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Yaadav Damree : «Les leçons particulières m’ont aidé à améliorer mes résultats»

Yaadav Damree : «Les leçons particulières m’ont aidé à améliorer mes résultats»

«The Commission considers that the ministry of Education in association with the ministry of Youth & Sports and the ministry of Arts & Culture must take charge of children after school hours up to 18 hours to run cultural & sport activities to put an end to private tuition (…)» C’est l’une des observations qui figurent dans le rapport de la commission d’enquête sur la drogue. L’ancien juge Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs considèrent que plus d’activités dans les écoles pourraient occuper les jeunes afin qu’ils ne soient pas tentés de se tourner vers la drogue. Yaadav Damree, 21 ans, étudiant à l’University of Central Lancashire et qui a été un des jeunes Mauriciens ayant participé au National Youth Parliament, nous donne son avis sur le sujet.

Que pensez-vous de la proposition de la commission d’enquête sur la drogue d’étendre les heures de cours ?

 

L’intention de prendre en charge les enfants jusqu’à 18 heures est définitivement une bonne proposition. Cela pourra définitivement contribuer au combat contre la prolifération de la drogue. Mais la proposition d’abolir les leçons particulières doit être considérée avec des amendements.

 

C’est-à-dire…

 

On note une hausse concernant la demande de cours particuliers à Maurice. Même des enfants qui sont à l’école primaire ont recours à des leçons particulières. La raison, c’est le fonctionnement de notre système éducatif car beaucoup de parents pensent davantage à l’académique et pas assez au développement personnel de leur enfant. Avec le nine-year schooling, il y a aussi, maintenant, des mesures pour que les enfants aient la chance de participer à certaines activités. Mais cela ne suffit pas. Avec la circulation de la drogue dans certains milieux scolaires, il est important que le ministère de l’Éducation, avec l’apport de celui de la Jeunesse et des sports et celui des Arts et de la culture, trouve des solutions à ce problème. Mais l’abolition des leçons particulières, à mon avis, ne résoudra pas le problème de non-participation à diverses activités et le fléau de la drogue dans les écoles. C’est le système éducatif et la demande de notre système économique qui poussent nos enfants à aller vers les leçons particulières.

 

De plus, il y a la compétition pour avoir de meilleurs résultats et un meilleur collège ou pour pouvoir se faire une place dans le monde du travail. Cela favorise cette ruée vers les leçons particulières.

 

Justement, que pensez-vous de la situation concernant la drogue en milieu scolaire ?

 

La situation est grave car la drogue circule très facilement en milieu scolaire. Les enfants, précisément les adolescents, sont exposés à la drogue. Et tout ce que nous pouvons entendre comme raison, c’est la «pression des pairs». Littéralement, ce n’est pas une raison valable. Concernant le fléau de la drogue, les jeunes sont plus susceptibles d’être touchés car les scènes de consommation de drogue sont visibles dans les films et ils veulent agir de la même manière. Les trafiquants de drogue sont protégés et il y a des cerveaux qui les protègent. Ironiquement, leur marché cible principalement les jeunes qui sont au collège.

 

Comment faire, selon vous, pour combattre ce fléau ?

 

Le plus important, c’est un bon encadrement. Dès le plus jeune âge, l’enfant doit être encadré par ses parents, sa famille et ses amis. Il n’ira alors pas socialiser avec des gens qui encouragent la consommation de la drogue. Selon moi, les autorités doivent établir un plan de travail où les enfants et les jeunes seront mieux encadrés après les heures de classe. Il faut aussi renforcer les méthodes de sensibilisation dans les écoles primaires et secondaires. Je pense, en outre, qu’il faut enseigner à nos enfants les dangers et conséquences de la drogue. Le gouvernement doit prendre en considération l’amélioration des environnements où la drogue circule.

 

Mais selon les recommandations de la commission d’enquête sur la drogue, l’abolition des leçons particulières et l’extension des heures de cours jusqu’à 18 heures pourraient aider à combattre ce fléau qui touche les jeunes…

 

Tous les étudiants n’ont pas les mêmes aptitudes. Certains assimilent plus facilement en classe, alors que d’autres ne le peuvent pas. Ceux-là ont donc besoin d’un soutien supplémentaire, d’où les leçons particulières. Abolir les leçons, selon moi, ne changera rien. Mais cela ne veut dire pas qu’on ne doit pas trouver au temps pour des activités extrascolaires.

 

Avez-vous eu recours aux leçons particulières ?

 

Oui. J’étais au collège Royal de Port-Louis et je me suis tourné vers des leçons particulières pour améliorer ma performance académique. Cela m’a beaucoup aidé mais le même travail se faisait au collège. Pour moi, il s’agissait d’avoir un soutien supplémentaire car, pendant les leçons particulières, j’avais la chance de travailler sur des papiers d’examens et des travaux de révision supplémentaires.

 

Pensez-vous que vous auriez eu de bons résultats si vous n’aviez pas pris de leçons particulières ? 

 

C’est difficile à dire car, au collège, du moins à celui que je fréquentais, les profs faisaient le même travail. Toutefois, il y avait des circonstances compliquées où j’avais énormément besoin des leçons particulières pour m’en sortir. Les leçons particulières m’ont aidé à améliorer mes résultats et à mieux comprendre mes cours.

 

Ainsi, vous êtes pour qu’il y ait plus d’activités dans nos écoles ?

 

Certainement. Notre système éducatif favorise l’élitisme sur le plan académique alors que l’élitisme existe sous diverses formes. Alors pourquoi ne pas le promouvoir aussi dans le sport, la musique, la danse et dans d’autres domaines ? Les jeunes seront ainsi mieux armés pour faire face à l’avenir. Ils auront alors la possibilité d’exploiter leurs compétences plutôt que d’être examinés uniquement sur la base des résultats scolaires. Ainsi, cela aidera les jeunes Mauriciens à s’orienter vers les différentes options qu’ils auront sur le marché du travail.

 


 

Bio express

 

Yaadav Damree est un ex-étudiant du collège Royal de Port-Louis. Il est actuellement étudiant en droit. Ex-participant au Transparency Mauritius Youth Forum 2017/18, il connaît très bien la Constitution du pays : «J’ai fait un module qui s’intitule Constitutional and Administrative law of Mauritius.»