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Noyades : Deux familles pleurent leur proche disparu

Ces deux victimes ne se connaissaient pas. Et pourtant, ils ont bien plus en commun qu’une passion pour la mer et la pêche.
Tous deux ont péri noyé dans nos lagons à un jour d’intervalle. Leurs proches témoignent…

Ragoonaden Kuppan meurt noyé à Souillac | Niven, son fils : «J’ai perdu mon meilleur ami»

 

Tant de questions sans réponses pour les proches de Ragoonaden Kuppan. Pourquoi s’était-il rendu à la plage ce jour-là ? Comment a-t-il pu trouver la mort ; lui qui était pourtant un bon nageur et n’avait quasiment aucun problème de santé ? Aurait-il été victime d’un acte malveillant ? C’est une hypothèse que son fils Niven, un officier de police, n’écartait pas. Mais l’autopsie pratiquée sur le corps de la victime n’avait révélé aucune trace de blessure et a conclu qu’elle a bel et bien succombé à une asphyxie provoquée par la noyade. 

 

Dans son entourage, Ragoonaden Kuppan était plus connu sous le nom de Barlen. Après avoir longtemps travaillé comme Chief Technician au Central Electricity Board (CEB), cet habitant de Souillac de 64 ans profitait pleinement de sa retraite en se consacrant à son plus grand passe-temps, la pêche, et en passant du temps avec ses petits-enfants. Depuis qu’il avait du temps libre, il avait mis en place une routine à laquelle ses proches s’étaient adaptés. Les jours de semaine, par exemple, il allait récupérer ses petits-enfants à la sortie des classes. C’est la raison pour laquelle ses proches ne s’étaient pas inquiétés lorsqu’il avait quitté la maison vers 14h15 lundi. Coup du sort, il avait pris la direction de la plage ce jour-là pour ne jamais rentrer. 

 

La sœur de Niven est la première à avoir appris la mauvaise nouvelle. «Ma sœur a ensuite compris qu’il ne s’agissait pas d’une rumeur lorsque la police lui a demandé de venir identifier le corps», dit Niven. «Nous ne comprenons toujours pas pourquoi il s’était rendu là-bas. Il y allait habituellement  pour pêcher mais avait laissé tout son matériel à la maison ce jour-là. Peut-être qu’il y était pour nager ; nous ne le saurons jamais. C’est dur de le perdre dans de telles circonstances.»

 

La victime devait célébrer ses 65 ans en décembre. «Lundi matin, ma sœur l’avait même accompagné pour effectuer un virement bancaire. Il souhaitait mettre de l’argent de côté pour nous emmener à l’hôtel à l’occasion de son anniversaire.» Mais c’est un projet qui ne se réalisera jamais. «J’ai perdu bien plus qu’un père ; il était mon meilleur ami», regrette Niven. Les obsèques de Ragoonaden Kuppan ont eu lieu mardi. Il laisse derrière lui une épouse anéantie et quatre enfants affligés par ce drame.

 


 

 

Teeruthraj Seechurn se noie lors d’une sortie familiale | Ses proches déplorent le manque de professionnalisme des premiers secours

 

Il a perdu la vie dans un lieu qu’il connaissait du bout des doigts. Depuis son plus jeune âge, Teeruthraj Seechurn se rendait à la plage du Morne régulièrement pour exercer son plus grand passe-temps, la pêche. Mais c’est exactement à cet endroit qu’il s’est retrouvé en difficulté durant la journée de dimanche. Ses proches déplorent, quant à eux, le manque de professionnalisme des premiers secours. 

 

La victime de 52 ans gagnait sa vie comme chauffeur de taxi. D’ailleurs, les habitants de Mesnil étaient nombreux à le surnommer «Raju Chauffeur Taxi». Mais dimanche dernier, alors qu’il était sur le point d’aller travailler, son frère Sandeep devait l’informer que la famille irait pique-niquer. Il a donc changé ses plans. «Nous sommes arrivés à la plage vers 11 heures. Lorsque mon frère m’a vu entrer dans l’eau pour entamer une partie de pêche, il a insisté pour me rejoindre mais je lui avais recommandé d’attendre que son fils soit là pour venir.» 

 

Perdant patience, Teeruthraj Seechurn s’est cependant jeté à l’eau 15 minutes plus tard et s’est retrouvé en difficulté. «Nous l’avons immédiatement sorti de l’eau. Nous ne savons pas comment cela a pu se produire car il avait pied et savait nager. Nous ne pouvons pas non plus mettre cela sur le compte de l’alcool car nous étions à peine arrivés.»

 

Pendant que quelques proches de Teeruthraj Seechurn pratiquaient sur lui les premiers gestes de secours, d’autres avaient contacté le Service d’Aide Médical Urgente (SAMU). «Les médecins nous ont cependant dit qu’ils ne pouvaient pas se déplacer parce que nous étions trop loin et qu’ils enverraient une équipe de secouristes de l’hôpital Yves Cantin mais ce ne sont finalement qu’un chauffeur et un aide-chauffeur qui se sont déplacés. Nous ne les tenons pas pour responsables du décès de mon frère mais nous nous demandons si le dénouement aurait pu être différent si des personnes compétentes les avaient accompagnés», dit Sandeep. Le quinquagénaire avait en effet déjà rendu l’âme en arrivant à l’hôpital. Une autopsie a attribué sa mort à une asphyxie provoquée par la noyade.

 

Les funérailles de la victime ont eu lieu mercredi. «C’était un homme doux, gentil ; pas très bavard mais qui aimait beaucoup sa famille. C’est un moment pénible pour nous.» La victime laisse derrière lui une épouse bouleversée et un fils.