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Anges du Soleil : L’éducation autrement

Sylvie Morgillo Gravil s’est engagée auprès des enfants de Tamarin et de Rivière-Noire il y a trois ans.

Être au cœur des cités pour aider les enfants à devenir les adultes responsables de demain. Telle est la mission des Anges du Soleil, association qui œuvre dans les régions de Tamarin et Rivière-Noire. Depuis trois ans, elle a pris sous son aile une centaine d’enfants de ces localités. Et pour pouvoir poursuivre son action, elle organise en ce moment une grande levée de fonds qui aura lieu le mois prochain.

Tout est parti d’une envie, d’un besoin de s’occuper d’eux, de les encadrer, de les prendre par la main pour les emmener vers un meilleur lendemain. Chaque jour, depuis trois ans, l’association Anges du Soleil accueille des enfants des cités de Rivière-Noire et de Tamarin pour leur offrir une éducation inclusive basée sur l’académique et sur l’épanouissement de l’enfant ainsi que le développement de son talent et de son potentiel. C’est dans l’un des bâtiments commerciaux qu’elle tient son centre. 

 

Pas très grand, celui-ci possède cependant un charme qui met immédiatement les petits bénéficiaires à l’aise. Sur les murs colorés de la pièce : des dessins faits par les enfants, des étoiles, des soleils. Des jeux traînent un peu partout dans la pièce où les livres ont aussi toute leur place. Ici, c’est la partie «éveil pour les plus petits» qui a lieu deux fois par semaine. Le reste de la semaine, les bénévoles des Anges du Soleil se rendent au centre de jeunesse de Tamarin où ils s’occupent des plus grands. 

 

Aujourd’hui, l’association s’occupe d’une centaine d’enfants de ces deux régions. D’ailleurs, en ce moment, elle se démène pour organiser sa grande levée de fonds qui aura lieu du 16 au 20 mai (voir plus bas) dans le but de récolter le maximum de dons afin de continuer son  action auprès des petits. C’est comme ça que sa fondatrice, Sylvie Morgillo Gravil, avait imaginé son engagement auprès d’eux. Cela fait huit ans que cette Française s’est installée à Maurice. Et dès son arrivée, elle a voulu y apporter sa contribution. «Je menais une vie assez intense en France et j’ai voulu venir m’installer ici pour vivre plus simplement. Là-bas, j’évoluais déjà dans le social avec Sœur Emmanuelle. Une fois à Maurice, j’ai voulu continuer à œuvrer, à être sur le terrain et au cœur de ceux qui ont besoin d’aide.»

 

Si elle commence son parcours en intégrant plusieurs ONG de Rivière-Noire qui s’occupent principalement du logement et de l’accompagnement des familles issues de milieux difficiles, Sylvie Morgillo Gravil pense vite passer à une autre étape. «Je voulais faire bouger les choses. Et pour moi, cela devait se faire à travers l’éducation. Avec deux autres cofondateurs, nous avons imaginé et mis sur pied les Anges du Soleil», dit-elle. 

 

Afin «d’aider sur le long terme à bâtir un avenir meilleur pour ces enfants et leur famille», la petite équipe mise sur l’éducation, principalement à travers la scolarisation en maternelle, l’accompagnement scolaire, le soutien psychologique et d’autres activités ludiques comme la lecture. Elle mise aussi et surtout sur plusieurs activités extrascolaires qui ont toute leur importance. Ainsi, les enfants ont régulièrement droit à des ateliers créatifs et artistiques comme le théâtre, la musique et la danse ainsi qu’à plusieurs activités sportives comme le karaté, la natation, le foot, la gymnastique, l’équitation, le paddle, le kitesurf, le golf et le tennis, entre autres. «Chaque goutte a son importance. Pour nous, la mixité sociale est très importante. Nous mettons beaucoup d’accent sur nos valeurs que sont le respect, le partage, l’amour, la volonté et la joie.»

 

Bien avec soi-même

 

Pour Sylvie Morgillo Gravil, la mission des Anges du Soleil est simple : c’est le bonheur des bénéficiaires. «Tout ce que nous voulons, c’est qu’ils soient heureux et qu’ils deviennent des adultes heureux dans un monde meilleur. Quand on est bien avec soi-même, on est bien avec les autres. Nous les amenons donc à découvrir et à cultiver leur potentiel et leur confiance en eux.» Désormais, elle rêve de faire évoluer l’association et de toucher plus d’enfants. «Une école pour apporter du soutien au plus grand nombre. Il y a un grand besoin.»

