• Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion
  • Plusieurs noyades et disparitions en mer : des familles entre chagrin et espoir
  • Mobilisation du 1er Mai : la dernière ligne droite avant le grand rendez-vous
  • Le PMSD secoué : démissions, rumeurs et confusion…

Ce que peuple veut…

Et l’envol de Macron provoque une tornade de débats sur la politique locale. Qu’on aime ou pas le nouveau président français, il faut songer à lui dire merci tant sa démarche entraîne une remise en question sur la politique de notre pays. À croire qu’il fallait cette incroyable élection en France pour réaliser que nous sommes à la croisée des chemins à Maurice. Du coup, deux écoles de pensée s’affrontent passionnément. 

 

La première regroupe des Mauriciens qui, dégoûtés par une succession de gouvernements médiocres, rêvent d’une autre île Maurice et croient dans un vrai renouveau politique. Ceux-là, dont une grande majorité fait partie d’une génération née après 1970, dopés par la dynamique inspirante du mouvement En Marche !, réclament le renouvellement de la classe politique locale. Ces patriotes, dont les arguments sont valables, proposent un nouveau modèle politique en phase avec la société d’aujourd’hui (transparence, limitation des mandats, dépolitisation des organismes parapublics, réforme électorale, sens de l’éthique, valeurs, etc.) pour justifier la légitimité d’une nouvelle plateforme/mouvement/parti. 

 

La seconde école concerne des Mauriciens qui se disent réalistes, pragmatiques, et qui balayent d’un revers de main une éventuelle apparition d’un Macron mauricien. Ceux-là, conscients de l’influence du système castéiste du pays, sont d’avis que n’importe quelle éventuelle autre force politique qui émerge est condamnée à être dirigée par une âme bien née, et que celle-ci est obligée de faire alliance avec les partis existants à la veille de n’importe quel scrutin national. 

 

Ceux qui réfléchissent ainsi ne sont pourtant pas réfractaires au changement. L’observation s’apparente plutôt à une forme de fatalisme, à une attitude qui repose sur les réflexes ethniques dans lesquels nous ont enfermé les politiques depuis l’Indépendance. À les écouter, il est impossible de mettre fin au fonctionnement des partis actuels, de se battre contre le communalisme institutionnalisé, et de dire non à un système qui, sans réforme électorale, favorise les partis traditionnels tout en étouffant dans l’œuf des tentatives d’émergence sur l’échiquier. On peut comprendre les deux raisonnements. 

 

Au-delà des positionnements de part et d’autre, nous avons le devoir d’être attentifs pour mieux étudier nos perspectives communes de progression. Tout comme nous avons le devoir de prendre en ligne de compte les leçons tirées après des erreurs commises par ceux qui se sont tristement brûlés les ailes en descendant dans l’arène politique sans appréhender les obstacles naturels ou provoqués. Mais il importe plus que jamais à nous tous de nous interroger, à moins d’une année du cinquantième anniversaire de l’Indépendance de Maurice. 

 

Parce qu’à la fin du jour, ce sont les citoyens qui sont les décideurs. Notre devoir de conscience est nécessaire car il nous guidera sur le chemin du discernement, sur la route des choix et des possibles. Quels sont nos désirs, nos rêves, nos espérances pour cette île que nous aimons autant que nous détestons sa politique ? Ce sont les réponses à ces questions qui nous dicteront nos conduites futures, que ce soit dans un isoloir ou dans la participation à la vie de la cité.  Dans un pays où, depuis l’Indépendance, deux familles (hormis une parenthèse Bérenger de deux ans) ont fini par croire qu’ils sont les propriétaires de la Clarisse House, il faudrait que chacun prenne la responsabilité qui lui est sienne en ne faisant aucune économie de questionnement. 

 

Est-ce que nous voulons d’une rupture totale avec la politique telle qu’elle est pratiquée actuellement indépendamment des personnes, ou voulons-nous seulement d’un renouvellement de leaders, d’hommes et femmes politiques, à l’intérieur des partis? Faut-il changer les êtres pour remplacer le système ? Alors que Macron a voulu dépasser les clivages gauche/droite, est-il possible de voir quelques jeunes parlementaires valables, toutes couleurs politiques confondues, claquer la porte de leur parti et s’aligner ensemble pour réinventer un autre demain avec d’autres citoyens qui ont à cœur la société mauricienne ? Autant de questions dans la tornade de débats provoquée par le nouveau président français. Merci Macron !