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Rougeole : symptômes, traitement et prévention

Le Dr Kovila Parsuramen souligne que le vaccin joue un rôle majeur dans la prévention de la rougeole.

Elle n’est pas aussi bénigne que certains voudraient bien le croire. Pour se protéger de la rougeole, une seule solution : la vaccination. On fait le point sur cette maladie, son diagnostic et sa prise en charge avec le Dr Kovila Parsuramen, médecin généraliste.

La maladie se propage ! La rougeole a refait son apparition à Maurice après plusieurs années et des dizaines d’enfants sont actuellement touchés. Le ministère de la Santé fait son maximum pour endiguer l’épidémie et invite les parents à faire vacciner leur(s) enfant(s) au plus vite contre ce mal, si ce n’est déjà fait. En attendant, il est important d’en reconnaître les signes, de savoir comment le gérer et le soigner. Le Dr Kovila Parsuramen nous en dit plus.

 

La rougeole, précise-t-elle, est une maladie virale très contagieuse présente uniquement chez l’humain. Les premiers symptômes apparaissent environ 10 jours après l’infection par le virus, ces 10 jours correspondant à la période d’incubation. «Les symptômes sont généralement : une infection des muqueuses des voies respiratoires, une rhinite, une conjonctivite, une toux, une fièvre modérée et des petites taches blanches à l’intérieur de la bouche, appelées taches de Köplik. Au bout de trois à cinq jours survient l’éruption cutanée avec des boutons rouges ou des taches marron foncé qui se développent sur le visage pour ensuite se propager sur toute la surface du corps. Lorsque les boutons ou les taches apparaissent, les premiers symptômes mentionnés ci-dessus disparaissent», explique la généraliste.

 

La rougeole est très contagieuse car le paramyxovirus, qui en est responsable, est aéroporté.  «La transmission du virus se fait par voies aériennes lors de la projection de gouttelettes de salive lorsque la personne infectée tousse ou éternue. Elle peut également se faire par contact direct avec des objets contaminés ou par des sécrétions liquides comme le sperme ou celles provenant du nez. Sur dix personnes non immunisées, neuf seront contaminées si elles sont en contact avec des personnes malades.  C’est dire la férocité de ce virus.»

 

De plus, celui-ci reste actif pendant deux heures sur la surface des objets ou dans l’air après le passage d’une personne atteinte de rougeole. «Une fois dans les voies respiratoires, le virus de la rougeole s’y multiplie et se répand dans tout l’organisme par la circulation sanguine. Ce qui fait qu’une personne infectée reste contagieuse pendant les quatre jours qui précèdent l’apparition des symptômes et aussi les quatre jours suivant l’apparition des rougeurs qui, elles, peuvent prendre trois semaines pour être traitées», souligne le Dr Kovila Parsuramen.

 

Une attaque de rougeole n’est hélas pas sans conséquences. «La rougeole peut entraîner de sévères complications et il est triste de constater qu’elles surviennent dans 30 % des cas. Les complications sont graves, variables et touchent majoritairement les enfants de moins de 5 ans et les adultes de plus de 30 ans. Mais aussi les enfants souffrant de malnutrition et ceux dont le système immunitaire est affaibli. Ces catégories de personnes sont les plus susceptibles de développer des complications liées à la rougeole», souligne le médecin généraliste. Cécité, encéphalite, otite, diarrhée sévère sont autant de complications qui peuvent surgir chez ceux souffrant d’une rougeole. Chez la femme enceinte, celle-ci peut entraîner une fausse couche ou un accouchement prématuré.

 

Le traitement-clé : le vaccin

 

La rougeole est donc une maladie à prendre au sérieux, très au sérieux, car elle peut même entraîner la mort. «Cette pathologie reste une cause mondiale très importante de décès chez les enfants, malgré l’apparition du vaccin qui demeure le traitement-clé pour la prévention de la rougeole. Il n’y a pas de traitements prédéfinis de la maladie, en revanche, les symptômes peuvent être maîtrisés avec des antibiotiques qui traiteront les multiples infections. Il faut aussi privilégier la consommation d’aliments riches en vitamine A, comme la carotte, en sus des suppléments de vitamine A prescrits par un médecin. Il est aussi conseillé d’éviter les aliments à base de protéines animales, les fruits de mer, entre autres, car le système immunitaire est déjà affaibli et que ces aliments favorisent les allergies et autres complications.»

 

Quoi qu’il en soit, la meilleure prévention contre la rougeole reste la vaccination. «Le vaccin contre la rougeole est fortement recommandé. Il est composé de deux injections : une première à 12 mois, puis une seconde, qu’on surnomme le vaccin de rappel, entre 3 et 5 ans. L’objectif de cette vaccination est d’éviter la contamination mais également de faire disparaître la rougeole. Car une fois les deux vaccins effectués, l’individu est protégé et si une personne a eu la rougeole une fois, elle ne l’aura pas à nouveau, d’où l’importance de se faire diagnostiquer par un médecin», nous apprend le Dr Kovila Parsuramen.

 

Les mesures d’hygiène à suivre afin d’éviter la propagation de la rougeole sont inévitables. Les précautions sont simples : éviter d’être en contact avec des personnes contaminées, se laver les mains souvent, surtout après s’être mouché, avoir éternué ou avoir été en contact avec une personne infectée et éviter les lieux communs.

 

Bio express

 

Le Dr Kovila Parsuramen est un médecin généraliste opérant dans son cabinet privé à Péreybère. Elle détient un MBBS de l’University College London (UCL) du Royaume-Uni. Elle a travaillé dans des hôpitaux au Royaume-Uni, avant de revenir à Maurice où elle pratique dans le privé depuis plus de 10 ans déjà. Elle travaille également avec des entreprises où elle propose des conseils médicaux et des consultations.

 


 

Campagne de sensibilisation et de vaccination

 

150. C’est le nombre de cas de rougeole décelés depuis le début du mois d’avril à ce jour. Le ministère de la Santé et de la qualité de la vie tire la sonnette d’alarme sur cette maladie très contagieuse. «Nous avons eu trop de cas en tellement peu de temps pour ne pas agir. C’est pour cela que nous avons commencé les campagnes de sensibilisation dans les écoles pré-primaires et primaires. Celui du cycle secondaire se fera à partir de la semaine prochaine», explique le Dr Vasantrao Gujadhur, Director of Health Services et responsable de la Communicable Diseases Control Unit (CDCU).

 

Il explique que pour pouvoir sensibiliser et informer la population, les officiers du ministère n’ont aucun autre choix que d’aller vers le grand public dans les divers centres de santé, à l’instar du dispensaire de Cité La Cure où la campagne de sensibilisation et de vaccination a débuté le 31 mai. «Nous avons prioritairement ciblé les centres où plus de cas ont été recensés pour débuter les campagnes mais, évidemment, nous nous déplacerons dans d’autres parties de l’île. Ce faisant, les parents peuvent déjà

se diriger vers les centres ou mediclinics de leur région les lundis, mercredis et vendredis, de 13 à 18 heures et les samedis de 9 à 11 heures pour faire vacciner leurs enfants. Nous voulons atteindre le maximum de personnes car la rougeole n’est pas une maladie à prendre à la légère», souligne le Dr Vasantrao Gujadhur.