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Une maison s’effondre suite aux grosses averses : angoisse, panique et choc à Tranquebar

Il sont passés par toutes les émotions. D’abord, il y a eu l’angoisse… Car en ce mercredi 24 janvier, les pluies persistantes leur ont donné des sueurs froides. Puis, il y a eu le stress ou encore la panique, à la vue de la rivière près de leur maison à Camp-Manna, à Tranquebar. «L’eau montait à une vitesse incroyable», confie Navin, membre de la famille Silochurn, dont la maison a cédé sous la pression de l’eau qui a provoqué un glissement de terrain. La saisissante scène de son chez-lui complètement détruit lui fait penser à la chance que sa famille – sa sœur et sa mère – a eue : «C’est arrivé vers 5h30. Mais heureusement, le pire a été évité…» C’est la Special Supporting Unit et les sapeurs-pompiers qui ont assuré l’opération de sauvetage.

 

Voilà plus de 40 ans que lui et les siens vivent dans cette maison où ils se sont créé beaucoup de souvenirs qui se retrouvent aujourd’hui entassés sous les gravats. «On ne sait toujours pas si on pourra sauver quelque chose car c’est risqué de se rendre dans la maison», ajoute Navin. Sa famille est déjà passée par un choc similaire il y une vingtaine d’années. Aujourd’hui, c’est dans une extension de la maison, un peu plus loin sur le même terrain, que les Silochurn ont trouvé refuge. «Il y avait de l’orage toute la nuit. On a eu très peur», confie Sangeeta, la sœur de Navin, en repensant à tout ce qui s’est passé durant cette nuit de terreur.

 

Roubina Jaddoo-Jaunboccus, la ministre de l’Égalité du genre, a, le même jour, fait un état des lieux avec l’adjoint au lord-maire Eshan Ismael Mamode. «Je suis soulagée d’apprendre qu’il n’y a pas eu de blessés. On comprend et on partage la détresse de cette famille mais cette maison a été construite sans respecter les normes et sans permis. Quand on construit une maison au bord d’une falaise, il y a toujours des risques. Mais au sein du gouvernement, nous sommes décidés à trouver une solution pour ces personnes», déclare Roubina Jaddoo-Jaunboccus. «Un comité interministériel travaille sur ce dossier et siège toujours. Il y a plusieurs alternatives qui sont à l’étude mais je suis positive quant à une issue favorable.»

 

La situation à Tranquebar ne laisse pas insensible. Le vicaire général, Jean-Maurice Labour, s’est aussi rendu sur les lieux : «J’ai été bouleversé par ce que j’ai vu. J’ai vu des gens courageux qui s’accrochent pour s’en sortir, des mères qui se battent pour donner de l’éducation à leurs enfants. Je regrette qu’il y ait une stigmatisation sociale envers ces personnes qui souffrent. Il y a beaucoup qui se battent pour s’en sortir.» Il a ainsi fait une déposition à la police. Il trouve inacceptable que certaines personnes vivent dans de telles conditions.

 

 «J’ai cru comprendre que, par la suite, la police a été déployée sur place et a évacué trois familles dans le centre de refuge de Tranquebar. Il est temps que le gouvernement trouve une solution aux problèmes de ces familles, surtout pour ce qui est du logement», lance Jean-Maurice Labour. «Comment peut-on dépenser des millions pour une route à Grand-Bassin et ne pas trouver de l’argent pour reloger des personnes qui sont en danger ? Il y a de l’argent dans ce pays. Il faut trouver des priorités. À l’aube des 50 ans de notre Indépendance, faisons un cadeau à notre République : l’éradication complète de la pauvreté.»

 

À la suite des grosses averses orageuses cette semaine, outre Tranquebar, plusieurs régions ont été inondées, notamment Gros-Cailloux et Bambous. Certaines routes étaient aussi inaccessibles, par exemple à Anse Jonchée et Cité Richelieu. Les autorités ont même pris la décision, jeudi, de décréter un no workday pour les fonctionnaires. Cette mesure avait toutefois été enlevée quelques heures plus tard, quand l’avis de pluies torrentielles, qui était en vigueur dans le pays, a été enlevé. Ce qui est arrivé a ainsi permis de mettre en lumières des failles du protocole en cas de pluies torrentielles.

 

En attendant des mesures correctives, les Mauriciens restent sur le qui-vive et craignent les nuages gris qui s’invitent dans notre ciel.