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La Cour accorde la liberté conditionnelle à son mari-bourreau | Yashna Joygobin : «Je ne me sens pas en sécurité»

La jeune femme craint de subir de nouveau les coups de son époux.

Elle ne veut plus quitter son domicile. Un peu plus de trois mois après avoir été agressée par son époux Kevin, la jeune femme de 20 ans craint pour sa sécurité. Car, celui-ci pourra retrouver la liberté dans quelques jours, après avoir fourni une caution de Rs 25 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 150 000. Elle se confie.

Il lui a fallu du temps pour se remettre physiquement. Et, au fil des jours, la souffrance émotionnelle, morale, s’estompait lentement. Sauf que le mercredi 14 février, la douleur a refait surface. Les souvenirs aussi. Ceux de son époux en train de la tabasser le 24 octobre dernier. Ce dernier, Kevin Joygobin, 35 ans, a obtenu gain de cause suite à la motion déposée en Cour par son avocat, Me Taij Dabycharun, pour qu’il obtienne la liberté conditionnelle. Il sortira de prison une fois qu’il aura fourni une caution de Rs 25 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 150 000. Une charge provisoire de tentative de meurtre pèse sur lui.

 

Depuis, Yashna, 20 ans, vit de nouveau dans la peur. Celle de subir, une fois de plus, les coups de son époux. De retour à la maison, à Mare d’Australia, suite à son accouchement, en décembre dernier, à l’hôpital de Flacq, elle ne veut plus mettre un pied à l’extérieur. «Je ne me sens pas en sécurité car il habite tout près. Si zame li sorti mo pou bizin sanz mo bann labitid. Mo prefer res lakaz pou ki pa ariv mwa nanye. Mo panse li pe sorti tro vit depi dan prizon», confie Yashna qui bénéficie d’un Protection Order.

 

Son père Roshan Ramroop ne la quitte pas des yeux. «L’agression de ma fille a été traumatisante pour nous tous. Je n’ai pas envie qu’elle subisse cela à nouveau. Nous savons tous de quoi Kevin est capable. Dans un accès de colère, il pourrait s’en prendre à elle, n’importe quand, une fois qu’il sortira de prison. Pour l’instant, je veille sur elle, mais je vais devoir reprendre le travail et la grand-mère de Yashna ne sera pas en mesure de la protéger s’il lui arrive quelque chose.»

 

Le 24 octobre dernier, Yashna Joygobin a été tabassée, laissée pour morte, alors qu’elle était enceinte de presque huit mois. Rouée de coups de poing, battue à coups de barres de fer, bâillonnée, ligotée avant d’être laissée pour morte dans un champ de cannes à Pamplemousses : elle a vécu l’horreur entre les mains de celui qui partageait sa vie depuis quatre ans. Le motif de cette agression : Yashna Joygobin avait refusé de faire de fausses allégations de viol contre un jeune de 18 ans que son mari avait tabassé.

 

La jeune femme avait été conduite à l’hôpital par un bon samaritain. Deux mois plus tard, soit le 26 décembre, elle a donné naissance à une petite fille en pleine forme. Depuis, elle se consacre entièrement à sa vie de maman, même si au fond, la peur est toujours présente.