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Vishnu Ramsamy avoue le meurtre de son épouse Kamila : Quand une histoire digne d’un «conte de fées» vire au drame

La jeune femme, originaire d’Ouzbékistan, était appréciée de tous ceux qui la connaissaient.

Il espérait faire croire à la police que la mère de ses quatre enfants, Kamila Ramsamy, s’était donné la mort en s’auto mutilant mais il semblerait que le poids de sa culpabilité a été un fardeau bien trop lourd à porter pour Vishnu Ramsamy. Il est passé aux aveux le samedi 16 septembre, soit quatre jours après le meurtre de son épouse qui est originaire d’Ouzbékistan. Les amis et proches du couple témoignent…

Il a fini par avouer qu’il était le meurtrier de sa femme. Vishnu Ramsamy, 35 ans, a craché le morceau lors d’un interrogatoire formel au poste de police de Piton,  en présence de son homme de loi, Me Ravi Rutnah. Il a expliqué avoir commis l’irréparable car, surveillant sa femme Kamila, 34 ans, depuis quelque temps déjà, il était convaincu qu’elle le trompait avec un habitant de Beau-Bassin. Il a aussi participé à une reconstitution des faits. Après avoir agressé mortellement son épouse aux petites heures du matin le mardi 12 septembre, l’homme l’avait conduite à l’hôpital, affirmant qu’elle s’était auto-infligé des blessures mortelles avec un couteau après une dispute conjugale alors qu’ils se trouvaient à bord de leur voiture à Forbach Road, Cottage. Une version qui n’avait convaincu personne. Comment aurait-elle pu se donner elle-même des coups de couteau aux bras, au cou et au dos ? 

 

S’il y a bien quelqu’un qui défendait Vishnu Ramsamy bec et ongles dès le départ, c’est son frère Collen. «Mon frère a toujours été très pieux, tranquille, et n’a jamais été agressif. Il n’a même jamais eu de problème avec la justice», nous confiait-il vendredi. S’il n’avait jamais écarté la possibilité que son frère puisse être l’auteur de cet acte atroce – même si Vishnu Ramsamy clamait le contraire –, il affirmait que ce dernier, affectueusement appelé Nilen dans son entourage, a toujours été un homme au grand cœur. Collen est aujourd’hui persuadé que c’est l’amour inconditionnel que portait son frère à Kamila qui l’aurait poussé à agir de la sorte même s’il n’excuse en rien son terrible geste. Pour comprendre, dit-il, il faut remonter au début de leur histoire qui est, selon lui, «digne d’un conte de fées». 

 

L’époux a fini par reconnaître son acte atroce.

 

Quand Vishnu Ramsamy et Kamila, née Bakirova – originaire d’Ouzbékistan – font  connaissance il y a plus d’une dizaine d’années à Dubaï, c’est le coup de foudre. À cette époque, Vishnu Ramsamy travaillait comme coach sportif sur les bateaux de croisière et voyageait donc beaucoup. C’est au cours d’un de ses voyages qu’il fait la connaissance de Kamila qui travaille dans le domaine du tourisme. Très vite, ils souhaitent officialiser leur relation et se disent donc «oui» à Maurice. «À cause de leur travail, ils devaient faire des allers-retours à l’étranger. Puis, Kamila a mis au monde un petit garçon et ils ont décidé de se stabiliser et de trouver du travail à Maurice», explique Collen. Ils ont alors fait construire leur maison à Fond du Sac, dans la cour familiale.

 

Soupçons...

 

Aux jours heureux, selon Collen, la relation entre Vishnu et son épouse était incomparable. «Ils étaient vraiment complices ; comme deux bons amis. Ils se soutenaient mutuellement et faisaient tout pour que leurs enfants ne manquent de rien. Ils bossaient dur», raconte Collen. Ils ont aujourd’hui quatre enfants : trois fils de 9, 7 et 3 ans, et une fille de 5 ans. Cependant, dit notre interlocuteur, leur relation avait récemment commencé à se détériorer. «Mon frère songeait même à aller travailler sur un bateau de croisière pendant quelque temps pour prendre ses distances de Kamila.»

