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Meurtre de Rakesh Dabysingh sur fond de rivalité | Waheda Khosaly-Dabysingh : «Mon époux serait encore en vie si…»

C’est à la rue Atoy, à Cité Chebel, que la victime a été agressée.

Tué d’un coup de couteau au cœur. C’est le triste sort qu’a connu Rakesh Dabysingh dont l’agresseur ne serait autre que Frédéric Caprice, l’ex-compagnon de son épouse. Le drame s’est déroulé lundi à la rue Atoy, à Cité Chebel. Waheda Khosaly-Dabysingh, la femme au centre de ce drame, témoigne…
 

Le chagrin, les regrets et la culpabilité la rongent. Depuis cette soirée du lundi 16 juillet, où tout a basculé pour elle, Waheda Khosaly-Dabysingh, 27 ans, ne cesse de se répéter la même phrase : «Si on ne s’était pas disputés et si je n’étais pas sortie ensuite pour aller à la boutique, rien de tout cela ne serait arrivé.» Mais il n’y a, à présent, plus rien qu’elle puisse faire pour arranger les choses. Car ce soir-là, son époux Doliman Varma Dabysingh, 38 ans, plus connu comme Rakesh, a été tué à quelques mètres de leur domicile à la rue Atoy, à Cité Chebel.

 

Il aurait été agressé par Jocelyn Frédéric Désiré Caprice, un récidiviste de 43 ans, qui n’est autre que l’ex-compagnon de Waheda. Arrêté, le suspect a déclaré aux enquêteurs qu’il ne parlerait qu’en présence d’un homme de loi. À l’heure où nous mettions sous presse, il niait toujours les faits qui lui étaient reprochés mais n’avait pas encore fait de déclaration officielle à la police. Et pour l’heure, il reste en détention policière.

 

L’histoire d’amour de Waheda et Rakesh a commencé le 15 août 2017, date à laquelle ils ont fait connaissance. Entre eux, le courant est vite passé. Mais à l’époque, la jeune femme était déjà engagée dans une relation tumultueuse avec Frédéric, un habitant de Résidence Barkly, qui purgeait une peine de prison pour vol. Elle avait fait des efforts, dit-elle, pour faire durer leur relation en lui rendant régulièrement visite en prison. Mais cette séparation devenait un poids bien trop lourd à porter. Elle a donc pris la décision de rompre avec lui et de donner sa chance à Rakesh, célibataire et sans enfants. Waheda et Rakesh ont contracté le nikah le 23 octobre mais ce n’est que le 23 décembre qu’une réception a réuni leurs proches respectifs pour célébrer l’événement en même temps que le 27e anniversaire de Waheda. C’est finalement en janvier de cette année qu’ils se sont unis civilement.

 

Désaccords

 

Comme beaucoup de couples, Waheda et Rakesh avaient des désaccords et pouvaient passer plusieurs jours sans se parler. Le fait que Frédéric avait entre-temps été libéré et avait trouvé du travail aux côtés de Waheda – ils travaillaient comme maçons – n’arrangeait guère les choses entre les tourtereaux. D’autant que l’ex-compagnon tentait de reconquérir Waheda. «Frédéric m’a souvent reproché de m’être mise avec Rakesh», raconte celle-ci. Et il n’hésitait pas à l’appeler sur son cellulaire pour lui demander de lui redonner sa chance. Ce qui énervait Rakesh. «J’avais fait comprendre à Frédéric que les choses se seraient probablement passées autrement s’il n’avait pas été en prison et qu’il était entièrement responsable de notre rupture. Il m’avait donné l’impression d’avoir compris», confie la jeune femme.

 

Mais cela n’empêchait pas Frédéric et Rakesh de se disputer pour les beaux yeux de la jeune femme. Et les 29 et 31 janvier 2018, Rakesh avait même porté plainte contre son rival au poste de police de Coromandel pour agression et «breach of ICTA» respectivement. «Frédéric l’avait souvent menacé au téléphone mais ils n’en étaient jamais venus aux mains à ma connaissance», souligne Waheda.

 

Elle raconte que dans la soirée du lundi 16 juillet, Rakesh et elle se sont disputés pour la énième fois, pour une histoire de téléphone portable. «C’était quelqu’un de correct mais nous nous disputions souvent parce qu’il était porté sur la bouteille. Il avait toujours des reproches à me faire lorsqu’il avait bu», confie la jeune femme. Rakesh qui, selon Waheda, était une fois de plus sous l’influence de l’alcool, a fini par la gifler. Pour se calmer, elle est sortie s’acheter des cigarettes à la boutique du coin, refusant que son époux l’accompagne malgré son insistance. Mais alors qu’elle se trouvait à quelques mètres de son domicile, elle l’a soudainement entendu hurler de douleur, en prononçant le prénom «Frédéric».

 

«La ruelle était mal éclairée. J’ai juste eu le temps de voir Frédéric passant à côté de moi à toute vitesse. Un peu plus loin, j’ai vu Rakesh écroulé sur le sol ; il portait des blessures au visage et sur le torse. Il perdait beaucoup de sang. J’étais tellement paniquée que j’ai pris la fuite. Je ne savais pas comment réagir», regrette-t-elle. Par la suite, les proches de Waheda ont alerté la police de Beau-Bassin et le trentenaire a été conduit à l’hôpital Jeetoo où son décès a été constaté. Selon l’autopsie, il est mort d’un «stabbed wound to the heart». Si Waheda dit ignorer ce qui a poussé son ex-compagnon à en arriver là, elle s’interroge toutefois sur les appels téléphoniques échangés le jour même entre les deux hommes dans la matinée.

 

En plus de sa douleur et de son sentiment de culpabilité, Waheda dit regretter de n’avoir pu voir le visage de son époux une dernière fois avant qu’il ne soit conduit à sa dernière demeure car les proches de ce dernier s’y sont opposés. «Ils me tiennent pour responsable de sa mort et pensent que j’ai tout manigancé», explique-t-elle. Sollicitée, la sœur de Rakesh confirme les dires de Waheda : «La vie de mon frère a basculé le jour où il a rencontré cette femme. Nous pensons qu’elle est complice dans cette affaire. C’est pour cela que nous n’avons pas souhaité qu’elle assiste aux funérailles.»

 

Celles-ci ont eu lieu le mercredi 18 juillet en présence des amis et proches de la victime, notamment ses deux frères, sa sœur, sa mère et son père malade, qui est sorti de l’hôpital après avoir signé un discharge form, pour lui dire adieu.