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Begum Jaan : la voix d’une prostituée

Gauhar Khan, Vidya Balan, Chunky Pandey et Naseerudin Shah sont les protagonistes  de ce drame.

C’est une histoire de femmes faciles. Non, ce drame du cinéaste bengali Srijit Mukherji est beaucoup plus qu’une histoire de jambes en l’air et de sexe. C’est surtout la révolte d’une prostituée contre le gouvernement.

La femme qui vit de ses charmes est souvent dévalorisée, critiquée et mise à l’écart. Mais dans Begum Jaan, le réalisateur va la montrer sous un autre angle. Celui d’une femme forte qui va lutter contre le gouvernement. Ce film du cinéaste bengali acclamé Srijit Mukherji, qui fait ses débuts dans le monde du cinéma indien avec le remake de son propre film Rajkahini, est une ode à ces femmes dites faciles et légères mais qui vont démontrer qu’elles en ont assez d’être piétinées.

 

Begum Jaanse situe en 1948, plus exactement à l’époque de la partition entre l’Inde et le Pakistan. C’est dans cette atmosphère lugubre et chaotique que les cinéphiles font connaissance avec Begum Jaan – la protagoniste principale –, la gérante d’une maison close. Alors que les affaires marchent plutôt bien, la décision du gouvernement de construire une nouvelle frontière qui va passer par la maison close de Begum Jaan va lui causer bien des soucis. Alors que des fonctionnaires du gouvernement la menacent pour qu’elle évacue les lieux, elle décide de se battre avec ses «filles» pour garder son domaine.

 

Vidya Balan va surprendre à nouveau avec ce drame. L’actrice, plus habituée à jouer dans ce registre – nous faisons référence ici aux deux Kahaani, où elle livre une performance spectaculaire – qu’à incarner des jolies poupées qui doivent être secourues et aimées par des héros chevaleresques, choque dans la bande-annonce du film. Avec un langage fleuri et un look assez désinvolte, elle offre une autre facette de sa personnalité. C’est un film que ses fans n’oublieront pas de sitôt.

 

Bien que ce film repose largement sur ses épaules, l’actrice de The Dirty Picture est secondée par d’autres artistes comme Gauhar Khan (Ishaqzaade), la chanteuse Illa Arun, le revenant Vivek Mushraan (Saudagar) et l’acteur hautement talentueux Naseerudin Shah. Mention spéciale à Chunky Pandey qui change carrément de look pour son personnage du machiavélique Kabir. Un look – crâne rasé et regard démoniaque – qui a surpris plus d’un.

 

Au-delà du contexte historique et politique, Begum Jaan apporte un message d’émancipation féminine qui va certes plaire aux mordus de bon cinéma indien.