La cuisine, pour elle, est un art qui fait partie intégrante de l’histoire de notre île. Cette passionnée de gastronomie vient de rééditer «Manzé lontan», paru en 2007, pour répondre à la demande d’autres passionnés. Au fil des pages, la jeune femme nous livre les secrets de plats typiquement mauriciens.
Plongez au cœur de la cuisine d’antan, «une cuisine qui est symphonie de tous les sens, une fusion de goûts et de couleurs avec la complicité des épices et des arômes». Malika Kallichurn, débordante d’idées et de projets, nous emmène sur la route des saveurs du passé.
La jeune femme vient de rééditer Manzé lontan, publié en 2007, à la demande de passionnés de cuisine tout comme elle. «Il y a deux ans quand on a lancé le bouquin, tout a été vendu en l’espace de trois mois. Il y avait une grande demande pour que le livre soit à nouveau disponible. Mais comme cela coûte très cher, j’ai préféré attendre le bon moment. Le livre est à nouveau en vente dans toutes les librairies.» Malika Kallichurn, administration assistant à la MBC, répertorie, dans ce livre en couleur de 123 pages, «une cinquantaine de recettes typiques, reflet d’un temps révolu, des recettes puisées dans la mémoire de nos aînés».
Cette amoureuse de saveurs d’antan, qui n’a pas hésité à frapper à de nombreuses portes pour mettre la main sur ces fabuleux trésors, a voulu faire revivre «le temps des sucres d’orge, des coups-de-poing manioc ou encore des gâteaux canettes». Chaque recette s’accompagne d’une petite histoire – une parenthèse ouverte dans le temps – et d’une anecdote comme ces bribes de mémoire qu’elle a glanées auprès des aïeuls qui lui ont conté l’origine des gâteaux kolkoté.
«À base de riz, de sucre, de noix de coco râpée, de raisins secs, de cardamome, de vanille et feuilles de citronnelle, ces gâteaux étaient notamment servis au cours des mariages poupettes», explique Malika Kallichurn. Qu’est-ce exactement que cette mystérieuse cérémonie ? «Les hommes et les femmes célibataires, plus connus comme vieux garçons et vieilles filles, se rencontraient. Ils apportaient tous une poupée et portaient une fleur de demoiselle - un fruit - qui signifiait “suivez-moi, je suis libre”. Ensuite, il y avait un dîner composé de cari poisson et de bâtons mouroung et le kolkoté était servi comme dessert», poursuit l’auteur de Manzé lontan.
Pleine de ressources, Malika Kallichurn n’est pas à son premier ouvrage. Elle a déjà publié La santé à table : comment vivre avec son diabète et un livre sur la cuisine végétarienne. Pourquoi tant d’investissement ? Tout simplement, dit-elle, parce que la cuisine est sa passion.