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Le commissaire Vinod Appadoo, cible des trafiquants de drogue ?

Le trafiquant Siddick Islam accuse le commissaire des prisons d’avoir voulu l’empoisonner. Ce que nie ce dernier.

Le trafiquant Siddick Islam, plus connu comme Nerf, accuse le commissaire des prisons d’avoir voulu l’empoisonner avec du lannate. Ce que nie Vinod Appadoo qui se dit victime d’un complot orchestré par tous ceux qui veulent sa tête.

Sa tête serait mise à prix. Mais Vinod Appadoo, l’actuel commissaire des prisons, ne souhaite pas se prononcer sur le sujet. Il récuse toutefois les allégations portées contre lui par le détenu Siddick Islam, plus connu sous le sobriquet de Nerf. Ce trafiquant de drogue notoire purge actuellement une peine de 30 ans. Condamné le 28 novembre 2008, il avait été emprisonné à la prison centrale de Beau-Bassin avant d’être transféré à la prison de Melrose, le 27 mai 2014. 

 

Nerf a formulé des allégations graves contre le commissaire des prisons devant la commission d’enquête sur la drogue qui l’a entendu, le lundi 17 juillet, suite à une demande de sa part. Par contre, il l’a fait in camera après une première partie publique, où il a dénoncé, entre autres, les pratiques de certains avocats. Concernant Vinod Appadoo, il a déclaré que celui-ci a voulu l’empoisonner avec un poison violent : le lannate. Toujours selon lui, cette substance, puissant insecticide, devait également servir à éliminer d’autres trafiquants de drogue qui se trouvent actuellement en prison. Une équipe d’enquêteurs de la commission s’est rendue à Melrose, deux jours plus tard, accompagnée de Sam Lauthan, l’un des assesseurs du président de l’organisme Paul Lam Sham Leen. 

 

«Complot»

 

Sur place, Nerf leur a remis un colis contenant une substance suspectée d’être du lannate. Celui-là même qui, allègue-t-il, devait servir à éliminer les trafiquants en prison. Le colis a été envoyé au Forensic Scientific Laboratory à des fins d’analyse. L’enquête policière est menée par le Central Criminal Investigation Department (CCID) qui interrogera bientôt le trafiquant Nerf. En attendant, son épouse Nasera Vavra avance qu’elle craint désormais pour la sécurité de son époux. «Ou pe tande ou mem ki komiser prizon inn rod fer ar li !» nous a-t-elle déclaré, se refusant maintenant à faire d’autres commentaires, et ce sur instruction de ses hommes de loi. Alors que durant la semaine écoulée elle s’est épanchée dans les médias et que son époux a vomi sur ses anciens avocats qui, dit-il, lui ont pris Rs 25 millions – provenant du trafic de drogue, précise-t-il –, mais n’ont rien fait pour le sortir d’affaire. 

 

Vinod Appadoo, de son côté, est loin de se faire un sang d’encre après les allégations de Nerf : «Je suis victime d’un complot. On veut ma tête. Cela fait un an que je suis en poste à la tête des prisons. Les trafiquants veulent ma tête car j’ai fait appliquer plusieurs mesures qui ne leur plaisent pas.» Il nous revient que Vinod Appadoo a renforcé la sécurité autour des trafiquants notoires. Surtout autour de Peroomal Veeren et de Nerf. L’administration pénitentiaire les soupçonne de vouloir s’enfuir de la prison. Peeroomal Veeren, en détention à la Pirate Wing, à la prison centrale, fait l’objet d’une étroite surveillance. Dans le passé, il aurait déjà fait semblant d’être malade. Il a toujours été soigné à l’infirmerie, mais la police le soupçonne d’essayer de se faire conduire à l’hôpital pour pouvoir organiser sa fuite de là-bas. 

 

Privilèges

 

Voilà pourquoi la police ne lésine pas sur les moyens lorsqu’il doit comparaître en cour avec, notamment, la surveillance aérienne avec un hélicoptère. Quant à Nerf, il aurait également planifié de s’enfuir en Afrique en compagnie d’un autre trafiquant notoire : Westley  Badhoodheenkhan, alias Toto. Cet habitant de Sainte-Croix, soupçonné d’être l’un des gros bonnets du trafic de Subutex, est wanted depuis avril.

