• Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion
  • Plusieurs noyades et disparitions en mer : des familles entre chagrin et espoir
  • Mobilisation du 1er Mai : la dernière ligne droite avant le grand rendez-vous
  • Le PMSD secoué : démissions, rumeurs et confusion…

Burn out : quand le travail rend malade

C’est l’une des souffrances professionnelles les plus récurrentes. Bien qu’elle reste méconnue et taboue bien souvent. En marge de la Journée mondiale de la sécurité et la santé au travail observée récemment, voyons, avec la psychologue Pascale Bodet comment reconnaître cette maladie et, surtout, l’éviter.

Qu’est-ce que c’est ?

 

Selon la psychologue Pascale Bodet, le burn out désigne «un état d’épuisement physique et émotionnel lié au travail», qui s’apparente à une dépression. À l’origine ? Une overdose de stress ! Un stress dû, explique-t-elle, à de mauvaises conditions de travail, telles qu’un «déséquilibre entre ce qui est exigé de la personne et les ressources dont elle dispose pour répondre à ces exigences, un manque d’autonomie et de marge de manœuvre, des relations qui ne sont pas saines ou un conflit existant entre les valeurs de la personne et celles de son milieu professionnel». Dans une société où l’on attend toujours plus de productivité, ce phénomène touche un nombre croissant de personnes : «Je rencontre plusieurs personnes qui me parlent de leur situation professionnelle, où l’on attend toujours plus d’elles mais avec moins de ressources humaines et dans moins de temps. Il me semble qu’un bon nombre de Mauriciens sont touchés.» 

 

Des symptômes physiques et psychiques

 

Lors d’un burn out, le corps nous exprime un trop-plein de stress à travers de nombreux symptômes. Sur le plan physique, on relève une augmentation de la fréquence cardiaque, des crises de migraine, des troubles du sommeil tels que l’insomnie et des cauchemars. Au niveau émotionnel, la personne devient plus irritable, son estime d’elle-même se dégrade, son humeur change sans cesse, elle connaît des épisodes de panique et peut avoir des troubles de la mémoire. Cela impacte sur ses relations privées et professionnelles, et peut conduire à une consommation inhabituelle de tabac et d’alcool. Dans les cas les plus graves, cet état dépressif peut même mener au suicide.

 

Comment l’éviter ? 

 

Heureusement, ce mal n’est pas sans remèdes. C’est pourquoi il est important de savoir reconnaître les symptômes, pour prendre des mesures. Pascale Bodet explique : «Le premier pas, et le plus critique, est la prise de conscience. Prendre conscience de l’apparition des symptômes et pouvoir accepter que ce n’est pas normal d’être dans cet état.» La première mesure, selon la plupart des spécialistes, est un arrêt de travail temporaire, pour se couper de la source du stress. Il est ensuite important de se faire aider par un professionnel, pour se reconstruire, retrouver la confiance en soi, et apprendre à avoir un rapport au travail
plus serein.

 

Mieux vaut prévenir que guérir

 

Même si le burn out se soigne, l’idéal est encore d’éviter de sombrer dans cet état dépressif. Avant même que certains symptômes décrits plus haut n’apparaissent, d’autres signaux indiquent que l’on se trouve sur une pente dangereuse. Pour ne pas se laisser dépasser par le stress au travail, il faut veiller à ce que le travail ne prenne pas une place trop importante dans notre vie. Vous travaillez en dehors des heures de bureau, sautez des repas, vos préoccupations professionnelles monopolisent vos conversations et vous ne vous accordez plus de temps de détente ? Il est temps de lever le pied. Avant que votre état de santé ne se dégrade, il est nécessaire de revoir votre rapport au travail en redonnant la priorité à votre vie privée. Dans certains cas, il faudra en parler avec vos supérieurs : si ceux-ci exigent trop de vous, vous êtes dans le droit de dire non.

 

Des exercices pour se protéger 

 

On l’aura compris : le stress est notre ennemi. Mais il est possible d’apprendre à le maîtriser ! C’est dans ce but que Pascale Bodet a créé les «CosyCoffe». Dans un cadre intime et en petits groupes, les participants se retrouvent pour échanger autour de leurs préoccupations. Comprendre que l’on n’est pas seul est un premier bienfait. Mais ces ateliers sont aussi l’occasion d’apprendre, grâce aux conseils de la psychologue, à apprivoiser son stress et à se ressourcer. Des exercices sont proposés comme la relaxation par la respiration, ou encore par la visualisation cognitive. Un échange qui permet aux participants de se munir d’une véritable «trousse de secours émotionnelle», selon Pascale Bodet.