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Vol à la SBM : Parwez Fatehmamode, l’homme au cœur de plusieurs braquages

Les autres suspects lors de leur passage au tribunal.

Ce n’est pas la première fois que son nom est cité dans le cadre d’un hold-up. Cet habitant de Camp-Yoloff, cerveau présumé du braquage de la SBM il y a quelques jours, a été arrêté pas moins de huit fois dans des affaires du même genre. À en croire ses antécédents, il serait un spécialiste de vols en tout genre. Zoom sur un parcours bien fourni.

Branle-bas de combat dans la capitale. Le superviseur de la State Bank of Mauritius (SBM) de la rue Royale, à Port-Louis, constate avec stupeur, le matin du dimanche 26 février, que la succursale a été victime d’un braquage au cours de la nuit. Rs 4,2 millions ont été emportées. Un second braquage au même endroit en un an. Le 15 mai 2016, Rs 120 000 avaient été emportées. Le plus stupéfiant dans l’histoire c’est que le nom d’un même suspect revient dans les deux cas : celui de Sheik Mohamade Parwez Fatehmamode, alias Lepap, 32 ans et habitant Camp-Yoloff. 

 

Après le braquage de la SBM, la police n’a pas tardé à mettre la main sur les cinq braqueurs présumés : Vikram Gooriah, 32 ans, Mohammad Shabir Joomunally et son épouse Bibi Sharwinaz Joomunally, Mohammed Falyaad Peerbux et Sheik Mohammad Parwez Fatehmamode. C’est ce dernier, très connu des services de police, qui est soupçonné d’être le cerveau présumé de ce vol audacieux bien qu’il nie y avoir participé. 

 

D’abord, il a été désigné comme tel par le suspect Mohammed Falyaad Peerbux. Puis, plusieurs éléments de l’enquête vont dans ce sens. Parwez Fatehmamode est considéré par les forces de l’ordre comme étant un spécialiste des braquages. Il a d’ailleurs été arrêté pour huit cambriolages perpétrés dans la région de Port-Louis. Rien qu’en 2016, il a été appréhendé à trois reprises pour des braquages, tous dans la capitale. Le premier à la SBM de la rue Royale à Port-Louis, le deuxième, aux côtés de son beau-frère, dans une branche de la Western Union. Le butin emporté s’élevait à plus de Rs 3 millions. Et le troisième dans un magasin portlouisien qu’il aurait dévalisé en utilisant le même mode opératoire que pour les autres vols : en passant par une imposte. 

 

Le marchand ambulant fait face à deux procès actuellement en cour intermédiaire pour vols et est en liberté conditionnelle pour les six autres affaires alors les enquêtes suivent leur cours.

 

Malgré tout cela, s’il y a une personne qui le défend bec et ongles, c’est sa compagne Wasila Choomka, qui partage sa vie depuis 11 ans. Elle ne cesse de clamer l’innocence de son homme depuis sa dernière arrestation. «Il était à la maison avec moi ce soir-là. Il n’a rien à voir avec cette affaire. Je ne connais même pas les autres personnes ayant été arrêtées pour ce braquage», martèle la femme de 32 ans. Elle ne supporte plus, dit-elle, que la police interpelle son compagnon à chaque fois que survient une affaire de la sorte. «Je suis consciente qu’il n’est pas parfait mais ce n’est pas à cause de ses antécédents qu’il faut l’accuser à chaque fois.» Elle poursuit, laconique : «La cour n’a encore rien prouvé à ce jour. Je laisse la police faire son travail.»

 

Couvre-feu

 

Wasila Choomka semble sûre de son point. Il y a d’autres raisons qui lui font affirmer, dit-elle, que l’homme qui partage sa vie est innocent. Elle explique que comme il est en liberté conditionnelle pour plusieurs affaires de vols, il doit respecter certaines conditions. «Depuis décembre 2016, il devait se rendre cinq à six fois par jour au poste de police de notre localité et il n’était pas autorisé à quitter notre domicile après 19 heures. Ç’aurait été impossible pour lui de se retrouver à la SBM de Port-Louis dans la nuit de samedi dernier et de commettre ce vol. De plus, plusieurs millions de roupies ont été emportées. S’il y était réellement pour quelque chose, ma famille serait en train de vivre dans de meilleures conditions.»

