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Youth Employment Programme : Des stagiaires crient à l’injustice

Ils sont mécontents. Des jeunes disent avoir été traités comme des «kobay». Alors qu'ils avaient été placés dans des écoles comme Holistic Educators, cette centaine de stagiaires du Youth Employment Program (YEP) dit être aujourd'hui dans le flou. Ils affirment qu’aucun d’entre eux n’a finalement été recruté par la Public Service Commission (PSC) comme Holistic Educator. Ce, malgré le fait qu’ils ont suivi plusieurs formations au ministère de tutelle.  

 

Le YEP permet aux jeunes chômeurs d’obtenir une formation ou un placement pour une période initiale d’un an dans une entreprise privée ou dans la fonction publique avec la possibilité de bénéficier d’un emploi permanent suivant leur performance. Cependant, la centaine de jeunes en question, détenteurs d’un School Certificate ou d’un Higher School Certificate, déplore le fait d’avoir été mis de côté lors du récent exercice de recrutement d’enseignants pour le primaire. Ils étaient convaincus qu’après la formation reçue du ministère de l’Éducation, ils allaient intégrer la réforme du Nine-Year Schooling comme Holistic Educators

 

Sarah*, 27 ans, est révoltée : «C’est une injustice envers nous car nous avons été formés dans des ateliers et au Mauritius Institute of Education. Nous sommes à la fois stressés et découragés.» Elle ajoute : «C’est décevant d’avoir appris, en décembre, que 350 enseignants ont été recrutés par la PSC pour la réforme de l’éducation cette année, alors que nous avons été formés pour être des Holistic Educators. Nous tenons à notre travail car nous aimons beaucoup ce que nous faisons dans les écoles, on apprend aux élèves des valeurs morales, la Health and Physical Educationet l’art, entre autres. C’est vraiment passionnant et nous nous attendions à avoir un emploi fixe», confie-t-elle. 

 

Même son de cloche du côté de Veena* : «Notre priorité est d’avoir ce travail et une stabilité dans notre vie. Nous pensons avoir acquis les connaissances nécessaires pour exercer comme Holistic Educators,sinon, nous n'aurions pas eu l'autorisation d'exercer dans les écoles.» 

 

Shabniz*, 28 ans, se dit choquée de «toute cette injustice car lors de la journée d’introduction au cours, la ministre de l’Éducation Leela Devi Dookun-Luchoomun nous avait dit : ’’Assume that you are already in the system, we just need the budget approval.'' Elle avait déclaré que c’est un nouveau projet et qu’on avait de grandes chances de décrocher un emploi après cette formation. C’est en mai 2016 que nous avons été sélectionnés et ce n’est qu’en août qu’on a reçu notre contrat. Nous avons fait preuve de beaucoup de patience»

 

Sollicitée pour une réaction, une source au sein du ministère de l’Éducation est catégorique : «Qu’on vienne justifier ces craintes.Ont-ils reçu une lettre formelle du ministère ? (…) Ce sont des craintes infondées.»

 

Du côté du ministère du Travail, une source nous explique que «le YEP est un programme de placement et les bénéficiaires peuvent être enrôlés si l’institution, une entreprise privée ou la fonction publique, dans laquelle ils sont placés, recrute. Les jeunes gradués, placés dans plusieurs ministères, peuvent postuler pour un emploi dans le gouvernement après un an. Mais ils devront suivre la procédure et passer par la PSC».

 

*Prénoms fictifs