 

Pour réussir à atteindre cet objectif, plusieurs volontaires accordent de leur temps aux enfants de l’association. Ensemble, ils ont même créé l’hymne des Anges du Soleil. Parmi les volontaires : Vincent Feuvrier, l’artisan chocolatier, confiseur et pâtissier. Lorsqu’il n’a pas les mains fourrées dans du chocolat, il passe autant de temps que possible avec les enfants. C’est sur Facebook, raconte-t-il, qu’il a découvert les Anges du Soleil. Depuis, cela fait deux ans qu’il y est bénévole. 

 

Aujourd’hui, il s’est installé dans la région et à chaque fois qu’un enfant l’interpelle dans les rues du village, ça lui fait chaud au cœur. Vincent Feuvrier s’occupe principalement de la partie «éveil des enfants» et siège également sur le comité de l’association. Car il y a beaucoup de travail et l’association a besoin de soutien. Cet engagement représente énormément pour lui. «Cela fait du bien de s’occuper d’autre chose que de soi, surtout quand on a été gâté par la vie et qu’on peut faire les autres en profiter. Quand je partage mon expérience, ce que je sais, je me sens utile.»

 

C’est à travers une association caritative regroupant les expatriés de Tamarin qu’Isabelle Galouchko, une Française installée à Maurice depuis quelque temps, a entendu parler des Anges du Soleil. «Je faisais déjà de l’humanitaire en France. Je voulais continuer à le faire ici en aidant les enfants les plus démunis.» Quand Isabelle Galouchko ne travaille pas sur des ateliers ludiques et de découverte – «par exemple, on peut travailler sur les cinq sens, sur la découverte des légumes, sur des chansons» – avec les petits, elle fait de l’aide au devoir pour les plus grands, de la lecture ou encore leur apprend à bien s’exprimer. L’idée, explique-t-elle, est de donner un petit coup de main pour aider ses enfants. «Petit à petit, ils s’ouvrent. C’est une satisfaction de les voir évoluer.» 

 

Jade Engeamme, 19 ans, est la dernière arrivée parmi les volontaires. «Cela fait une semaine que je suis là», lance la jeune femme. C’est notamment à travers son père Pascal, cofondateur de l’association, qu’elle connaît les Anges du Soleil. Deux mois après avoir emménagé à Maurice, Jade a tout de suite voulu rejoindre l’équipe des bénévoles de l’association. «J’aime donner de mon temps aux Anges», lance-t-elle, convaincue d’apporter, à sa manière, sa petite pierre à la construction d’un monde meilleur. 

 


 

Marie-Gérard Louis : le grand-père qui fera le tour de l’île à pied 

 

Il marchera pendant cinq jours au nom de l’association et de tous les enfants qu’elle accueille. Âgé de 67 ans, Marie-Gérard Louis, papa de cinq enfants et grand-père d’une petite fille d’un an, a accepté de faire le tour de l’île à pied afin de récolter des fonds pour les Anges du Soleil et de mieux faire connaître l’association. Son périple débutera le mardi 16 mai à Curepipe. Pendant cinq jours, il traversera plusieurs endroits de l’île, notamment Grand-Baie, Centre-de-Flacq, Mahébourg et Souillac, pour revenir à Tamarin le samedi 20 mai. Le marcheur sera accueilli à la Place Cap Tamarin où aura lieu un grand concert avec Mr Love. Les enfants et les bénévoles de l’association monteront également sur scène pour chanter ensemble l’hymne des Anges du Soleil.

 

Tout au long de son périple, le marcheur, explique Sylvie Morgillo Gravil, sera suivi par trois bénévoles. Ces derniers soutiendront Marie-Gérard Louis et iront à la rencontre des Mauriciens pour faire connaître les Anges du Soleil et les encourager à faire des dons. «Nous accepterons les donations par cash, chèque, virement bancaire, Juice, SMS et PayPalpour les relations externes», souligne Sylvie Morgillo Gravil. 

 

L’objectif de cette levée de fonds, qui a lieu deux fois par an, est de trouver le financement nécessaire au fonctionnement quotidien de l’association, de prendre en main plus de bénéficiaires mais aussi de permettre la création d’une école alternative, le grand projet des Anges cette année. La responsable de l’association explique :«Nous allons aussi reverser 10 % des bénéfices de cette levée de fonds à un enfant mauricien malade qui doit se faire opérer à l’étranger.»