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Décès «suspect» d’un bébé en avril | Tariq Beekareea : «Nous avons perdu notre princesse par la faute de l’hôpital»

La tristesse et la colère animent toujours cet habitant de Mahébourg, trois mois après le décès de son bébé.

Cet habitant de Mahébourg et son épouse accusent le personnel soignant de l’hôpital de Rose-Belle de négligence médicale après que celle-ci a accouché d’un bébé mort-né il y a trois mois. Cette affaire a fait l’objet d’une Private Notice Question adressée au ministre de la Santé cette semaine. Ce à quoi ce dernier a répondu avoir demandé une enquête indépendante, n’étant pas satisfait du premier rapport préliminaire effectué…

Ils ont le cœur meurtri. À leur chagrin, se mêlent la colère et la révolte. Car ce qui devait être le plus beau jour de leur vie s’est transformé en véritable cauchemar. Le vendredi 13 avril, Husnah Beekareea, 24 ans, a mis au monde un bébé qui est mort peu après, dans des circonstances troublantes, selon son époux Tariq Beekareea. Le nouveau-né aurait succombé à une asphyxie causée par le cordon ombilical. Tariq Beekareea, 43 ans, a consigné une déposition à la police le lundi 16 avril, pour dénoncer ce qu’il considère être une négligence médicale.

 

Environ trois mois plus tard, cette affaire a fait l’objet d’une Private Notice Question au Parlement. Le mardi 10 juillet, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a interrogé le ministre de la Santé au sujet du décès «suspect» du nourrisson. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de «communication entre le ministère de la Santé et la mère» du bébé trois mois plus tard ? Pourquoi le gynécologue, qui aurait été de garde, n’était-il pas présent ? Pourquoi a-t-il «refusé de venir à l’hôpital, préférant donner des instructions par téléphone» ? Des mesures disciplinaires seront-elles prises ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’autopsie ?

 

Bombardé de questions, Anwar Husnoo a répondu qu’il souhaitait «avoir tous les faits sur les raisons exactes du décès» et qu’il a demandé une deuxième enquête, indépendante cette fois. Ce n’est qu’à la lumière des conclusions de cette enquête, dit-il, qu’un Fact-Finding Committee sera institué pour situer les responsabilités. Mais il a soutenu que «tous les soins nécessaires ont été accordés à l’enfant» et qu’il n’y a «jamais d’autopsie dans des cas similaires».

 

De son côté, Tariq Beekareea persiste et signe : «Ce drame aurait pu être évité si mon épouse avait reçu les soins nécessaires lors de son hospitalisation et de son accouchement qui s’est passé dans des circonstances vraiment difficiles.» Il poursuit : «Mon épouse et moi attendions ce bébé avec impatience. Nous avons perdu notre princesse par la faute de l’hôpital.» Une princesse que son épouse et lui, des habitants de Mahébourg, avaient prénommée Zoyah, après qu’un gynécologue du privé leur avait annoncé qu’Husnah attendait une fille. 

 

«Elle aurait été la seule fille de la famille. Mon frère a un fils. Ma sœur en a trois. Le vendredi 13 avril a été un jour cauchemardesque pour nous. Mon épouse n’est plus la même depuis. Elle est complètement brisée. Pour ma part, je remonte difficilement la pente. Nous avons le cœur meurtri», confie Tariq, la gorge nouée. Mais le ton monte vite d’un cran lorsqu’il repense aux circonstances dans lesquelles son épouse a accouché. Il soutient que cette dernière n’aurait pas dû accoucher par voie naturelle. «Elle a été hospitalisée pendant plusieurs jours et n’a jamais fait d’échographie. Il n’y avait pas non plus de gynécologue pendant l’accouchement. Ce spécialiste n’a pas fait le déplacement ce jour-là, il aurait donné des instructions au téléphone. Résultat : j’ai perdu ma fille. J’ai également failli perdre mon épouse. Mon bébé aurait eu une chance de vivre si on avait pratiqué une césarienne», insiste-t-il.

 

Le quadragénaire, Restaurant Manager dans un établissement hôtelier du sud de l’île, revient sur les jours qui ont précédé ce triste vendredi 13 avril. Le 9 avril, dit-il, son épouse a été hospitalisée parce que sa grossesse était arrivée à terme. Elle suivait un traitement dans le privé et à l’hôpital de Rose-Belle. «Elle a accouché par voie naturelle dans des conditions vraiment difficiles, vers 1h15, dans la nuit du 12 au 13 avril. Notre fille pesait 2,9 kg. Elle s’est étranglée avec le cordon ombilical. Ce drame aurait pu être évité si on lui avait fait une échographie. Pendant son hospitalisation, son médecin traitant n’a fait que regarder son dossier. L’a-t-il vraiment examinée ? Ce dernier doit pouvoir s’expliquer.»

 

Ce n’est que 12 heures après l’accouchement qu’Husnah a appris le décès de sa fille. «Mon épouse est anéantie. Elle souffre toujours des séquelles de cet accouchement», confie son époux. Quelques heures plus tard, ce dernier a signé un Discharge Against Medical Advice Form pour ramener son épouse à la maison. Cela, dit-il, afin de lui prodiguer des soins, étant lui-même first-aider.  Les funérailles de la petite Zoyah ont eu lieu dans l’après-midi.

 

Le couple, qui compte deux ans de mariage, a retenu les services de Me Assad Peeroo. Ils comptent saisir la justice pour réclamer réparation. «Le ministère de la Santé doit me dire pourquoi mon épouse n’a pas fait d’échographie. Il faut m’expliquer pourquoi le gynécologue n’a pas fait le déplacement pour l’accouchement. Il n’y avait qu’un généraliste ce soir-là. Des sanctions doivent être prises. D’autres familles ne doivent pas subir le même sort», lâche Tariq Beekareea, le cœur meurtri.