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Enfants de Cité Ste Catherine et Alma : L’art, arme contre l’exclusion

Océane, Yoan, Léa et Anaïca ont tous eu la chance de réaliser leur rêve grâce au soutien de la Foundation ENL.

Il y a deux ans, ils montaient sur scène pour le spectacle Ti Koson Riy Nene Bolom Loulou, une pièce de théâtre inspirée de l’histoire des trois petits cochons. Depuis, ces enfants de Cité Ste Catherine et Alma ont eu droit à plusieurs opportunités.

Des sourires. De la joie. De l’espoir, tout simplement. C’est ce qui transpire des photos actuellement visibles au Centre commercial de Bagatelle, à l’occasion d’une exposition de photos retraçant les meilleurs moments de Ti Koson Riy Nene Bolom Loulou. Une pièce inspirée de l’histoire des trois petits cochons et interprétée en 2014 par les enfants de Ste Catherine et Alma, à St-Pierre, qui sont suivis par l’Association culturelle de Sensibilisation et d’Éveil artistique. Une aventure humaine qui a fait ressortir le meilleur d’eux-mêmes. Deux ans plus tard, cette exposition et la diffusion d’un documentaire tourné pendant la préparation de la pièce de théâtre viennent marquer l’évolution de ces enfants. 

 

Ce projet, mis en place par l’association grâce à l’apport de la fondation ENL, était adressé aux enfants de milieux jugés vulnérables de ces deux régions. Parce qu’ils viennent de milieux difficiles, que le manque de moyens les empêche souvent de bénéficier d’opportunités et qu’ils ont besoin d’aide et d’encadrement pour ne pas tomber dans les fléaux qui les entourent, ils ont eu l’occasion de participer à ce projet artistique qui avait pour objectif de développer leur sens, de découvrir leur talent et de les aider à mieux s’exprimer. 

 

Eux, qui n’avaient jamais entendu parler ou vu une pièce de théâtre, avaient fait une immersion complète dans cet univers et s’étaient impliqués à tous les niveaux, allant de la confection des costumes et du décor à la fabrication des instruments à percussion, en passant par l’écriture de l’histoire et la performance sur scène. Océane Noblet en garde de merveilleux souvenirs. Aujourd’hui âgée de 16 ans et étudiante en Form V au Nelson College, elle a assisté pendant trois ans aux ateliers créatifs de l’association. Le théâtre, dit-elle, était pour elle une grande découverte et voir les images de cette expérience la remplit de fierté. «Je me dit : “Wow, j’ai pu le faire.” Je suis assez fière de moi. Cette expérience m’a appris à aimer le théâtre et à vouloir en savoir plus sur cet art.» De cette aventure, dit-elle, elle ne garde que les points positifs : «Au début, j’avais peur, je tremblais et puis, peu à peu, j’ai commencé à être à l’aise. J’ai découvert une autre facette de ma personnalité. J’ai appris que je pouvais faire face aux gens, me mettre sur une scène et m’exprimer.»

 

Dévouement et assiduité

 

Yoan Pierre, 15 ans, habitant d’Alma, a suivi assidûment les deux ans de préparation qui les ont amenés, ses camarades et lui, à donner huit représentations sur scène en 2014. Même s’il avoue que se rendre plusieurs fois par semaine aux répétitions n’était pas toujours facile, cet étudiant en Form III au Nelson College est content d’avoir fait partie de l’aventure. Jamais, dit-il, il n’aurait pensé, avant de bénéficier des cours de l’Association culturelle de Sensibilisation et d’Éveil artistique, pouvoir se mettre sur une scène devant des étrangers et faire du théâtre. Suite à ce projet, un autre programme a vu le jour. 

 

Réalise ton rêve a été mis sur pied par la fondation ENL Foundation pour récompenser ceux qui avaient excellé et qui étaient réguliers aux classes de théâtre. Une motivation de plus pour ces enfants qui avaient un autre but dans leur cheminement. Océane et Yoan ont tous les deux été choisis pour cet autre projet. Si elle rêvait de suivre des cours de hip-hop, pour Yoan, c’était le karaté et c’est grâce à leur dévouement et leur assiduité qu’ils ont été sponsorisés par la fondation ENL pour des cours gratuits pendant trois ans. Une incroyable opportunité qui a fait le bonheur de 13 enfants de ces deux localités. 

 

Mirella Noblet est non seulement la maman d’Océane mais aussi Field Worker pour la fondation ENL au sein de son village. Depuis 2014, elle a noté avec émotion l’évolution de ces enfants qui ont grandi et se sont épanouis à travers l’art. «Nous avons mis en place tout un programme avec ateliers créatifs, sorties, activités, accompagnement scolaire et autres pour les aider à mieux s’épanouir, et les résultats sont très positifs. Aujourd’hui, leur comportement a changé. Ils s’expriment mieux et ont de nouvelles inspirations», souligne-t-elle. 

 

À Cité Ste Catherine, Anaïca, 15 ans, une autre étudiante du Nelson College, a été émue de voir toutes les photos et vidéos tournées il y a trois ans pendant le spectacle. Pour elle, l’expérience reste l’un de ses meilleurs souvenirs. Elle aussi fait partie de ceux qui ont été récompensés et qui ont bénéficié du programme Réalise ton rêve. Son rêve à elle, c’était d’apprendre à danser. «J’ai suivi des cours avec la troupe Coreame. C’était une expérience incroyable. Avant tout ça, j’étais timide et réservée. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus confiante et indépendante.»

 

Léa Louise, 12 ans, mesure, elle, amplement la chance qu’elle a pu avoir. Sans sa participation à ce projet de l’Association culturelle de Sensibilisation et d’Éveil artistique, jamais elle n’aurait réalisé son rêve de jouer du violon. Apprendre à jouer de cet instrument de musique était son plus grand rêve et cette année, elle en arrive au bout avec, malgré tout, un pincement au cœur. «C’est ma dernière année de cours. Je suis assez triste car j’aurais tellement voulu continuer. Il me reste encore tellement de choses à apprendre», confie la jeune étudiante du collège Lorette de Rose-Hill. Elle sait bien que ses parents, tous les deux caretakers, ne pourront pas lui payer ses cours de violon. 

 

Ses origines modestes, Léa, comme tous ses autres camarades, n’en a pas honte. Elle en est même fière car elle sait que ses parents font du mieux qu’ils peuvent pour lui offrir tout ce dont elle a besoin. Toute cette expérience, lance Léa, lui a, au final, apporté bien plus que ce qu’elle imaginait au départ. «Aujourd’hui, je suis beaucoup plus à l’aise et confiante. Les idées me viennent plus vite quand je fais du théâtre à l’école et j’écris mieux aussi.» Léa, comme tous ses autres camarades, viennent prouver que les stéréotypes sur les enfants issus de milieux difficiles sont tout aussi talentueux.