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Vinay Jugroop battu à mort à cause d’une cigarette : sa mère, dévastée, dénonce un acte de violence gratuite

Ouma est complètement anéantie depuis le décès de son fils, violemment assailli par deux individus.

Cet habitant de Petit-Raffray aurait été roué de coups par le fils et le beau-frère de son ex-concubine parce qu’il aurait refusé de leur remettre une cigarette. Il a succombé à ses blessures après trois jours à l’unité des soins intensifs de l’hôpital SSRN. La police a procédé à l’arrestation des suspects le lundi 16 avril. Cependant, si l’un d’eux est passé aux aveux, l’autre nie toujours les faits qui lui sont reprochés. Les proches de la victime, eux, s’indignent face à la violence avec laquelle les agresseurs s’en sont pris à elle. Témoignages.

Des cris stridents se font entendre. Alors des voisins accourent pour s’enquérir de la situation. Et là, ils tombent sur Ouma, 57 ans, qui tente de reprendre sa respiration pendant que les larmes ne cessent de couler sur son visage. Son fils Kevin est tout aussi affligé. Proches, voisins et amis essaient de les consoler tandis que des curieux, intrigués en voyant une voiture de police quitter cette ruelle de cité EDC, à Petit-Raffray, s’arrêtent pour savoir ce qui se passe.

 

En ce mercredi 18 avril, dans l’après-midi, la foule ne cesse de grossir au domicile des Jugroop, qui viennent tout juste d’apprendre une terrible nouvelle. Un des leurs, Vinay, a succombé à ses blessures à l’unité des soins intensifs de l’hôpital SSRN, à Pamplemousses. Trois jours plus tôt, soit en fin de matinée du dimanche 15 avril, le jeune homme de 37 ans, qui était jardinier, a été agressé car il aurait refusé de donner une cigarette à ses assaillants. Le rapport d’autopsie indique qu’il a rendu l’âme suite à des cranio cerebral injuries. La police a procédé à l’arrestation de deux suspects, le lundi 16 avril. Il s’agit de Kunal Foolchand, 30 ans, et de son neveu, Yudish Foolchand, 23 ans, soit le beau-frère et le fils de son ex-concubine. Ces derniers font l’objet d’une charge provisoire de murder.

 

«Je refuse de croire que mon fils est mort à cause d’une cigarette», lance Ouma, en bhojpuri, à tous ceux qui viennent lui témoigner de la sympathie suite à la mort de son aîné. Ses trois autres fils sont tout aussi inconsolables. «Dokter ti fini dir nou so leta mari grav. Mo frer ti dan koma. Se bann laparey ki ti pe fer li respire», explique Kevin, le benjamin de la famille. Ce mercredi, c’est lui qui se charge de monter une salle verte et d’y installer des chaises pour la veillée mortuaire, en attendant  le retour de son frère, Mithun.

 

Ce dernier se rendait à l’hôpital en compagnie de son épouse pour rendre visite à Vinay lorsqu’ils ont appris qu’il a poussé son dernier soupir vers 14h10. Sona, 29 ans, et Raja, 25 ans, des cousins de la victime, ont fait le déplacement pour soutenir les leurs. Le jour du drame, Raja, un œil au beurre noir et un pansement sur la tête, témoigne avoir aussi été roué de coups en portant secours à Vinay. «Il a été victime d’une agression d’une rare violence. Ses agresseurs ont continué à lui donner des coups alors qu’il avait perdu connaissance», raconte-t-il. Le T-shirt couvert de sang que portait la victime le jour de son agression, témoigne d’ailleurs de l’archarnement de ses agresseurs.

 

«Zot inn atak li par sirpriz»

 

Dimanche dernier, Vinay s’était rendu à une boutique du quartier pour acheter «trwa sigaret ek la mwatie boutey rom», selon son frère Kevin. Après quoi, il aurait eu une altercation avec le fils et le beau-frère de son ex-concubine, Kunal et Yudish, pour avoir refusé de leur donner une cigarette. «Zot inn swiv li ek tap li enn kout dibwa zis divan so laport. Zame monn trouv dimounn perdi sa kantite disan-la. Vinay ti fini perdi konesans kan lapolis inn pran li pou amenn li lopital. Sa de-la inn sove kan kamarad ek vwazin inn koumans sorti ler zot inn tann Vinay pe kriye sa ler-la», raconte, pour sa part, Sona, qui était aussi présent au moment de l’agression.

 

Son cousin Raja et lui soutiennent qu’un des suspects, en l’occurrence Kunal, avait un couteau en sa possession le jour de l’agression. Ce que nie ce dernier. Cependant, la police le soupçonne de mentir car la victime porterait une trace de coupure sur le visage. Yudish, lui, était armé d’un rondin. Il est passé aux aveux.

 

Pourquoi s’en sont-ils pris à Vinay ? Était-ce réellement à cause d’une cigarette ? Selon Kevin, le frère de Vinay, ce dernier avait déjà eu une altercation avec Kunal et Yudish, il y a deux ans. Cela car ces derniers ne voyaient pas sa relation avec leur parente d’un bon oeil.

 

D’ailleurs, l’histoire aurait pris fin dans des circonstances troubles. Selon l’entourage de Vinay, la police aurait retrouvée sa concubine, grièvement blessée, à proximité d’un rond-point à Goodlands. Elle avait été transportée à l’hôpital et  les soupçons de la police se seraient portés sur des membres de sa propre famille  L’un d’entre eux était soupçonné de l’avoir tabassé avant de la laisser pour morte. Cependant, l’enquête avait été réorientée après qu’elle eut consigné une déposition pour disculper le présumé agresseur L’ex-concubine devait rendre l’âme peu de temps après être sortie de l’hôpital

 

Kunal et Yudish devraient participer à une reconstitution des faits, le mardi 24 avril.

 

Pour l’heure, Ouma et les siens tentent tant bien que mal de surmonter cette épreuve. Une épreuve qui a bouleversé leur quotidien.

 


 

Adieu à un champion de pétanque

 

Vinay Jugroop, alias Baboo, serait très connu à Petit-Raffray et dans les villages avoisinants. Il a été champion de pétanque et avait décroché plusieurs titres depuis qu’il s’était lancé dans cette discipline. Des sacres que ses proches garderont en souvenir. Dans le salon et une autre pièce de la maison des Jugroop, une centaine de coupes sont exposées. Selon sa mère, la pétanque «était sa principale raison de vivre».