Ce courtier en douane aurait quitté l’île la veille de la saisie. La brigade antidrogue a ainsi fait appel à Interpol pour l’aider dans ses recherches en vue de le retrouver.
Il s’agit d’un record, dans l’île et dans la région. Jeudi après-midi, 135 kg d’héroïne, d’une valeur marchande de plus de Rs 2 milliards, ont été saisis au port. Suite à cette opération, un homme a été interrogé. Mais un suspect est dans le collimateur des enquêteurs.
Il s’agit d’un courtier en douane qui a quitté l’île la veille de la saisie, indique le Deputy Commissioner of Police Choolun Bhojoo, patron de l’ADSU. Il est suspecté d’être l’un des importateurs de la drogue saisie. Le suspect est dans le viseur de l’ADSU depuis longtemps et a déjà eu des démêlés avec la justice. Pour l’aider dans ses recherches, l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU)a sollicité les services d’Interpol.
Ce vaste réseau de drogue a été démantelé par l’ADSU, en étroite collaboration avec la Mauritius Revenue Authority (MRA). La drogue avait été empaquetée dans des sachets en plastique et dissimulée dans des compresseurs. Mais «à ce stade, nous avons déjà de bonnes indications pour faire progresser l’enquête», selon Choolun Bhojoo (voir hors-texte).
Cet impressionnant coup de filet de la brigade antidrogue est le résultat de plusieurs mois de préparation et d’une collecte de renseignements précis auprès de sources bien informées. Selon leurs informations, un conteneur renfermant une quantité d’héroïne allait rentrer dans l’île. Lequel ?
14h30, jeudi. Les limiers de l’ADSU du port procèdent à une vérification minutieuse des conteneurs se trouvant dans la réserve du Mauritius Freeport Development (MFD) à Port-Louis. L’un d’eux, arrivé dans l’île le 4 mars par le bateau cargo MSC Ivana en provenance d’Afrique du Sud, attire l’attention des enquêteurs. Il y est inscrit qu’il contient des compresseurs destinés à une compagnie siégeant dans la capitale.
Le conteneur est ouvert en présence d’officiers du port et six caisses, renfermant chacune un compresseur, ont été découvertes. Celles-ci ont alors été découpées au grinder par des techniciens de la douane et de la Special Mobile Force. Deux des compresseurs contenaient 19 sachets en plastique et les quatre autres 20 sachets renfermant tous de l’héroïne.
Selon M. Ramburrun, directeur de la MRA, il aurait été impossible pour les chiens renifleurs de détecter la présence de la drogue si ces objets n’avaient pas été ouverts. L’enquête suit son cours.
Le DCP Choolun Bhojoo : «Je suis confiant»
Il a tenu un point de presse vendredi matin aux Casernes centrales. En présence de M. Ramburrun, directeur de la MRA, et de plusieurs cadres de l’ADSU. Le DCP Choolun Bhojoo, patron de la brigade antidrogue, a expliqué qu’avec l’aide de la douane, ses hommes tentent de comprendre le mécanisme d’importation de la drogue afin de ne pas être berné par l’ingéniosité des trafiquants à l’avenir. «Je suis confiant qu’avec les informations que nous avons jusqu’ici, l’enquête progressera. Le départ de ce suspect est une indication claire et nette de qui pourraient être les personnes impliquées dans ce réseau.»
Il lance un appel au public pour que celui-ci fasse parvenir toute information susceptible de faire progresser l’enquête à son équipe.
Un Sud-africain arrêté avec 6 kg d’héroïne
C’est lors d’un exercice de vérification que le personnel de l’ADSU de l’aéroport et les officiers de la douane ont mis la main sur la drogue. Ainsi, mardi, à l’aéroport, 6 kg d’héroïne ont été saisis dans une boîte en carton renfermant un home cinema. Celui-ci, provenant d’Afrique du Sud, a été expédié par une compagnie de courrier express. Une opération de livraison contrôlée est alors menée mercredi. Lorsque le colis, sur lequel était inscrit un nom fictif, a été livré à l’adresse mentionnée, soit à Péreybère, un Sud-africain de 42 ans est venu le récupérer. Il a été arrêté et placé en détention. Une charge provisoire d’importation d’héroïne a été logée contre lui. L’enquête se poursuit.
Elodie Dalloo
Un garde-chiourme arrêté pour trafic de drogue
Ses supérieurs ont recueilli de l’héroïne, du gandia, du cannabis synthétique et quatre sim cards sur lui lors d’une fouille. Satiadhanand Poye, plus connu comme Satish, a été arrêté le jeudi 9 mars. Ce garde-chiourme de 53 ans, qui habite Tagore Lane, Mon Goût, fait l’objet d’une charge provisoire de trafic de drogue.
L’affaire éclate vers 7h40 ce jour-là. Le Leading Prison Officer Poye se trouve dans l’enceinte de la prison centrale à Beau-Bassin, au Block B, en face des bureaux des assistants surintendants des prisons (ASP). Cela, pour distribuer de la méthadone aux détenus. Mais il laisse tomber un colis en retirant un mouchoir de sa poche gauche. La scène se déroule sous les yeux des deux ASP. Ces derniers se précipitent sur le garde-chiourme pour l’interpeller au moment où il tente de ramasser le colis.
Son casier est, par la suite, perquisitionné mais rien de compromettant n’y est retrouvé hormis son téléphone portable qui a été saisi pour les besoins de l’enquête. Satiadhanand Poye est alors conduit aurecord office.
Sur place, les ASP ouvrent le colis où se trouvent 5,2 g d’héroïne, 1,1 gramme de cannabis synthétique, 4,1 g de gandia, du papier à rouler et quatre sim cards. Les limiers de la brigade anti-drogue de la Western Division sont alertés. Ils effectuent une fouille au domicile du suspect mais n’y trouvent rien.
Ce dernier passe toutefois la nuit en cellule. Il a comparu en Cour le lendemain. Il fait l’objet d’une charge provisoire de trafic de drogue.
Jean Marie Gangaram