres sont passés à 256 saisies,  suivis de 598 cas pour 2017, et rien que pour les mois de janvier et février, 217 saisies par l’ADSU ont été envoyées au FSL. Aujourd’hui, enfin, les autorités découvrent l’effet des drogues de synthèse, qui, entre-temps, ont tué nombre de nos jeunes. Qui a dit que gouverner, c’est prévoir ?

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