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Commission d’enquête sur la drogue : Les «dénonciations» du témoin mystérieux mises en doute

Ashvin Bhoyroo lors de sa troisième audition devant la commission d’enquête.

L’ancien garde-chiourme Ashvin Bhoyroo, connu comme étant le témoin mystérieux, a été auditionné pour la troisième fois cette semaine. Le président de la commission d’enquête sur la drogue, Paul Lam Shang Leen, lui a expliqué les raisons pour lesquelles sa crédibilité a été «sérieusement remise en cause».

 «Les preuves que vous nous avez données ne tiennent pas la route.» C’est ce qu’a déclaré le président de la commission d’enquête sur la drogue lors de la troisième audition cette semaine de celui qui était connu comme le témoin mystérieux, Ashvin Bhoyroo. Une audition riche en révélations selon l’ancien juge Paul Lam Shang Leen qui met en doute les «dénonciations» de l’ancien garde-chiourme. «Vous avez déclaré qu’il y avait de la drogue dans trois localités. On a mobilisé une soixantaine de personnes depuis 4 heures mais on n’a rien trouvé dans l’Est et dans le Nord.»

 

En outre, Ashvin Bhoyroo soutient qu’il connaît les trafiquants alors qu’il n’est pas fiché à la police. Il a également demandé à déposer à deux reprises devant la commission, sans avoir été convoqué, en octobre et en décembre 2017. Ce qui intrigue Paul Lam Shang Leen et ses deux assistants.

 

Lors de son audition de décembre, Ashvin Bhoyroo avait également remis un sac contenant ce qui était, selon lui, de la drogue, à la commission. Mais «les 8 kg de poudre que vous avez apportés ne sont pas de la drogue. Je pense que vous le savez déjà, monsieur Bhoyroo», a lancé le président de la commission. Suite à des tests effectués par le Forensic Science Laboratory, il a été, en effet, révélé que cette poudre était, en réalité, une poudre marron mélangée à un peu de ciment.

 

L’ancien garde-chiourme, un habitant de Poste-de-Flacq, a également remis une clé USB à la commission. Celle-ci contenait, selon lui, des «preuves». Or, les analyses ont conclu que cette clé était vide, de même que le téléphone et une carte SIM lui appartenant.

 

Face aux révélations de Paul Lam Shang Leen, Ashvin Bhoyroo a tenté en vain de se défendre et allègue avoir reçu des menaces pour ses «aveux». Il aurait même été agressé à coups de gourdin, selon nos informations, le vendredi 9 mars. À hier, Ashvin Bhoyroo se trouvait toujours à l’hôpital de Flacq, sous surveillance policière. Il porte des égratignures.

 

Cette «agression» est intervenue au lendemain des nouvelles «preuves» qu’il aurait fournies à la commission d’enquête. Sauf que l’ancien juge et ses proches collaborateurs soupçonnent qu’Ashvin Bhoyroo est manipulé pour tenter de discréditer la commission d’enquête. 

 

Le nom d’un avocat est revenu encore une fois sur le tapis. Ce dernier avait été auditionné par Paul Lam Shang Leen en 2017. Les travaux de la commission d’enquête reprennent ce 14 mars. Le président et ses assistants devraient soumettre leur rapport incessamment.

 


 

Une Malgache arrêtée avec Rs 3,9 millions d’héroïne

 

Justine Ravolamizana est dans de beaux draps ! Cette Malgache fait l’objet d’une charge provisoire d’importation de drogue dangereuse. La brigade antidrogue et des douaniers ont procédé à son arrestation le 4 mars. Cette jeune femme d’une trentaine d’années avait dissimulé 260 grammes d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 3,9 millions dans ses bagages. Elle est arrivée sur le vol MK 289 en provenance de la Grande Ile. Son comportement a interpellé les officiers de service. Les policiers et les douaniers ont alors procédé à une fouille minutieuse de ses effets personnels. La drogue était cachée dans les manches d’une valise. La police a effectué un exercice de controlled delivery dans un établissement hôtelier, à Baie-du-Tombeau, avant de l’annuler, le 6 mars 2018. Un deuxième suspect a été arrêté peu après. Il s’agit d’une autre ressortissante malgache. Cette dernière a comparu en Cour le vendredi 9 mars, avant d’être reconduite en cellule policière. L’enquête policière se poursuit.

 


 

Sada Curpen irrite Paul Lam Shang Leen

 

Son attitude évasive ne lui a pas plu. L’ancien juge Paul Lam Shang Leen lui a même donné un avertissement et il lui a rappelé qu’il était sous serment, lors de son audition devant la commission d’enquête sur la drogue, le mercredi 7 mars. Sada Curpen n’arrêtait pas de dire «mopa kone… mopa rapel» ou encore «monn bliye», alors qu’il était soumis à un feu roulant de questions sur la provenance de ses revenus et sur des versements répétitifs sur son compte bancaire. Il a expliqué, entre autres, qu’il loue un appartement à des étrangers même s’il n’a pas de permis pour le faire. Il dira aussi que sa mère – qui vit en France – lui fait également des virements bancaires régulièrement. Mais ses explications n’ont pas convaincu Paul Lam Shang Leen et ses assistants. L’ancien juge lui a rappelé que son nom a été cité à plusieurs reprises dans des affaires de drogue. On le soupçonne, entre autres, d’avoir financé la campagne de Raouf Gulbul en 2014 avec de l’argent de ce trafic. L’avocate Tisha Shamloll avait même produit un SMS à cet effet lors de son audition. Le témoin mystérieux l’a également incriminé.