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La ravanne a son association

Ils ont joué, ils ont conquis. Et ce n’est que le début pour les membres de L’Asosiason Pratikan Sega Tipik, lancée le mercredi 5 juillet au Jardin de la Compagnie. Jeunes et moins jeunes parlent de l’importance de la transmission et de la reconnaissance.

Des fils et filles de… On en voit pas mal au Jardin de la Compagnie en ce mercredi, jour de lancement de L’Asosiason Pratikan Sega Tipik. Son objectif : créer de la participation et un dialogue entre les différents pratiquants du séga tipik, et veiller à la transmission de ce savoir aux plus jeunes, entre autres. Une association qui voit le jour sur recommandation de l’UNESCO en 2014, quand le séga tipik a été inscrit au patrimoine mondial. 

 

Et des jeunes, il y en a au Jardin de la Compagnie en ce mercredi 5 juillet. Des enfants et petits-enfants de gens connus. Tiens, voilà José Legris, fils du capitaine Michel. À côté, c’est la famille, ou plutôt la tribu des Cassambo, menée par l’incontournable Josiane qui s’affaire. Un peu plus loin, on voit aussi Anabella Henry, la fille de Fanfan. Du beau monde qui va assurer la relève sous l’œil de plusieurs vétérans qui s’installent sur les sièges disposés, notamment Serge Lebrasse et Marclaine Antoine. Assis également mais beaucoup plus actifs, le bédéiste Laval Ng et le sculpteur Jean-Michel Hottentote font une prestation en live. 

 

En attendant le coup d’envoi, on s’approche des jeunes. De ceux qui ne veulent pas s’éloigner de l’héritage de leurs parents, comme les Cassambo qui forment le groupe Zenfan Ti Riviere. «Nous aimons la musique et, en même temps, quand on voit tous les efforts de notre grand-mère pour porter le séga tipikaussi loin, on ne peut que vouloir continuer à ses côtés et prendre la relève», dit Didier Cassambo, 28 ans, petit-fils de Josiane.  

 

Son père Enrico, fils de Josiane, ne veut pas non plus laisser tomber tout ça : «Nous connaissons le séga tipikdepuis l’enfance. Non seulement nous l’aimons toujours mais le fait que l’UNESCO s’y soit intéressée nous motive encore plus à continuer, comme ici avec la création de l’association.»

 

Même son de cloche du côté du fils du capitaine Michel Legris : «Le séga tipikest maintenant reconnu, ce n’est pas juste l’héritage de mon père et de plusieurs autres artistes. C’est une vraie culture, un vrai patrimoine, qu’il ne faut absolument pas laisser tomber, d’où l’association.» À côté, Marclaine Antoine renchérit : «L’UNESCO est venue jusqu’à nous pour inscrire le séga tipikau patrimoine mondial. Si elle l’a reconnu, il est aussi temps pour nous de le faire.» 

 

Il est temps maintenant d’écouter. Au rythme des ravannes, le ton et le rythme sont donnés. Pour marquer le lancement, José Legris a fait une énorme ravanne où tout le monde appose sa signature, artistes et membres de l’association. Le ministre des Arts et la Culture Pradeep Roopun s’y met aussi, avant de prendre la parole pour dire, entre autres, que «c’est une obligation morale et légale pour le gouvernement de promouvoir le séga tipik». 

 

Silence. José Legris reprend une chanson de feu son fameux père. Accroché au kiosque du Jardin, il y a même l’incontournable chapeau du Capitaine. «Bien malere…» entonne le fils. En tout cas, le séga tipik est loin de l’être avec la venue de cette association dont on espère entendre des nouvelles très bientôt.