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Octobre rose dédié au cancer du sein : Quand l’accompagnement aide à guérir

Comment faire face quand on a appris qu’on souffre d’un cancer ? Où trouver du soutien, en plus de celui des proches ? Des associations existent heureusement pour accompagner, aider et conseiller ceux qui souffrent de cette maladie. En ce mois d’octobre rose, consacré à la sensibilisation au cancer du sein, une travailleuse sociale et un psychothérapeute, qui œuvrent respectivement au sein de Link to Life et Breast Cancer Care, nous parlent de la prise en charge des patients.

Tendre la main à ces femmes (et parfois ces hommes) qui, en l’espace d’une seconde, ont vu leur vie être chamboulée. Qui ont appris qu’elles souffrent d’un cancer du sein. Tel est le but de Breast Cancer Care (BCC) dont le centre se trouve à Vacoas, dans l’enceinte du restaurant Ah-Youn. Cette organisation non-gouvernementale (ONG) a vu le jour il y a quelque temps à l’initiative de Shamima Patel qui a, elle-même vaincu un cancer du sein. Depuis, BCC met tout en œuvre pour que ses bénéficiaires aient le maximum de soutien, à travers des conseils, des accompagnements, des thérapies.

 

Fatimah Cassam Sulliman, psychothérapeute, est de ceux qui encadrent les malades. Elle œuvre au sein de l’association depuis décembre. «Il est important de sensibiliser la population au cancer du sein car cette maladie touche de nombreuses personnes. Mon but est de les aider à accepter la maladie. Souvent, les patientes nous racontent qu’elles se sentent seules en apprenant qu’elles ont un cancer. Il est nécessaire de laisser la patiente s’exprimer, de la laisser parler car chez plusieurs femmes, le cancer du sein entraîne un sentiment de dévalorisation de la féminité»,confie-t-elle.

 

Mais la thérapie ne prend pas seulement en compte ce qui touche à la maladie et aux traitements, mais va plus loin. «Des difficultés peuvent surgir au niveau du couple et cet aspect est rarement abordé dans le cadre du suivi médical. Beaucoup de femmes n’osent pas évoquer avec leur médecin l’existence de difficultés personnelles survenues en raison du cancer et des traitements. C’est là qu’on intervient, notre but est surtout de les aider à surmonter les difficultés qu’elles peuvent rencontrer afin qu’il y ait moins d’angoisses et qu’elles se sentent bien encadrées.»

 

Estime de soi

 

Le soutien émotionnel, un encadrement psychologique et un suivi médical sont nécessaires pour que les patientes se sentent rassurées. «Plusieurs activités sont organisées, telles que le yoga, la méditation, la thérapie de groupe, la thérapie familiale, pour leur permettre de mieux s’intégrer dans la société. Ces activités permettent aux femmes d’exprimer ce qu’elles ressentent, d’améliorer la perception de leur nouvelle image corporelle et d’augmenter leur estime de soi en leur proposant des réponses spécifiques à leurs problèmes», souligne Fatimah Cassam Sulliman.

 

Quand on apprend qu’on souffre d’un cancer du sein, il est normal d’être bouleversée et de se sentir impuissante. Pour Noella Leste, travailleuse sociale de l’association Link to Life depuis plus de dix ans, la prise en charge des femmes qui se retrouvent dans cette situation est très importante et il faut faire preuve de beaucoup de compréhension vis-à-vis d’elles. «Il est important de comprendre ces femmes, de les aider à exprimer ce qu’elles ressentent afin d’améliorer leur quotidien et d’en finir avec le tabou autour du cancer. Celui-ci n’est pas associé à la mort. Il est important de noter que la lutte commence par un dépistage précoce qui permet de diagnostiquer à temps le traitement approprié», confie Noella.

 

Elle précise que chaque patiente est unique et nécessite une prise en charge différente. «Au cours de la chimiothérapie, elles vivent toutes des moments difficiles et ont besoin d’un accompagnement moral pour lutter contre la maladie. On fait notre maximum pour qu’elles soient positives et reçoivent le soutien de leur famille. La communication au sein du couple est très importante.»

 

L’objectif de Link to Life est d’encourager les femmes, mais aussi de sensibiliser l’opinion publiqueau cancer du seintout en véhiculant unmessage d’espoir. «Lutter contre le cancer, c’est avant tout lutter pour que la vie continue, et avec elle, la joie de vivre. La science évolue, il ne faut pas perdre espoir», assure Noella.

 

De plus, dit-elle, plus un cancer du sein est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées. D’où l’importance du dépistage précoce. «La moitié des cancers du sein sont décelés lors d’un dépistage précoce. En faisant l’autopalpation, la femme arrive à mieux connaître son corps. Le niveau de détection permettra d’atteindre de très hauts taux de guérison, tout en réduisant considérablement l’agressivité des traitements appliqués», explique Noella.

