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Journée mondiale sur la sécurité et la santé au travail : Faire de la prévention un défi collectif

Selon le Bureau international du Travail, plus de 2 millions de travailleurs à travers le monde meurent chaque année dans le cadre de leur travail ou d’une maladie liée à leur profession. À Maurice, même si la situation n’est pas alarmante, de malheureux accidents se produisent sur les lieux de travail, causant parfois mort d’homme. Dans le cadre de la Journée mondiale sur la sécurité et la santé au travail, observée le vendredi 28 avril, Jean Pascal Volbert, Health and Safety Manager, nous parle des mesures de sécurité à adopter afin d’éviter tout danger.

Le travail, c’est la santé, dit le dicton. Hélas, cet adage perd souvent tout son sens. Surtout lorsque survient un accident de travail dans lequel une personne se blesse sérieusement ou perd la vie. Comme ça a été le cas cette semaine quand un soudeur est décédédans un incendie qui s’est déclenché sur le bateau où il faisait des travaux (voir en pages faits divers). Chaque année, depuis 2003, suite à une initiative du Bureau international du Travail (BIT), une journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail est observée le 28 avril, afin de rendre hommage aux victimes des accidents et des maladies liés au travail. 

 

Mais pas seulement, car cette journée a aussi pour but principal de promouvoir dans le monde entier une culture de la sécurité et de la santé au travail. Cette année, le thème retenu par le BIT porte sur l’optimisation de la collecte et de l’utilisation des données sur la sécurité et la santé au travail. Ce, afin de mieux identifier les risques pouvant mener à un accident au travail et d’y apporter les mesures nécessaires pour les éviter. À Maurice, force est de constater que les accidents de travail ont lieu chez ceux engagés dans les travaux manuels. À l’instar du secteur manufacturier et de la construction, comme le souligne Jean Pascal Volbert, consultant en matière de sécurité et de santé au travail.

 

«Selon les chiffres du bureau des statistiques de Maurice, le secteur manufacturier et la construction ont enregistré le taux le plus élevé d’accidents du travail», soutient Jean Pascal Volbert. La raison, dit-il, est que ces deux secteurs emploient bien souvent de la main-d’œuvre non qualifiée. «Ces gens-là ne sont pas formés et n’ont donc aucune structure de formation. Ils prennent ainsi des risques énormes car ils ne connaissent pas les dangers auxquels ils peuvent être confrontés sur leur lieu de travail. La formation est un facteur très important afin de prévenir les accidents de travail», explique-t-il. 

 

Pour éviter tout danger, poursuit notre interlocuteur, la prévention doit devenir un défi collectif. «C’est de la responsabilité de l’employeur et de l’employé de travailler à appliquer les normes de sécurité afin d’éviter tout danger. Premièrement, il faut la formation. Deuxièmement, il faut analyser les risques du métier, les identifier et mettre en place des mesures de précaution qui permettront de les prévenir.» De plus, fait ressortir Jean Pascal Volbert, la présence d’un Health and Safety Manager est primordiale sur un site de travail. «C’est un maillon important dans la prévention des accidents car c’est au Health and Safety Managerd’évaluer les risques et de donner les bonnes directives pour le bon déroulement d’une opération», dit-il. 

 

Même si notre interlocuteur concède qu’il n’y a pas de métier sans risque, la prévention reste pour lui la seule arme pour lutter efficacement contre les accidents de travail. À condition d’en faire un défi collectif. 

 

En chiffre

 

Selon le ministère du Travail, 47 personnes sont décédés suite à des accidents de travail entre 2012 et 2016. En 2012, neuf personnes ont trouvé la mort durant l’exercice de leurs fonctions, contre 17 en 2013. Alors que sept personnes sont décédées en 2014, 2015 et 2016. 

 

Entre 2012 et 2016, le ministère du Travail a enregistré 71 plaintes déposées suite à des accidents de travail ayant entraîné la mort. En 2012, 32 cas ont été enregistrés, contre 14 en 2013, 12 en 2014, six en 2015 et sept en 2016.

 

En ce qui concerne les Prohibition Orders, 163 suspensions ont été émises entre 2012 et 2016. Soit cinq en 2012, 70 en 2013, 41 en 2014, 19 en 2015 et 28 en 2016. 

 

La situation dans le monde

 

Un travailleur meurt toutes les 15 secondes dans le monde, suite à un accident de travail ou à une maladie liée à son activité professionnelle, selon Guy Ryder, directeur de l’Organisation internationale du travail. Et 2,3 millions de personnes décèdent chaque année dans le monde suite à des accidents de travail ou à une maladie liée à leur travail.