Il n’en démord pas. Salim Mungly maintient avoir remis du cyanure à Fawzia Ramjaun pour tuer des rats et non pour empoisonner son époux. L’habitant de Glen-Park l’a répété dans sa déposition formelle le jeudi 2 février en présence de son homme de loi Me Razack Peeroo. Il est aussi défendu par Me Assad Peeroo.
L’homme a été arrêté pour complot après que Fawzia Ramjaun a avoué, la semaine dernière, avoir tué son mari Ikbar en lui faisait ingérer du cyanure dilué dans de l’eau. C’était il y a 12 ans, le 25 janvier 2005. Elle a déclaré aux enquêteurs que c’est Salim Mungly qui lui a fourni le poison en question. Mais celui-ci nie les accusations portées contre lui. Il explique que Fawzia Ramjaun, qu’il connaissait bien – elle était une cliente de la bijouterie où il travaillait – cherchait un poison pour tuer des rats. Il lui aurait alors remis du cyanure de potassium en poudre à dissoudre dans de l’eau et lui aurait conseillé de faire tremper du pain dans le liquide avant de le donner aux rats. L’interrogatoire de Salim Mungly se poursuivra ce lundi 6 février.
Fawzia Ramjaun fait, elle, l’objet d’une charge provisoire d’assassinat. Elle a déclaré avoir tué son époux parce que celui-ci avait épousé religieusement (nikkah) leur voisine sans son consentement. Le soir du 24 janvier 2005, après une dispute, elle a versé du cyanure dans de l’eau avant de le faire boire à son mari. Ce dernier a fait un malaise et a été conduit à l’hôpital. Il est mort 30 minutes plus tard. L’autopsie a conclu à un œdème pulmonaire aigu. Toutefois, le Dr Satish Boolell, responsable du département médico-légal de la police à l’époque, a demandé un examen toxicologique approfondi pour connaître l’origine de l’œdème. Les résultats sont tombés deux mois plus tard : Ikbar a été empoisonné au cyanure.
Les enquêteurs de l’époque n’ont procédé à aucune arrestation dans cette affaire. Le dossier avait été envoyé au bureau du Directeur des poursuites publiques pour la marche à suivre. Une enquête judiciaire a alors été instituée au tribunal de Curepipe. Le magistrat qui l’a présidée a relevé plusieurs manquements au niveau de l’enquête policière et a référé le dossier à la police «for further investigations».
Fin novembre, la Major Crime Investigation Team reprend l’enquête. Les soupçons se portent vite sur Fawzia. Lors de son interrogatoire la semaine dernière, les limiers la mettent devant des faits qu’elle ne peut démentir. Elle déballe tout.
Ikbar et elle comptaient presque 20 ans de mariage au moment des faits. Elle n’a pas supporté qu’il tombe amoureux d’une autre, allant jusqu’à l’épouser religieusement…