• Boxe thaï : première édition de «La Nuit des Nak Muay»
  • Badminton : les Internationaux de Maurice à Côte-d’Or
  • Trois univers artistiques à découvrir
  • Handicap et vie professionnelle : un pas de plus vers l’inclusion
  • Mayotte au rythme des crises
  • Une rare éclipse totale traverse l’Amérique du Nord : des Mauriciens au coeur d’un événement céleste spectaculaire 
  • World Thinking Day : les guides et la santé mentale
  • Mama Jaz - Sumrrà : prendre des risques musicaux avec le jazz
  • Karine Delaitre-Korimbocus : Kodel, une nouvelle adresse dans le paysage de Belle-Rose
  • Oodesh Gokool, le taximan attaqué au couteau : «Mo remersie piblik»

L’addiction aux jeux vidéo : un vrai problème de santé

Être déconnecté de la vie réelle, abandonner le sport et la vie familiale… Ce sont autant de symptômes caractéristiques d’un accro aux jeux vidéo. En marge de la Journée mondiale des jeux vidéo, qui aura lieu le 25 novembre, nous sommes allés à la rencontre du Dr Siddick Maudarbocus, médecin généraliste et spécialiste en addiction, qui nous livre des conseils pour mieux combattre cette addiction.

Il reste enfermé dans sa chambre, les yeux rivés à son écran d’ordinateur ou de télévision. Ses mains s’activent fébrilement sur sa manette de jeu vidéo. Il ne s’arrête que très rarement. Rien ne l’intéresse plus, ni sa famille, ni ses études, ni son travail, ni son hygiène, rien, sauf ses fameux jeux auxquels il reste accroché jour et nuit. Vous l’avez reconnu : c’est votre enfant ou tout autre proche «drogué» aux video games.

 

Il est «addicted»aux jeux vidéo. L’addiction est un sérieux problème de santé où la personne développe une relation assez spéciale en adoptant une habitude ou en s’accrochant à une substance et qui, par la suite, ne fonctionne pas sans cette dépendance. «Les jours passent et l’individu a besoin d’une dose de plus en plus forte pour jouer et finalement son entourage trouve qu’il ne peut fonctionner normalement sans cette dépendance aux jeux»,explique le Dr Siddick Maudarbocus.

 

La dépendance aux jeux vidéo entraîne chez le «gameur»une envie incontrôlable de jouer. Toute sa concentration est focalisée uniquement sur la pratique du jeu. Cela devient pour lui une obsession et le reste du temps où il ne peut jouer, il prévoit ses futures parties. Les autres activités, très peu pour lui. «Il va perdre beaucoup de temps avec cette obsession. Il devient immobile pendant très longtemps. Ce qui n’est pas bon pour la santé car après 50 minutes de position assise, il faut bouger de façon à dynamiser le métabolisme. Autrement, cela peut enclencher une prise de poids, débalancer le métabolisme et inciter à une mauvaise alimentation.»

 

Il est important de bouger régulièrement, rappelle le Dr Maudarbocus, sinon on risque de souffrir de sérieux problèmes de santé. «L’être humain a été conçu pour marcher 10 km par jour et se garder en forme afin de travailler son métabolisme. En jouant, nous restons immobiles en position assise et cela a des répercussions sur notre système musculaire. On a tendance à avoir des maladies cardio-vasculaires, créant le diabète facilement», soutient le spécialiste en addiction.

 

Les conséquences psychiques sur le gameraddictif sont aussi multiples. «Il fuit la réalité et se réfugie dans un monde virtuel qu’il construit lui-même, à sa guise, pour rester dans son zone de confort. Ces mêmes personnes ont souvent des problèmes d’anxiété ou sont dépressives.»La dépendance aux jeux vidéo entraîne également un appauvrissement de la vie affective et relationnelle. «L’entourage de la personne sent qu’elle est absente car elle n’est pas là et s’adonne à des jeux où elle perd son temps et cela provoque des problèmes dans le couple ou dans la famille.»

 

D’ailleurs, sa vie familiale et autre ne l’intéresse plus. «Par exemple, certains enfants, adolescents ou même des adultes passent des heures sur Internet sur des jeux en ligne où il y a plusieurs participants qui se trouvent dans plusieurs pays. Il abandonne tout ce qu’il y a autour de lui et endommage sa santé. C’est l’ère de la technologie qui a ouvert une porte où on peut se sentir bien. Mais malheureusement, c’est un monde qui vole du temps qu’on devait consacrer à autre chose. C’est très dommage», soutient le Dr Modarbocus.

 

À Maurice, comme à l’étranger, plusieurs personnes, des jeunes surtout, sont traités pour leur dépendance aux jeux vidéo. Et il est possible de s’en sortir, souligne le médecin. Il faut d’abord s’auto-discipliner et ne se donner que deux heures par jour pour être dans ce monde virtuel, puis baisser le quota petit à petit pour arriver au strict minimum. Si vous n’y arrivez pas, cherchez de l’aide auprès d’un spécialiste car c’est une addiction tout comme l’alcool, le sexe et la drogue.

 

Faites du sport car cela vous aidera à régulariser le corps et l’esprit, et soyez en contact avec la nature. Cela aidera à revoir vos priorités. Sortez et faites de l’interaction réelle autour de vous car vous pourriez vous enrichir et enrichir les autres. Vous pourriez par la suite développer votre personnalité car l’homme est un animal social qui a besoin de contact avec les autres. C’est ça la vraie vie.

 


 

Avis aux parents dont les enfants sont à la maison pour les vacances 

 

- Ne laissez pas les enfants sur l’ordinateur ou devant les jeux plus de trois heures. Fixez un quota très strict qu’ils doivent respecter.

 

- Encouragez les enfants à faire d’autres activités comme la lecture et le sport. Sachez que les jeux vidéo limitent leur fonctionnement cérébral et émotionnel/relationnel et que cela les pousse dans un monde fictif. Cela peut aussi abîmer leurs yeux.

 

- Faites des activités familiales qui pourraient renforcer les liens familiaux.