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Vishal Sidhari avoue avoir tué son ami Berty Philogène : Douleur et incompréhension de deux familles

Vishal Sidhari a participé à une reconstitution des faits le vendredi 6 avril.

Ils étaient inséparables, selon leurs proches. Alors ces derniers ont du mal à comprendre ce qui a bien pu pousser Vishal Sidhari à agresser mortellement son ami Berty Philogène. Bien que le suspect ait avoué avoir agi parce que ce dernier lui aurait volé des plants de gandia. Anéantis, ils témoignent.

«Kifer mo piti inn fer sa ?» lance Sara Sidhari, en larmes. Cette maman, âgée de 65 ans, a fait le déplacement à Beau-Champ accompagnée de sa fille et de son gendre, dans l’espoir de pouvoir échanger quelques mots avec son fils Sachidanand, plus connu comme Vishal. Sauf que les policiers n’ont pas accédé à sa demande. La sexagénaire est alors dans tous ses états. «Ma… Ase. Akoz samem mo pa ti le to vini», lui lâche sa fille.

 

Sara Sidhari est anéantie depuis l’arrestation de son fils.

 

L’horloge indique 11h30, en ce vendredi 6 avril. Des badauds sont également venus assister à la reconstitution des faits à laquelle participe Vishal Sidhari, escorté par plusieurs policiers. Le suspect, âgé de 37 ans, a avoué, après son arrestation, avoir agressé mortellement son ami Berty Philogène, 38 ans, avec un sabre. Pourtant, tous deux étaient inséparables, selon la sœur de Vishal Sidhari. «De bon kamarad sa. Zot de tousel kone kinn ariv zot.»

 

L’affaire a éclaté le samedi 31 mars. Ce jour-là, Stéphano Philogène, 40 ans, consigne une déposition pour signaler la disparition de son frère Berty. La veille, ce dernier, dit-il, avait enfourché sa bicyclette vers 8 heures. Berty Philogène n’ayant pas d’emploi fixe et collectionnant les petits boulots – il réparait notamment des bicyclettes pour des particuliers – ses parents ont cru qu’il avait eu «enn bout travay par-la».

 

Vishal collabore avec la police

 

Mais le lendemain, au réveil, le couple constate que son benjamin n’est pas rentré de la nuit. «Mo ti fini kone so lizie pou ferme kan pou retrouv li», lâche laconiquement Vinolia, 75 ans, la mère de la victime.

 

La dépouille de Berty Philogène a été retrouvée en état de décomposition avancée le lundi 2 avril, vers 14 heures, dans un champ de cannes à Beau-Champ. Ses funérailles ont eu lieu le lendemain à l’église de Saint-Esprit, à Bel-Air, avant que le convoi ne se rende au cimetière de Trois Ilots à Olivia.

 

Berty Philogène laisse derrière lui un fils de 11 ans qui vit avec sa mère à La Réunion. Le garçonnet a fait le déplacement pour dire un dernier adieu à son père, avant de rentrer à l’île sœur. «Nous sommes toujours en état de choc», confie Vinolia. «Vishal enn zanfan lakaz sa.»

 

Vinolia Philogène retient difficilement ses larmes depuis le décès tragique de son fils.

 

Le père de Berty, René, est également sous le choc. «So bon kamarad sa. Toulezour zot zwenn sa de-la. Vishal res dan mem sime. Ziska ler mo pa krwar seki finn arive. Mo garson ti lor kosion akoz Vishal. Li ti pran sarz dan so plas dan enn case», avance cet homme de 83 ans. Pourtant, dit-il, Vishal «est quelqu’un de respectueux tout comme sa famille. Il dit bonjour à tout le monde. D’ailleurs, mon épouse achète des légumes avec son père. Get ki linn fer mo piti. Zame mo tia krwar sa.»

 

Vishal Sidhari collabore pleinement avec la police depuis son arrestation. Après son inculpation provisoire pour assassinat, le mercredi 4 avril, ce planteur a raconté comment il a agressé mortellement son ami Berty. Il dit s’être emporté en apprenant que ce dernier voulait lui voler quatre plantes de gandia. Il les aurait dissimulées dans un sac en plastique dans un champ de cannes, à Beau-Champ, non loin de l’usine sucrière.

 

Était-il seul ?

 

Vishal Sidhari raconte avoir d’abord suivi son ami avant de le frapper par surprise au cou avec son sabre. Lors d’une descente dans le champ de cannes, où l’agression s’est déroulée, les policiers ont trouvé la bicyclette de la victime. Le suspect a également permis aux limiers de recueillir les vêtements qu’il portait le jour du drame, retrouvés dans la mer, à proximité d’un bungalow. L’aide de la National Coast Guard de Deux-Frères a été sollicitée. Lors de sa reconstitution des faits, Vishal Sidhari a confirmé les faits rapportés dans sa déposition.

 

Son ami Berty et lui étaient très populaires dans le quartier de Camp-des-Pêcheurs, à Grande-Rivière-Sud-Est. La victime était surtout connue pour être un bon joueur de pétanque. Au domicile des Philogène, le salon est d’ailleurs rempli de médailles et de trophées. Vishal, lui, était toujours aux côtés de Berty. «Eski Vishal ti tousel pou fer sa travay-la ?» se demande, pour sa part, Lindsay, le frère aîné de Berty Philogène. La sœur de Vishal Sidhari se pose les mêmes questions : «Mo pa krwar mo frer inn fer sa tousel. Finn bizin ena ankor dimounn. Nou zis oule la zistis.»

 

La police avait interpellé deux suspects suivant la disparition de Berty Philogène, avant de les autoriser à rentrer chez eux. Ces derniers étaient en compagnie de la victime avant que cette dernière ne donne plus signe de vie. L’enquête se poursuit. En attendant, les proches de la victime et du suspect, de même que les habitants de Camp-des-Pêcheurs, sont dans l’incompréhension…