 

Celle qui épaule Parwez Fatehmamode dans les bons comme les mauvais moments assure que celui-ci est un homme bien. «Il a aussi toujours été un compagnon et un père aimant. Dans le quartier, tout le monde l’apprécie et le considère comme quelqu’un de très amical. Il n’est pas du genre à chercher les ennuis», explique sa concubine. Quand elle l’a rencontré, à l’époque, elle avait déjà une fille de 4 ans. «Il l’a toujours traitée comme sa fille.» Ensemble, ils ont un fils de sept ans et une fille de deux ans. Parwez Fatehmamode et sa famille ne se sont pas toujours entendus. C’est la raison pour laquelle il a emménagé chez celle de sa compagne à la rue De Courson, à Camp-Yoloff, il y a plusieurs années. 

 

Wasila Choomka, dont le père, Abdool Choomka, a été tué à l’arme blanche en décembre 2012, près du jardin d’enfants à Plaine-Verte, n’a pas toujours eu une vie facile. Auprès de Parwez Fatehmamode, elle dit avoir trouvé le bonheur mais se désole qu’il soit considéré comme un braqueur en série. Toujours est-il que pour la police, il en est bien un. À la justice de le prouver maintenant. 

 


 

Retour sur un audacieux hold-up

 

C’est dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 février qu’un cambriolage a été perpétré à la succursale de la SBM qui se trouve à la rue Royale, à Port-Louis. Des voleurs s’y sont introduits en passant par une imposte à l’arrière du bâtiment. Bien que les lieux soient équipés de caméras de surveillance, les voleurs sont parvenus à prendre la fuite avec un butin estimé à plusieurs millions de roupies sans se faire repérer. Ce n’est que dimanche matin que le superviseur de la banque a alerté la police. Après un constat, il s’est avéré qu’une somme de Rs 3 748 414 et des devises étrangères avaient disparu. Le tout équivalant à Rs 4,2 millions. 

 

L’enquête a mené à une première arrestation le même jour. Il s’agit de celle de Vikram Gooriah, un habitant de Roche-Bois de 32 ans. Et le lendemain, lundi 27 février, quatre autres suspects ont été appréhendés. Après avoir été soumis à un interrogatoire serré, ils ont été autorisés à regagner leur domicile. 

 

L’un des suspects a toutefois balancé le nom des auteurs du cambriolage. Une opération spéciale a alors été montée par les hommes du surintendant de police Bansoodeb, responsable de la CID de Port-Louis Nord, le mercredi 1er mars. Avec l’aide de l’assistant surintendant Dussoye, les enquêteurs ont procédé à l’arrestation de Mohammad Shabir Joomunally, 35 ans, et de son épouse Bibi Sharwinaz Joomunally, 29 ans. Tous deux des habitants de Terre-Rouge. Mohammed Falyaad Peerbux, un habitant de la capitale âgé de 24 ans, a aussi été appréhendé ainsi que Sheik Mohammad Parwez Fatehmamode, considéré comme le cerveau du braquage. 

 

C’est le suspect Mohammed Falyaad Peerbux qui l’a désigné comme le commanditaire de ce cambriolage auquel il a avoué avoir lui-même participé. Il l’aurait recruté, ainsi que six autres individus, pour commettre ce vol à haut risque. 

 

Selon Mohammed Falyaad Peerbux, le jour du braquage, ils auraient pris place dans deux voitures pour se rendre sur les lieux. Pendant que les deux conducteurs montaient la garde, les cinq autres personnes ont pénétré dans le bâtiment. L’opération a débuté à 20 heures, pour prendre fin vers 4 heures le lendemain matin. Après avoir emporté leur butin de Rs 4,2 millions, les cambrioleurs se sont plus tard rendus à Mahébourg pour se partager l’argent et se débarrasser des preuves accablantes, dont les cagoules et une caméra de surveillance appartenant à la banque. 

 

Jeudi, les enquêteurs ont récupéré une somme de Rs 186 000 auprès d’une habitante de Domaine du Moulin, Goodlands. Le suspect Mohammed Falyaad Peerbux lui aurait remis l’argent après avoir vu son annonce sur Facebook où elle indiquait qu’elle vendait sa Mazda 3. La voiture avait été saisie au domicile des Joomunally, à Terre-Rouge. Lors d’une perquisition, les enquêteurs ont récupéré Rs 47 454 dans le sac à main de Bibi Sharwinaz Joomunally, ainsi qu’une seconde voiture, une Mitsubishi Lancer, louée à un habitant de la capitale. Ce dernier devra également être entendu par les services de police.