 

En tout cas, depuis quelque temps, les caïds emprisonnés ne jouissent plus de certains privilèges, sur l’initiative de Vinod Appadoo. Il a d’abord commencé par séparer les gros trafiquants dont Veeren, Nerf et un dénommé Very Good. 

 

Il a ensuite appliqué des mesures draconiennes, notamment concernant le dépôt d’argent sur le compte des détenus. Une source avance que l’un des trafiquants avait jusqu’à Rs 70 000 sur son compte. D’autres recevaient des dépôts par mandats-poste n’importe quand sur leurs comptes. Appadoo a fixé la somme maximale à Rs 4 000. 

 

Il a également contrôlé l’accès des avocats avec un livre à remplir à l’entrée. Ce qui a freiné plusieurs d’entre eux. L’actuel commissaire des prisons ordonne également à ses hommes de confiance de faire des fouilles surprises avec l’aide de la Special Mobile Force afin de mettre la main sur les produits prohibés que cacheraient les prisonniers. 

 

On se souvient qu’en mars, le caïd Peroomal Veeren avait proféré des menaces de mort contre un haut gradé à la prison de Beau-Bassin qui avait saisi son portable. Les trafiquants veulent aussi la tête d’Appadoo car on lui reproche de les avoir balancés à la brigade antidrogue dans le cadre de la saisie des 157 kg d’héroïne dans le port. 

 

«C’est évident que je suis victime d’un complot. Croyez-vous qu’un commissaire des prisons va ordonner à un de ses officiers d’empoisonner des détenus ? J’ai travaillé à l’ADSU pendant 15 ans. Je me suis fait beaucoup d’ennemis», souligne Vinod Appadoo. Il n’a pas souhaité commenter la saisie du lannate dans la cellule de Nerf car une enquête policière est en cours. Ce qui est sûr, dit-il, c’est qu’il y a eu une «complicité interne». «Mo pu kontinie fer mo travay», dit-il. Son entourage précise également qu’il est désormais armé. On ne sait jamais. 

 


 

Dev Hurnam règle des comptes

 

Son audition devant la commission d’enquête a fait l’effet d’un pétard mouillé. Pourtant, l’avocat radié du barreau mauricien avait promis des révélations fracassantes. Au final, Dev Hurnam n’a fait que régler des comptes. Il est revenu sur plusieurs affaires du passé. Dont l’affaire Bottesoie. Il dit ne pas comprendre pourquoi le DPP de l’époque n’a rien fait contre l’avocat Raouf Gulbul. Son audition a été surtout marquée par la production d’une série de documents. Il y en a eu 11 au total.

 


 

Arrêté pour blanchiment d’argent | Radhessen Arekion : «L’ICAC s’est trompée de Boulon»

 

Il rigole en disant que la commission anticorruption a visé un mauvais boulon. Lui, c’est Radhessen Arekion, alias Boulon : «L’ICAC s’est trompé de Boulon. Je ne suis pas le Boulon qui a été payé pour assassiner Hector Tuyau, Rama Valayden et Neelkant Dulloo. Ce qui explique pourquoi il n’y a aucune charge contre moi.» Cet habitant de Camp-Levieux, père de quatre filles, explique que l’ICAC l’avait interpellé, le vendredi 14 juillet, pour blanchiment d’argent allégué avant de l’autoriser à rentrer chez lui. Son nom figure dans l’un des trois Karne Laboutik de Veeren. «Les enquêteurs de l’ICAC ont perquisitionné ma maison sans rien trouver de compromettant. Le seul hic : ils ont recueilli deux tablettes appartenant à deux de mes filles ainsi que mon ordinateur portable et mes deux cellulaires.

 

Je souhaite les récupérer au plus vite car mes filles en ont besoin pour leurs études. L’une est en Grade 6 et l’autre en Grade 2», précise Radhessen Arekion. Il travaille comme agent de sécurité privé à temps-partiel. Il a ainsi eu l’occasion de travailler avec plusieurs personnalités dont la présidente de la République. Dans le passé, il a déjà eu des démêlés avec la justice pour des agressions, mais rien en lien avec les affaires de drogue. Il est également fondateur du groupe Madras Power

 

Selon nos informations, un autre «Boulon», dénommé David Joseph, a aussi été interpellé.