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La (mauvaise) fréquentation des politiques…

La meilleure défense est l’attaque. Et Pravind Jugnauth ne l’ignore pas. Embarrassé par sa proximité avec Geanchand Dewdanee, dont le nom est cité dans l’affaire des 135 kg d’héroïne saisis, voilà que le Premier ministre dégaine. 

 

Pour se débarrasser de ce proche qui lui colle comme un sparadrap sur les photos rendues publiques par la presse, il se met en position d’attaque, n’hésite pas à lâcher une bombe, et se dit en faveur de la peine de mort pour les trafiquants de drogue.

 

Afin de tenter de prendre ses distances d’un partisan devenu soudainement encombrant pour son parti et sa fonction de Premier ministre, Pravind Jugnauth fait de la surenchère politique et franchit allègrement la ligne de la démagogie pour mieux se montrer sauveur d’une population dégoûtée et désespérée face à l’ampleur insoupçonnée du trafic de drogue dans le pays.

 

Même s’il est conscient que le recours à la peine capitale ailleurs n’a diminué ni la criminalité, ni le trafic de drogue, même s’il sait que cette loi a très peu de chance de passer la rampe du Parlement car elle ne fait pas l’unanimité au sein du MSM – alors que son partenaire Ivan Collendavelloo ne cache pas une position contraire –, Pravind Jugnauth, lui, tente de jouer la carte populiste. Il remet volontairement le débat autour de la peine de mort sur le tapis, précise sa position personnelle favorable, pour mieux diviser une opinion publique sur une question qui ne fait pas avancer Maurice.

 

Sa tactique semble claire : rallier une partie de la population qui a toujours été en faveur de la peine capitale et détourner l’attention sur un éventuel lien avec Geanchand Dewdanee, devenu aujourd’hui infréquentable depuis que des allégations liées au trafic de drogue pèsent sur lui.

 

Cette posture sévère de Pravind Jugnauth démontre à quel point il est désarçonné par cette histoire dont il aurait pu se passer. Au-delà des accusations qui sont faites, à tort ou à raison, à Geanchand Dewdanee (il est inculpé provisoirement), le comportement de ce dernier est l’exemple type de ceux qui réussissent à graviter autour du pouvoir indépendamment de la couleur du gouvernement.

 

Ainsi, avant d’avoir ses entrées au Sun Trust, Geanchand Dewdanee a été conseiller de l’ancien ministre rouge Mahen Gowressoo qui se dit aujourd’hui choqué devant cette arrestation, affirmant à l’express ignorer que son ancien Adviser avait tant de business. Et quel genre de conseiller était-il ? lui a demandé le quotidien du matin. «Un bon garçon», répond candidement l’ancien ministre.

 

Est-ce cette qualité qui vaut à Geanchand Dewdanee une proximité avec les dirigeants du pouvoir au point d’être régulièrement présent aux côtés du Premier ministre et des membres de son cabinet ? Car même si Pravind Jugnauth parle de lui comme d’un sympathisant parmi d’autres, force est de constater qu’il ne s’agit pas là d’un partisan ordinaire.

 

Du reste, Pravind Jugnauth est contraint de reconnaître que «je l’ai vu dans plusieurs activités que le parti organise. Il est venu me féliciter au Sun Trust». À moins que le quartier général ne soit un grand bazar, est-ce que n’importe quel partisan peut se rendre au quartier général du MSM, rencontrer et féliciter le leader Pravind Jugnauth quand bon lui semble ? Si Geanchand Dewdanee n’est qu’un suspect dans l’affaire de drogue, en revanche, il comparaîtra devant la commission anticorruption le 4 avril pour une affaire de bribery, étant accusé d’avoir offert un pot de vin de Rs 200 à un jeune policier pour faire annuler une contravention routière.

 

La morale est un choix, il est vrai. Et c’est là que la proximité entre le pouvoir et ceux à l’éthique légère ne doit pas être considérée de manière anodine. Car le copinage politique suscite des interrogations sur le financement des partis, le règne de l’argent (sale), l’opportunisme des uns et des autres, le retour d’ascenseur entre activistes et élus, et ces contrats que décrochent toujours ceux qui gravitent dans l’entourage de l’équipe dirigeante. Des questions qu’on se pose en découvrant certaines fréquentations des hommes politiques…