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Le discours ne suffira pas…

Est-ce que la présentation du Budget sera la bouée de sauvetage de Pravind Jugnauth ? Si l’exercice de jeudi prochain est attendu, c’est parce que cette fois, le leader du MSM porte la double casquette de grand argentier et de Premier ministre, qui a tenté de faire dans l’originalité pour mieux soigner son image. Ainsi, au-delà des consultations habituelles, Pravind Jugnauth aura eu quelques rencontres inédites : avec les artistes, les backbenchers et une interview au début de mai, vendue par la MBC comme exclusive, où il a pu faire passer ses messages sur les projets économiques de son gouvernement, comme en prélude de son discours du 8 juin prochain. Exercice qui s’apparente à de la communication pour un Premier ministre qui, cinq mois après son installation, souffre toujours d’un manque de légitimité. Tant son accession sans plébiscite populaire, a été largement critiquée par les forces de l’opposition et une partie de la population.

 

C’est dire le challenge qui attend Pravind Jugnauth ce jeudi, quand il essaiera, à l’heure de son grand oral, de récolter des points sur plusieurs tableaux. D’abord autour des enjeux habituels où il devra convaincre sur ses grandes trajectoires pour une meilleure croissance, la relance de l’investissement, la hausse du pouvoir d’achat, la création d’emploi, le recul de la pauvreté, l’amélioration de plusieurs services publics, etc. Mais tout beau discours qu’il aura, il ne lui suffira pas de nous lire de joyeuses choses, sachant que nombre de projets figurant dans les deux précédents Budgets sont toujours au stade théorique.

 

Comme d’autres, Raj Makoond, directeur de Business Mauritius, souligne qu’il y a des mesures annoncées dans le passé qui ne se sont toujours pas concrétisées. «Cela commence par l’Utility Regulatory Authority Act et l’Electricity Act, qui doivent être mis en opération afin de rebooster la machinerie économique et encourager l’investissement.» S’il ne veut pas attirer d’autres critiques sur la lenteur ou l’absence de concrétisation des mesures annoncées précédemment, Pravind Jugnauth est donc condamné à produire une feuille de route sérieuse et réelle de ses futures propositions.

 

Mais c’est sur le plan social que la pression s’accélère. Outre les mesures attendues pour la création d’emploi et l’améloriation du sort des familles défavorisées, il y a surtout le cri du cœur de ces cleaners et carers des écoles primaires et secondaires, qui continuent de dénoncer leurs salaires dérisoires d’environ Rs 1 500 et de Rs 5 000 respectivement. Cette fois, la menace est allée plus loin avec le spectre d’une grève de la faim (si rien n’est annoncé dans le budget), brandi par Jane Ragoo et Reeaz Chuttoo, du CTSP, mouvement syndical qui accompagne ces travailleurs.

 

Est-ce que le Premier ministre peut se permettre de rester impassible devant le cas de ces employés qui vivent une injustice quand Reeaz Chuttoo fait, avec raison, une comparaison entre ceux qui touchent Rs 1 500 et les nominés politiques qui gagnant des salaires mirobolants ? En tout cas, comme l’a si bien dit Jane Ragoo, à l’heure qu’il est, Pravind Jugnauth ne peut plaider l’ignorance : «Si le gouvernement est sincère dans sa volonté de faire reculer la misère et promouvoir le travail décent, il ne peut pas ne pas se pencher sur le sort peu envieux de ces personnes !»

 

Au fond, le leader du MSM, qui s’est cru autorisé à fermer l’Assemblée nationale pour trois semaines, prétextant la préparation du Budget, ne peut se permettre de faire la sourde oreille. À la tête d’un gouvernement qui n’a plus rien du visage que nous faisait miroiter l’Alliance Lepep en décembre 2014, affaibli après l’amputation de son partenaire PMSD, et après la collection des scandales, dont le dernier a trait au prêt obtenu avec l’Inde sur toile de fond d’accord opaque concernant Agaléga, Pravind Jugnauth est obligé de trouver un nouveau souffle pour sa majorité. Qui va d’impopularité en impopularité.

 

Est-ce que le Budget de jeudi prochain sera sa bouée de sauvetage ?

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