• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Saisie de Rs 10 millions de cannabis à Pointe-aux-Sables - Incriminé par son oncle, le policier Brian Beauger nie toute implication
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression

Négligence médicale alléguée | Sanah Crouche : «Je veux savoir pourquoi j’ai perdu mon bébé miracle»

Alain Dintu et Sanah Crouche espèrent que les travaux du FFC leur apporteront des réponses.

Cet enfant, Sanah Crouche le désirait plus que tout. Elle avait attendu des années avant de pouvoir tomber enceinte. C’est donc avec la plus grande joie qu’elle avait accueilli Alexander, le mercredi 21 février. Mais cinq jours plus tard, le nouveau-né est décédé à l’hôpital Victoria, Candos. La jeune femme de 31 ans soupçonne qu’un antibiotique qui lui aurait été administré peu avant sa mort en serait la cause. Elle se confie.

Elle voulait à tout prix donner un petit frère à son fils de 9 ans et un premier enfant à Alain Dintu, l’homme qui partage sa vie depuis quelques années déjà. Le rêve de Sanah Crouche, 31 ans, s’est réalisé le mercredi 21 février, lorsqu’elle a donné naissance à son second enfant. Mais ce rêve a été de courte durée. Le lundi 26 février, le nouveau-né, qu’elle avait prénommé Alexander, a poussé son dernier souffle. Quelques minutes plus tôt, assure notre interlocutrice, une sage-femme de l’hôpital Victoria, à Candos, lui aurait fait une injection de ce qui devait être du «benzylpénicilline», un antibiotique. C’est pourquoi Sanah et son concubin crient à la négligence médicale. 

 

Sanah Crouche avait été admise au département prénatal de l’établissement hospitalier, le mardi 20 février. Elle en était à 38 semaines de grossesse. «Le médecin m’avait dit que je rencontrais quelques complications et qu’il me faudrait accoucher par césarienne. J’ai été admise le même jour.» Le lendemain, à 14h58, elle donne naissance au petit Lucas Alexander Dintu, avant d’être transférée au département postnatal.

 

Elle nage alors dans le bonheur. Car cela faisait plusieurs années qu’elle essayait d’avoir un enfant. «Avant de tomber enceinte pour la première fois, j’avais été suivie par un gynécologue pendant deux ans. Par la suite, lorsque j’ai rencontré Alain, je lui avais fait part de mes difficultés à tomber enceinte. Mais il me rassurait.» Après plusieurs années, Sanah parvient finalement à tomber de nouveau enceinte. «Alexander était notre enfant miracle. Je veux savoir pourquoi nous l’avons perdu», lance le couple, le cœur lourd. «Mon enfant allait bien. Il ne pleurait pratiquement jamais et passait le plus clair de son temps à dormir. Nous devions d’ailleurs obtenir notre décharge incessamment», explique Sanah.

 

Tous les jours, depuis sa naissance, le petit recevait deux doses de «benzylpénicilline». Mais le lundi 26 février, «après l’injection que lui a faite une sage-femme,  Alexander n’arrivait plus à respirer et sa langue devenait blanchâtre. J’ai commencé à m’inquiéter et j’ai alerté une infirmière qui m’a dit que cela était sûrement dû au fait que je ne lui avais pas fait faire son rot», raconte notre interlocutrice.

 

Douleur omniprésente

 

Sauf qu’au même moment, Simi Lallbahadoor, une autre patiente, a informé les médecins que son enfant rencontrait le même problème. Ce dernier a été conduit aux soins intensifs. «Son état de santé s’est légèrement amélioré mais sa situation reste précaire. Il est toujours sous respiration artificielle au département des soins intensifs, suivi de près par les médecins», assure le ministère de la Santé. Le couple Lallbahadoor est, lui, resté injoignable. Quant au bébé de Sanah, il est déclaré mort quelques minutes plus tard. L’autopsie a attribué son décès à un acute pulmonary oedema.

 

«Si j’ai perdu mon bébé, c’est par négligence médicale», pleure la jeune femme. «L’antibiotique injecté à mon enfant est habituellement incolore mais ce jour-là, il était de couleur blanchâtre. Je ne m’étais pas inquiétée, pensant que la sage-femme connaissait son métier. Je veux savoir ce qui s’est réellement passé. Je veux comprendre pourquoi j’ai perdu mon bébé. Je m’étais battue pour l’avoir et on me l’a enlevé.»

 

Sanah a rapporté ce cas aux autorités. Désemparée, elle craint de ne plus pouvoir avoir d’enfant. «Les médecins m’avaient déjà prévenue. Il sera difficile pour moi de mener de nouveau une grossesse à terme.» Heureusement, elle peut compter sur le soutien de son compagnon Alain Dintu. Bien qu’au fond, la douleur d’avoir perdu cet enfant, qu’elle a porté pendant des mois, est omniprésente.

 


 

Transfert et suspension pour le bon déroulement du «Fact-Finding Committee»

 

Cette affaire est prise très au sérieux du côté du ministère de la Santé, indique son responsable de communication. Un Fact-Finding Committee (FFC) indépendant a d’ailleurs été mis sur pied. Celui-ci est présidé par Carol Green-Jockhoo, Assistant Parliamentary Counsel, et ses assesseurs, S. Ramphul, Deputy Director of Pharmaceutical Services au ministère de la Santé, et le Dr F. Soobadar, Senior Consultant Pediatrician and Neonatologist à l’hôpital Wellkin. «Le FFC a déjà préparé un calendrier de travail, pris contact avec les autorités concernées et rassemblé les documents nécessaires.»

 

Le ministère de la Santé confirme également que «la Charge Nurse du département postnatal a été transférée tandis que la sage-femme qui aurait fait l’injection provoquant la mort du petit Alexander a été suspendue dans un souci de transparence et pour le bon déroulement des travaux du FFC». En outre, «le ministère a demandé que les familles affectées par ces drames bénéficient d’un soutien psychologique».