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Trophée du meilleur mix 2017 : Platines story

Mixer, c’est le moment bonheur de Xavier Dercy.

Non, il ne leur suffit pas d’appuyer sur un bouton pour «met lamizik». DJ, c’est un métier de cœur et de passion. Des jeunes, qui participent à un concours, en parlent…

Lebeat est comme un battement du cœur. Les notes sont le sang qui coule dans leur veine. Alors, tout leur être n’est que mélodie. Même si la musique n’est pas toujours douce, elle est leur pouvoir magique à eux. Et sur leurs platines, c’est donc une onde d’amour qu’ils partagent avec les danseurs qui les entourent. Oui, ils sont DJ. Et avec un peu de poésie en plus, on pourrait dire qu’ils sont des alchimistes du tempo, capables de connecter le son à l’âme de celui qui l’écoute. De le faire vivre, tout simplement. En ce moment, des «jeunes», du moins des passionnés moins connus de la profession, participent à un concours organisé par 25th Entertainment. Celui qui remportera le Trophée du meilleur mix sera ainsi un des espoirs de ce secteur. En quête de reconnaissance, les sept finalistes (choisis après plusieurs semaines d’audition) feront des mix lors de soirées en attendant la finale prévue pour le samedi 5 août. 

 

En ce mercredi matin, en fin de matinée, trois d’entre eux se pointent au rendez-vous pris au Caudan. D’abord le plus âgé de la bande des sélectionnés, DJ Van Rossom, 29 ans. Pour son nom de scène, Warren n’a pas fait dans l’originalité ; son patronyme a fait l’affaire. Si devenir DJ dans les années 90 semblait être le truc le plus cool à faire dans sa life, les feux du disc semblent éclairer un peu moins cette décennie. Mais c’est une erreur d’appréciation, lance de prime abord le jeune homme qui habite Baie-du-Tombeau. Faire danser les gens, ça n’a pas de date d’expiration et ça ne passe jamais de mode. Alors, il s’accroche à ses platines et vit son rêve… à temps partiel. Eh oui ! Parce qu’il n’est pas aisé de vivre de sa passion (sauf si on a la chance d’être Resident DJ d’une boîte), Warren est, pendant la journée, Workshop Officer

 

Le soir, et plus particulièrement le week-end, il sort sa cape de super-musico et s’invente dancing king dans des boîtes assez renommées. Cette fièvre l’habite depuis ses 17 ans. Et elle ne l’a jamais quitté depuis : «Mais pour la stabilité financière, il a fallu trouver un emploi.» Il a suivi des formations, appris à travailler avec les vinyles avec Pascal Pierre et n’a pas hésité à se lancer. À se laisser aller au feeling. Dans sa playlist, de la deep house et de l’électro. Et dès qu’il le peut, il retrouve son monde : «Quand je mixe, je ressens des sensations fortes. De l’adrénaline même.» Et c’est aussi pour une question d’émotions qu’il participe à ce concours : «Ressentir du trac, dépasser ses limites, ça m’a parlé.» Nicolas Jolicoeur, 27 ans, a aussi eu comme une envie de se prouver des choses à lui-même. 

 

Ce self-employed de Vacoas touche à tout (maçonnerie, peinture, cuisine...) est à la tête d’un disco mobile. Il n’est pas boîte de nuit mais plutôt anniversaire, baptême et mariage. Là où Bane est le tube de l’année depuis toujours et où Engelbert Humperdinck n’est pas has been. Alors, il voulait se mettre au défi :«Me montrer que je pouvais faire autre chose.» S’offrir une autre étape de plaisir dans l’univers de cette passion qui le porte depuis toujours : «Depuis que je suis tout petit.» Il y a d’abord eu les cassettes sur lesquelles il enregistrait ses chansons préférées, puis ces fêtes où il y avait bien un copain/cousin qui débarquait avec tout son attirail pour met lamizik. Des heures passées à regarder les nombreux boutons sur la platine, à avoir envie d’y toucher et de faire naître le bonheur du bout des doigts. À trouver son nom, DJ Nick Grid, et à rêver de grands moments de musique. 

 

Excitation

 

Chaque DJ a une histoire qui démarre d’une envie, d’un rêve. Comme le sample parfait. Et ce concours, explique Nicolas, permet de partager et d’échanger les expériences. De connaître d’autres parcours, d’autres histoires. De nourrir son goût pour la musique et pour les autres. Xavier Dercy, 21 ans, est bien d’accord. Le jeune homme reprend sa place aux platines après un an d’absence. Et ce concours lui permet de se relancer. De ressentir à nouveau ces sensations qui font qu’il aime ce qu’il fait : «Mon cœur bat. Il y a de l’excitation. Du bonheur.» C’est comme tomber amoureux sans se faire mal.

 

Rester en amour, sans les compromis. Et cette belle histoire, il la vit depuis qu’il a 8 ans, raconte-t-il. Comme Olivier, il a observé, fait de l’œil aux platines électroniques, essayé de faire des mix, passé son temps sur YouTube pour comprendre, fait du trial and error pour s’améliorer : «J’observais les autres et je transportais même le matériel pour avoir la chance d’apprendre.» Puis, cet habitant de Curepipe a trouvé sa voie, son style (électro, house, disco house, mumbathon…) et s’est baptisé Afro Junkiez. Si aujourd’hui, ce Salesman joue dans des clubs, être DJ est un perpétuel apprentissage. Une continuelle bataille : «Ce n’est pas facile de percer.» Et des sacrifices, il en a fait pour que la passion passe du vœu à la réalité.

 

 Comme le fait d’acheter une platine électronique à Rs 17 000 alors qu’on a 15 ans : «J’ai bossé, j’ai économisé.» Et d’assurer des soirées alors qu’on est encore à l’école : «Mes parents m’ont soutenu. D’ailleurs, mon père est aussi dans ce milieu.» Quand on aime, on suit le chemin de son âme pour arriver là où on veut être. Et quand chaque beat est comme un battement du cœur, c’est que la route en vaut la peine. 

 


 

Et la tournée commence…

 

Trois heures de mix non-stop. Des tubes au top. Des vibes positives. Les sept finalistes du Trophée du meilleur mix (TMM) 2017, organisé par 25th Entertainment, étaient aux platines pour leur première soirée, après les castings, aux Enfants Terribles, le samedi 1er juillet. La tournée du TMM se poursuivra au club Altitude, à Ébène, le 15 juillet, et au Queen’s Club, le 28 juillet. La finale aura lieu le 5 août au club Les Enfants Terribles.