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Pédopsychiatrie : au cœur de la santé mentale des enfants

Selon la psychologue clinicienne, la psychiatrie est toujours taboue à Maurice.

C’est une discipline médicale relativement récente et quasi inexistante à Maurice. La pédopsychiatrie permet aux praticiens de prendre en charge la santé mentale des enfants et des adolescents. Zoom sur cette discipline, avec la psychologue clinicienne Aarti Banymandhub et le pédopsychiatre Michel Grappe.

Une première à Maurice ! Cette discipline «sinistrée» a fait son entrée à Maurice le 1er mars. La pédopsychiatrie est la seule discipline médicale qui étudie les troubles mentaux chez les enfants et les adolescents. Elle est considérée comme une structure complète de soins à apporter aux enfants concernés. Ce domaine souvent négligé a pourtant toute son importance. «La pédopsychiatrie ne se limite pas qu’à la consultation médicale. Elle est une véritable structure de soins, qui comprend l’identification, le diagnostic et la prise en charge des pathologies mentales», souligne le Dr Michel Grappe, pédopsychiatre basé à Paris.

 

À la demande d’OpenMind, notre interlocuteur, qui organise des programmes d’évaluation et d’aide psychologique aux enfants dans plusieurs pays, est à Maurice pour une visite exploratoire durant le mois de mars et travaille en collaboration avec le personnel du centre. Cette visite a permis au docteur de faire des recommandations quant à l’implémentation du centre de pédopsychiatrie. 

 

«Le diagnostic de l’hyperactivité chez l’enfant est fait de manière hâtive à Maurice et les médecins prescrivent des médicaments trop tôt. Je trouve qu’il faudrait d’abord passer par une phase d’observation pour trouver la meilleure façon de soigner l’enfant et confirmer s’il s’agit bien d’hyperactivité. S’il s’avère que l’enfant a des troubles mentaux évidents graves, qu’on le mette dans un groupe avec d’autres enfants qui souffrent du même mal. Il sera encadré par des soignants qui l’observent. L’enfant y fera des activités liées à l’art et des jeux, entre autres, pour développer sa capacité et son autonomie. C’est la meilleure manière d’améliorer l’état de l’enfant ! OpenMind offrira ce type d’accompagnement aux Mauriciens car le personnel sait désormais que la pédopsychiatrie n’est pas liée à la neurologie», souligne notre interlocuteur.

 

Le lancement du centre de pédopsychiatrie est, avant tout, une forme de reconnaissance de la souffrance psychique des enfants, au sein de la famille, à l’école ou encore dans les relations avec d’autres enfants. Affectés par des symptomatologies sévères, plusieurs enfants se retrouvent trop souvent stigmatisés et marginalisés, ou encore négligés. «Quand nous parlons de la psychiatrie chez les enfants et les adolescents, cela fait souvent peur et le sujet devient tabou. Par conséquent, il y a généralement une banalisation de la souffrance de ces jeunes. La pédopsychiatrie est là pour lever le voile sur ce mal dont souffrent beaucoup d’enfants et d’adolescents. Il était donc indispensable pour OpenMind d’avoir cette approche pédopsychiatrique pour que nos interventions auprès des enfants et jeunes que nous encadrons aient plus de sens», nous explique Aarti Banymandhub, psychologue clinicienne et thérapeute d’OpenMind.

 

Pour le centre, ce nouveau service est un challenge que le personnel se dit prêt à relever. «Notre objectif est de faire que les enfants soient des citoyens autonomes et épanouis dans la société d’aujourd’hui. Ils ont entre 6 et 16 ans, et nous privilégions un suivi tailor-made. Car nous travaillons non seulement avec les enfants mais aussi avec les parents et les écoles afin d’assurer une réinsertion en douceur de ces enfants dans la société.»

 


 

Du nouveau pour OpenMind

 

Situé à Verdun, le centre a ouvert ses portes en 2010 et a, à ce jour, pris en charge plus de 500 enfants et adultes. OpenMind peut désormais compter sur l’expertise d’un pédopsychiatre qui vient éclairer, renforcer ou modifier, lorsqu’il le faut, les prises en charge déjà existantes. Ce nouveau service est offert depuis le 1er mars, grâce au soutien de la MCB Forward Foundation, avec un budget initial de Rs 833 000. Les deux objectifs majeurs : la réduction de l’impact des pathologies psychiatriques et psychologiques et de l’exclusion de l’enfant en favorisant son intégration scolaire, sociale et familiale ; et la création d’un partenariat avec les professionnels de la santé mentale.