 

Aux dires de Collen, le suspect soupçonnait sa femme d’avoir un amant habitant Beau-Bassin. «Mais vu que Kamila était très pieuse, je me suis dit qu’il s’agissait de quelqu’un qu’elle aurait rencontré et à qui elle avait laissé son numéro de téléphone dans le but de lui venir en aide. Ils s’étaient peut-être envoyés des messages mais je suis incapable de certifier qu’il s’est réellement passé quelque chose entre eux. Ma belle-sœur s’était même rendue au poste de police de Plaine-des-Papayes pour avoir recours à une precautionary measure contre cette personne qui, disait-elle, la harcelait.» D’après Collen, «c’est cet homme qui a gâché leur vie de couple».

 

Le jour fatidique, Collen Ramsamy raconte avoir reçu l’appel de son frère vers 2h30. «Il m’a demandé d’aller jeter un œil sur ses enfants pour être sûr qu’ils se portaient bien. Je lui ai alors demandé où il se trouvait. Il m’a répondu qu’il était à l’hôpital et que Kamila s’était donné la mort.» En arrivant sur les lieux, Collen est tombé sur son frère aîné, complètement anéanti. «Il semblait tellement bouleversé et ne cessait de répéter qu’il n’arrivait pas à croire que sa femme ait pu commettre une telle chose. Il ne m’a pas donné plus de détails.» Finalement, face à l’évidence, il n’a eu d’autre choix que d’avouer son forfait.

 

Au grand dam de ses proches, bouleversés par son horrible acte et la mort de Kamila qu’ils appréciaient visiblement beaucoup. Les membres de la famille de Vishnu Ramsamy gardent de la victime le souvenir d’une femme exemplaire. «C’était une mère dévouée. Ses enfants ont toujours été prioritaires. Même si elle a toujours été très amicale, elle n’a jamais été du genre à nous laisser savoir si quelque chose la préoccupait», raconte Collen. Bosseuse, elle a longtemps travaillé pour le compte de la compagnie Elite Voyage. Ses anciens collègues sont d’ailleurs nombreux à avoir affiché des messages de sympathie sur les réseaux sociaux, la décrivant comme «une femme très gentille», «la plus douce», «une femme humble et attentionnée», et dont tout le monde se souviendra «pour sa générosité et son grand cœur»

 

«Un petit ange»

 

C’est d’ailleurs pour cette raison que certains d’entre eux se sont rendus au poste de police, le mercredi 13 septembre, pour consigner une entrée. «Nous n’acceptons pas le fait que son mari ait voulu ternir sa réputation en l’accusant d’infidélité. C’était la femme la plus douce, la plus pieuse qui soit ; comme un petit ange. Elle respectait tout le monde et n’a jamais dit du mal de son mari, même s’il ne lui faisait pas confiance. Elle travaillait comme guide et il n’hésitait pas à la suivre en voiture durant ses heures de travail. Nous ne voulons pas que ses enfants gardent une mauvaise image de leur mère car elle n’était pas comme son époux l’a décrite», explique Valentina Nehaldas, la directrice d’Elite Voyage. 

 

 

Après un temps au sein de cette compagnie, Kamila Ramsamy a travaillé en free-lance chez Solis Indian Ocean Enterprise avant d’y être promue Sales Representative. Son employeur, Fabien Lefébure, ne tarit pas d’éloges sur elle. «C’était une personne charmante, souriante et très professionnelle. Nous avions toujours gardé une relation sobre mais très sincèrement, je n’ai reçu que d’excellents commentaires à son sujet. Nous avons gardé une minute de silence au travail afin de lui rendre hommage. Nos pensées vont plus particulièrement à ses enfants.»

 

Les funérailles de Kamila Ramsamy ont eu lieu le jeudi 14 septembre. Sa famille, à l’étranger, a été alertée mais n’a pas été en mesure de faire le déplacement. «Ils sont encore dans le flou concernant les circonstances de sa mort car la communication est difficile. Une amie de Kamila devrait bientôt nous rencontrer pour qu’on lui explique clairement ce qui s’est passé afin qu’elle puisse éclairer ses parents. Entre-temps, les enfants du couple vivront chez moi», explique Collen. Des enfants qui se retrouvent privés à jamais de l’amour maternel et dont le père devrait croupir en prison pour un moment.