 

Plusieurs activités sont organisées au sein de Link to Life pour les bénéficiaires. Celles-ci se rencontrent pour des échanges, s’encourager entre elles, faire de la zumba, des sorties, bénéficier de massages thérapeutiques et lymphatiques, de thérapies psychologiques, entre autres.

 

Offrir un espace de parole à ces femmes et les soutenir dans leur combat : voilà l’objectif des deux associations qui organisent chacune une série d’activités en ce mois d’octobre rose (voir hors-texte) pour mieux sensibiliser la population au cancer du sein.

 


 

Témoignages

 

Quand la nouvelle tombe, cela nous coupe le souffle, le monde s’écroule… Trois femmes nous racontent comment leurs proches, leurs amies et l’association les ont aidées à faire la traversée et à surmonter l’épreuve du cancer du sein.

 

Karishma Jeeloll : «C’est la positivité qui m’a sauvée»

 

Cette maman de trois enfants, âgée de 53 ans, a appris qu’elle souffrait d’un cancer du sein il y a trois ans. Cancer est pour beaucoup de personnes synonyme de bouleversement, de mort. Mais tel n’a pas été le cas pour Karishma. «J’ai demandé au médecin qu’on fasse les traitements pour que je guérisse au plus vite.»

 

Avec l’encouragement de son époux et de ses enfants, cette habitante de Vacoas, passionnée de pêche, parvient à faire face à la maladie et aux traitements. «J’ai reçu un très bon soutien de Link to Life, entre autres, afin de surmonter cette maladie. Ce n’est que lors de la quatrième phase de chimiothérapie que j’ai eu un choc en perdant mes cheveux. Mais mes proches ont été aux petits soins avec moi.»

 

Le conseil de Karishma aux femmes atteintes du cancer du sein : «C’estde ne pas se laisser abattre par la maladie. De s’entourer, de venir aux groupes de parole pour s’exprimer, d’accepter de changer son mode de vie et de ne pas se renfermer sur soi.»

 

Micheline Larché : «On oublie la maladie en étant tous ensemble»

 

C’est grâce au soutien de Breast Cancer Care qu’elle a pu vaincre sa maladie. Il y a trois ans, cette femme au foyer, mère de trois enfants, voyait son monde s’écrouler. «Cela n’a pas été très facile, c’est grâce aux thérapies de groupe et aux activités de l’association que j’ai pu surmonter la maladie. On oublie notre maladie et on vient à l’association pour rencontrer nos amies et participer à plusieurs activités ensemble, telles que la zumba, le yoga, la méditation et l’art therapy. Nous ne sommes pas seules dans ce combat», explique Micheline Larché, 63 ans et habitante de Quatre-Bornes.

 

Nazima Islam : «Je pense qu’un bon encadrement est nécessaire…»

 

Il y a huit mois, Nazima Islam, une habitante de Vacoas, a appris qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Mais cette passionnée de couture, âgée de 48 ans, ne s’est pas laissée abattre : «Je n’ai pas été choquée quand j’ai appris que j’étais malade car dans la famille, j’ai vu des proches être atteints de cancer. Je suis bien encadrée. Les activités de Breast Cancer Care sont très intéressantes ; elles nous aident à garder le moral et nous donnent l’occasion de rencontrer des femmes qui sont dans la même situation. Je pense qu’un bon encadrement est nécessaire pour aider la patiente à mieux vaincre la maladie.»

 


 

Des journées d’activités pour mieux sensibiliser le public

 

Vous voulez en savoir plus sur le cancer du sein et vous faire dépister ? Link to Life et Breast Cancer Care vous donnent rendez-vous aux dates suivantes…

 

Link to Life

- Lundi 17 octobre au Gros Cailloux Community Centre : causerie et dépistage gratuit à partir de 10 heures.

- Mercredi 19 octobre à La Source Community Centre : causerie et dépistage gratuit à partir de 10 heures.

- Lundi 24 octobre à Coromandel : causerie et dépistage gratuit à partir de 10 heures.

- Samedi 29 octobre au Kendra Shopping Mall : causerie et dépistage gratuit à partir de 10 heures.

- Samedi 29 octobre au Kendra Shopping Mall : session de zumba à partir de 8 heures et une autre à partir 17 heures au Cascavelle Shopping Mall.

 

Breast Cancer Care

- Dimanche 23 octobre : dépistage gratuit à l’église St Patrick de 8 heures à 14 heures

- Mercredi 26 octobre : dépistage gratuit à Ambre Sun Resorts, de 10h30 à 16 heures.

- Vendredi 28 octobre : Zumbathon à Trianon, organisé par Talia, de 17 heures à 20 heures

- Samedi 29 octobre : dépistage gratuit à Bagatelle, de 10 heures à 15 heures