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Pauvreté : Baby Drive, le choix de la solidarité

L’équipe de Faith compte toucher plus de 200 familles avec le prochain Baby Drive qui aura lieu dans la région de Pailles.

Ils sont souvent pris, malgré eux, dans le tourbillon infernal de la pauvreté et sont les premiers à souffrir de la situation. Pour soulager les familles vivant dans des situations difficiles, l’ONG Faith a décidé, à travers Baby Drive, de s’occuper des enfants en bas âge afin qu’ils ne manquent de rien.

Elle est cruelle et souvent violente. Elle accable, plonge dans le désespoir et l’isolement. La misère est toujours très présente dans notre société. Aujourd’hui encore, des centaines de familles vivent dans des conditions de pauvreté extrême, connaissent une vie dans laquelle il faut se battre au quotidien pour pouvoir avoir quelque chose à se mettre sous la dent, et où l’ignorance et le manque d’éducation sont les plus grands ennemis. Cette réalité est encore plus douloureuse lorsqu’elle touche des enfants qui sont pris, malgré leur jeune âge, dans l’enfer et l’engrenage de la pauvreté, dépourvus d’éducation et exclus de la société.

 

Daniella Hector et Georges Brelu-Brelu, Field Coordinators, rencontrent souvent ces petits délaissés. Beaucoup ne vont pas à l’école et passent leurs journées à traîner les rues, livrés à eux-mêmes. «Ces familles ont tendance à avoir beaucoup d’enfants et, malheureusement, ils n’ont pas les moyens de leur donner tout ce dont ils ont besoin, surtout s’agissant des bébés qui demandent une attention particulière. L’année dernière, il y a eu quatre Baby Driveet nous avons touché un millier de bébés»,souligne Georges Brelu-Brelu.

 

Face à cette douloureuse réalité, l’ONG Faith (First Act is to Help), mise sur pied il y a un an et demi par plusieurs Mauriciens désireux d’aider ces familles à sortir de la misère, s’évertue à leur tendre une main généreuse en leur offrant des dons réguliers. «On ne se contente pas uniquement de leur offrir ce dont ils ont besoin. Il faut dire que certaines personnes aiment se faire assister. Nous faisons des visites régulières sur le terrain pour vraiment connaître leur situation et faisons de notre mieux pour les canaliser vers des aides sociales. Avec le Budget, plusieurs mesures ont été mises en place et nous nous assurerons qu’ils puissent en bénéficier», confie Georges Brelu-Brelu.

 

En attendant, Faith a mis sur pied le Baby Drive, l’un des projets-phares de cette association. Cette action caritative se consacre justement à prendre par la main les enfants en bas âge en offrant à leurs parents toutes sortes de produits dont un bébé a besoin pour son alimentation et son confort. «Souvent, malheureusement, ces parents n’ont pas les moyens d’acheter des couches et du lait, qui demandent un certain budget. Grâce à nos sponsors, nous arrivons à leur offrir des produits comme le lait, les petits pots, les couches, les céréales, les crèmes et autres pour les bébés de 0 à 3 ans», explique Daniella Hector.

 

Ce matin justement, une équipe de Faith a prévu de rendre visite à une famille qui vit dans des conditions déplorables dans les bas-fonds de Grande-Rivière. Dans quelques jours, les bénévoles de l’association comptent lancer le cinquième Baby Drivequi aura lieu dans la région de Pailles et qui devrait toucher plus de 200 enfants. Munis d’un sac de couches, de vêtements pour enfants et de provisions, Georges Brelu-Brelu et Daniella Hector se rendent chez Mélanie Cyndie, 22 ans, qu’ils ont rencontrée quelques jours plus tôt lorsqu’elle est venue chercher de l’aide au bureau de l’association. Pour accéder à la maison de la jeune femme, il faut emprunter un chemin rocailleux et dangereusement en pente.

 

Pas d’autre choix

 

Cela fait un an que Mélanie, son compagnon et leurs quatre enfants vivent dans une petite bicoque en tôle d’à peine quelques mètres carrés sur les berges de Grande-Rivière-Nord-Ouest, au pied du pont suspendu. «Il y a un monsieur qui élève du bétail ici et qui nous permet de rester. On n’a qu’à veiller un peu sur ses animaux et à les faire rentrer dans leur enclos le soir», confie la jeune femme. Quatre familles vivent ainsi. Elles partagent toutes les mêmes sanitaires et s’approvisionnent en eau à un robinet qui se trouve à l’extérieur de la maison. Mélanie n’imaginait pas sa vie comme ça, mais aujourd’hui, elle n’a d’autre choix que de se battre pour élever ses quatre enfants comme elle peut. Elle était en Form IIIlorsqu’elle est tombée enceinte de son premier enfant et a arrêté l’école. Du jour au lendemain, elle a connu une autre réalité, celle de devenir maman à seulement 15 ans.

 

Depuis, Mélanie a eu trois autres enfants, dont la dernière est âgée de cinq mois seulement. Elle a travaillé un peu comme serveuse et vendeuse, mais jamais assez longtemps pour pouvoir s’en sortir. Son compagnon, Avinash, 26 ans aujourd’hui, est maçon mais, comme pour beaucoup, les contrats se font rares. Donc, il essaie de trouver des petits boulots ici et là afin de faire vivre la famille.

 

Cependant, il est difficile pour le jeune couple de ne se pas se retrouver au fond du gouffre. «Souvent, quand il n’y a pas de travail, on n’a pas de quoi s’acheter à manger, alors j’envoie mes enfants chez ma belle-mère pour qu’ils puissent manger. Malheureusement, quand je n’ai rien à leur donner, je ne les envoie pas à l’école», avoue la jeune maman.

 

La famille ne possède rien, si ce n’est quelques ustensiles de cuisine. Le soir venu, le couple déplie deux matelas posés dans un coin de sa maisonnette et la famille dort à même le sol. Quand la pluie s’invite, leur bicoque se transforme en un panier percé. Souvent, le courage manque à Mélanie et elle se résigne face à la situation, mais Daniella Hector, qui assiste la jeune femme dans ses démarches pour trouver un logement et des aides sociales, est là pour lui rappeler ses priorités. «Tu dois te battre pour tes enfants, te battre pour qu’ils aillent à l’école et puissent apprendre à lire et à écrire. Il faut aussi que tu cherches un travail une fois que la petite ira à l’école. Ce n’est que comme ça que vous pourrez vous en sortir», lui dit-elle. En effet, pour Mélanie aujourd’hui, il s’agit de donner une nouvelle dimension à sa vie et celle de sa famille.