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Virginie Bissesur-Corsini : «Être derrière un écran provoque un désengagement de l’individu envers la société»

Virginie Bissesur-Corsini : «Être derrière un écran provoque un désengagement de l’individu envers la société»

Ils sont nombreux les internautes à dénoncer les vidéos voyeuristes qui pullullent sur les réseaux sociaux. Entre les clips qui ne respectent pas l’intimité d’une personne décédée ou encore les images qui banalisent un accident, par exemple, ce genre de cas est de plus en plus fréquent. Les vidéos d’une personne prise de crises et celle montrant la sortie du corps d’une victime d’accident de la route du véhicule accidenté ont fait débat. Analyse de Virginie Bissessur-Corsini, psychologue clinicienne et interculturelle sur cette tendance.

Une personne filme un accident peu de temps après le drame pour ensuite poster la vidéo sur le Net… Quel est votre avis sur cette nouvelle tendance qui est de plus en plus fréquente sur les réseaux sociaux ? Qu’est-ce qui explique, selon vous un tel agissement ?

 

En effet, quiconque a l’habitude de traîner sur les réseaux sociaux mauriciens peut voir ce genre de vidéo fréquemment. Cela montre à quel point le fait d’être derrière un écran, d’être dans la distance, provoque un désengagement de l’individu vis-à-vis de la société et de ses semblables. La priorité de l’individu caché derrière son écran, c’est de se rendre important en épatant et divertissant son prochain avec le malheur des autres. Il en oublie le drame qui se joue devant lui et sa responsabilité en tant que témoin de cette scène d’apporter son aide à son prochain et, surtout, de respecter sa vie privée dans un moment où il est aussi vulnérable.

 

Ces vidéos choquantes sont toutefois vues par des milliers d’internautes. Qu’est-ce qui explique cette curiosité ?

 

C’est le voyeurisme inhérent à la nature humaine. Au fond de nous, on a tous envie de voir ce qui est interdit, ce qui est tabou. Le malheur des autres semble nous rassurer sur notre propre sort. Cela nous permet peut-être de relativiser notre propre situation.

 

Pensez-vous qu’il faudrait éduquer les internautes à l’usage des réseaux sociaux ? Comment ? Que faudrait-il faire, selon vous, pour éviter ces dérapages ?

 

Il faut, de toute évidence, une éducation sur l’usage des réseaux sociaux, à ses dangers et aux fake news qu’ils véhiculent. Surtout à l’égard des collégiens ! Maurice compte de nombreuses personnes compétentes dans le domaine de l’éducation. D’ailleurs, à l’étranger, cette pratique a déjà cours, parfois dès le primaire. Ces initiatives, encore isolées, ont fait leurs preuves.

 

Qu’est-ce qui explique la place des réseaux sociaux dans la vie des Mauriciens ?

 

C’est la même chose qui explique ce phénomène au niveau mondial. Les gens ont envie de se sentir connectés à d’autres personnes, de se sentir spéciaux. Ils en oublient que les relations faites sur le Net, même si elles procurent le sentiment de ne pas être seul, restent des relations virtuelles, dans la mesure où les contacts ne sont pas dans leur réalité. Et c’est la réalité qui confère de la profondeur et du sens aux relations sociales.

 

Bio express

 

Psychologue clinicienne, Virginie Bissessur-Corsini obtient son bac littéraire en l’an 2000. «Puis, je pars étudier la psychologie à l’université de Toulouse de Mirail la même année. Je décroche alors un master en psychologie clinique en 2006, option psychologie interculturelle. Je commence une licence en ethnologie que je ne finirai pas et travaille dans le milieu éducatif et du handicap», explique la jeune femme. De retour à Maurice en 2011, elle travaille à nouveau dans une école pour enfants handicapés pendant un an et, en parallèle, elle devient psychologue auprès des employés d’une grande banque pendant trois ans. «En même temps, j’ouvre ma consultation privée à Curepipe et je travaille dans une ONG très dynamique à Batterie-Cassée, où je suis toujours. J’effectue aussi différentes missions pour des CSR dans les faubourgs.» En 2014, elle décroche un poste de psychologue pour la Child Development Unit à Rodrigues. De retour à Maurice en 2015, elle travaille à nouveau pour un CSR sur un projet de développement communautaire dans un faubourg et reprend sa consultation privée.

 


 

Un site Internet pour rapporter les abus sur les réseaux sociaux

 

Les internautes mauriciens ont maintenant accès à un site Internet pour rapporter les abus ou tous comportements répréhensibles sur les réseaux sociaux. Le ministère de la Technologie, de la communication et de l’innovation a ainsi pris la décision de créer un site Web : maucors.govmu.org. Une fois l’incident rapporté sur le site, les autorités mènent une enquête. Le ministre Yogida Sawmynaden souligne que les cas concernant des délits sur les réseaux sociaux sont dirigés vers diverses autorités. Il a ainsi fait valoir qu’il faut une plateforme unique pour rapporter les cas. «De ce fait les plaignants pourront savoir où on en est avec leur plainte», a-t-il déclaré.

 

Étude : l’usage des réseaux sociaux en 2018

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le centre de recherche américain Pew a publié sa dernière étude concernant l’usage des réseaux sociaux par les populations en 2018. Si le document décortique particulièrement les habitudes de la population américaine, il est toutefois révélateur des grandes tendances mondiales. Facebook reste ainsi le premier réseau social. Le premier constat du centre de recherche est que Facebook et YouTube restent les réseaux sociaux dominants pour une large tranche d’adultes. Plus de 68 % des adultes américains clament être sur Facebook et trois quarts de ce chiffre l’utilisent quotidiennement.

 

Une loi contre «les fausses nouvelles» sur les réseaux sociaux en Egypte

 

Le président égyptien Abdelfattah Sissi a promulgué, le samedi 1er septembre, une loi vouée spécialement aux réseaux sociaux et visant à traquer les fausses nouvelles et autres formes d’intox. Début août, le président égyptien avait promulgué une autre loi dite «contre la cybercriminalité» mais qui, en fait, permet aux autorités de fermer tout site électronique qui publierait un contenu «jugé constituer un risque pour la sécurité nationale».