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Un mois de prison à celui qui a heurté mortellement son fils | Le père du cycliste Jérôme Tennant : «C’est inadmissible»

Le cycliste Jérôme Tennant a été fauché mortellement le 10 mai 2012.

Dheeraj Takooree, le conducteur du  véhicule qui a percuté mortellement Jérôme Tennant il y a six ans, a écopé d’un mois de prison. Mais pour Alain Tennant, la Cour a été trop clémente. Alors, il a décidé de faire appel auprès du Directeur des poursuites publiques. Tout comme Alexandra Bathfield, l’épouse d’un cycliste qui a, lui, gardé des séquelles physiques de cet accident. Alain Tennant se confie…

La sentence est tombée mais elle est loin de faire l’unanimité. Le mercredi 18 juillet, Dheeraj Takooree, un soudeur de 53 ans, a été condamné à un mois de prison et à une amende s’élevant à Rs 120 000 – deux amendes de Rs 50 000 chacune pour une accusation d’homicide involontaire et coups et blessures par imprudence, et deux autres de Rs 10 000 chacune pour avoir manqué de rapporter l’accident et conduit en étant sous l’influence de l’alcool.

 

Six ans plus tôt, soit le jeudi 10 mai 2012, il était au volant d’une voiture lorsqu’il a renversé plusieurs cyclistes à hauteur de Nouvelle-France. L’un d’eux, Jérôme Tennant, 38 ans, est mort sur le coup. Et deux autres ont été blessés : David Bathfield, 59 ans, qui a gardé des séquelles physiques de cet accident, et Barthelemey Colin, 31 ans, qui s’en est sorti avec de légères blessures. À l’époque, les enquêteurs avaient rapporté que le conducteur, qui ne détenait qu’un learner au moment des faits, avait 78 microgrammes d’alcool dans le sang.

 

Pour Alain Tennant, le père du cycliste décédé, ce verdict est un autre coup de massue. «C’est inadmissible ! Le gouvernement rend les lois plus sévères et des campagnes de sensibilisation sont menées mais au final, la justice donne une peine d’emprisonnement d’un mois uniquement à un conducteur sans permis ayant tué un innocent, alors qu’il était sous l’influence de l’alcool», s’insurge-t-il. Alors, le vendredi 20 juillet, Alain Tennant, accompagné d’Alexandra Bathfield, dont le mari a été grièvement blessé dans l’accident, a déposé une motion pour demander au Directeur des poursuites publiques de faire appel de ce jugement. «Je ne fais pas tout cela pour mon fils car je l’ai déjà perdu. J’espère juste que le responsable ait la sentence qu’il mérite pour que cela serve de leçon aux autres», lance notre interlocuteur.

 

Si plusieurs années se sont écoulées depuis le décès de son fils, sa douleur est toujours vivace. Il s’en souvient comme si c’était hier. Depuis ce triste 10 mai 2012, Alain Tennant vit un martyre au quotidien. «Sa mort a laissé un grand vide. À chaque anniversaire, nous réalisons qu’il manque quelqu’un à nos côtés. Perdre un enfant est la pire chose qui soit. Sa fille, qui n’était âgée que de trois semaines à l’époque, grandit sans son père», confie cet homme abattu par la tragique disparition de son enfant.

 

Me Uttam Hurnauth, avocat du conducteur Dheeraj Takooree : «Le jugement n’est pas clément»

 

Il s’explique. Me Uttam Hurnauth, avocat de Dheeraj Takooree, conducteur qui a percuté le cycliste Jérome Tennant en 2012, s’est exprimé au sujet du jugement accordé à son client qui a écopé d’un mois de prison et d’une amende de Rs 120 000. Sa compagne Sabita Padaruth a, elle, écopé d’une amende de Rs 10 000. L’avocat est catégorique : «Je ne suis pas d’accord quand les gens disent que le jugement est trop clément pour mon client. Car il va quand même faire de la prison et a écopé d’une importante amende. Je tiens à préciser aussi que, dans la plupart des cas d’homicide involontaire, les conducteurs n’écopent que d’amendes.»

 

L’avocat confirme, toutefois, que Dheeraj Takooree ne détient qu’un learner et qu’il a été testé positif à l’alcootest. Il répondait à plusieurs accusations : homicide involontaire par imprudence, refus de rapporter l’accident, conduite en état d’ivresse et coups et blessures par imprudence.

 

Alain Jeannot : «Indigné et écœuré» 

 

Il n’est pas du tout d’accord. Dans l’édition de l’express du samedi 21 juillet, le président de l’association Prévention routière avant tout (PRAT), Alain Jeannot, s’est exprimé sur la sentence de Dheeraj Takooree. Il s’est dit «indigné et écœuré». «À quoi bon les lois ?» s’est-il demandé.