• Boxe thaï : première édition de «La Nuit des Nak Muay»
  • Badminton : les Internationaux de Maurice à Côte-d’Or
  • Trois univers artistiques à découvrir
  • Handicap et vie professionnelle : un pas de plus vers l’inclusion
  • Mayotte au rythme des crises
  • Une rare éclipse totale traverse l’Amérique du Nord : des Mauriciens au coeur d’un événement céleste spectaculaire 
  • World Thinking Day : les guides et la santé mentale
  • Mama Jaz - Sumrrà : prendre des risques musicaux avec le jazz
  • Karine Delaitre-Korimbocus : Kodel, une nouvelle adresse dans le paysage de Belle-Rose
  • Oodesh Gokool, le taximan attaqué au couteau : «Mo remersie piblik»

Un garçon de 12 ans s’étrangle avec la corde de sa balançoire : Le calvaire des Kathan après la mort tragique de Kelveen

Kelveen Kathan laisse derrière lui des proches abasourdis de douleur.

Il jouait sur le balcon lorsque le drame s’est produit. Maheswaran Kathan, plus connu comme Kelveen, 12 ans, s’est étranglé avec la corde de sa balançoire lorsque celle-ci s’est rompue. Depuis, ses proches sont en état de choc et plongés dans une profonde tristesse.

L’atmosphère lourde qui règne à Nababsing Lane, Camp-Diable, fait frissonner en ce début de soirée. Il n’y a que le bruit du démontage du prélart ayant servi à abriter ceux venus témoigner de leur sympathie à la famille endeuillée qui brise le silence pesant. Les volontaires s’efforcent de terminer la besogne au plus vite pour permettre à la famille Kathan de retrouver un semblant de sérénité.

 

Il est alors 18h30, en ce mercredi 3 février. Une heure plus tôt, Covilen Kathan, 41 ans, et les autres hommes de la famille se sont rendus au cimetière de leur localité pour inhumer Kelveen, décédé la veille dans des circonstances tragiques. Dans l’après-midi de mardi, le garçon de 12 ans jouait sur sa balançoire, sur le balcon de sa maison, quand une corde s’est cassée et l’a étranglé. Sa mère l’a retrouvé ainsi peu après. Kelveen a été emmené à l’hôpital en catastrophe par son père Covilen. Hélas, sur place, le personnel soignant n’a pu que constater son décès.

 

Les parents, sous le choc, ne peuvent témoigner de leur douleur, tellement elle est immense. C’est l’oncle de Kelveen, Vassen Soobraydoo, marié à la sœur de Covilen, qui se fait le porte-parole. «Les parents, Covilen et Malika, sont complètement abasourdis. Ils ne sont pas les seuls. Tous ceux qui ont appris cette triste nouvelle ont toujours du mal à y croire. Qui aurait pensé que mon neveu pouvait se tuer avec la corde de sa balançoire ? Notre famille vit des moments trop durs.»

 

Le jour fatidique, Kelveen est rentré du collège à l’heure habituelle. Le garçon fréquentait le collège Renaissance, à Curepipe, où il était en Form II. Le drame s’est produit peu avant 18 heures. «Sa mère n’était pas à la maison au moment des faits. Elle s’était rendue à l’hôpital pour rendre visite à mon épouse qui venait d’accoucher d’une fille. Ma fille aînée, ma belle-mère et Telven, le petit frère de Kelveen, étaient avec elle. Malika a découvert l’horreur en rentrant chez elle. Elle est marquée à vie.»

 

Regrets

 

Kelveen et sa famille habitent au premier étage de la demeure familiale. En rentrant du travail, Covilen est allé se reposer dans sa chambre qui donne directement sur le balcon. Il s’est assoupi pendant que son fils Kelveen s’amusait sur la balançoire. Le garçonnet faisait aussi le guet car il avait hâte d’avoir des nouvelles du bébé de sa tante. D’où il était, il avait vue sur la ruelle qui mène à la maison.

 

Comme un malheur n’arrive jamais seul, la voiture de Vassen, qui ramenait tout le monde de l’hôpital ce jour-là, est tombée en panne à La Flora. Malika et les autres ont dû prendre l’autobus pour rentrer. «Ma belle-sœur pense que son fils serait peut-être encore en vie si nous étions tous rentrés à la maison plus tôt. Mon beau-frère est également très affecté. Il regrette de n’avoir rien pu faire alors qu’il se trouvait à quelques mètres de son fils. Il dit n’avoir rien entendu», précise Vassen.

 

Covilen et Malika travaillaient très dur pour assurer l’avenir de leurs enfants. Agée de 35 ans, la maman de Kelveen est femme laboureur. Covilen travaille, lui, comme aide-chauffeur chez Omnicane. Le couple faisait de son mieux pour rendre Kelveen et Telven heureux. Pour Noël, Kelveen avait ainsi reçu un smartphone en cadeau. Très bricoleur de nature, il caressait le rêve de faire carrière dans la menuiserie.

 

Lors de ses dernières vacances scolaires, il avait d’ailleurs meublé son temps libre – entre les farataet le cari de poisson qu’il adorait – dans un atelier de la localité pour mieux connaître ce métier. «Il laisse un grand vide dans nos cœurs. Nous prendrons beaucoup de temps pour faire notre deuil», lâche Vassen avec douleur.