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Theatre Arts Troupe : De Singapour à Maurice… en dansant

À 33 ans, ce Mauricien a une riche carrière à son actif.

Une formation menée par un Mauricien devrait se produire à Maurice dans quelques semaines. Mais elle a besoin d’un petit coup de pouce.

De la délicatesse dans les gestes. De la fluidité dans les enchaînements. Musique douce. Tableau dansant. Histoire enchantée. La magie opère dès les premiers pas de danse. Sur scène, Hok Fen Ah Sen et ses compagnons de la troupe singapourienne Theatre Arts Troupe (TAT) créent un monde féerique. Ce Mauricien au parcours atypique est le consultant de cette formation artistique (voir hors-texte : «Des études de Computing à la danse»). Il réalisera un de ses rêves dans quelques jours : danser dans son île avec la TAT qui fait de la danse chinoise et des danses ethniques.  La troupe devrait se produire à Maurice dans le cadre du Chinatown Food Festival, fin avril.

 

Une invitation de la Mauritius Chinese Chamber of Commerce : «Ils ont généreusement accepté de s’occuper de notre logement.» Néanmoins, comme ce groupe est une organisation à but non lucratif et que les moyens sont forcément limités, Hok Fen Ah Sen souhaite trouver un sponsoring (complet ou partiel) pour les billets d’avion : «Il n’y a pas d’ambassade du Singapour à Maurice. Alors nous ne pouvons bénéficier des mêmes avantages que les troupes chinoises. Nous faisons un appel aux Mauriciens pour qu’ils nous aident dans notre entreprise de promotion de la danse chinoise.» Si vous pensez pouvoir aider la TAT, une troupe semi-professionnelle «qui suit des standards professionnels», contactez Hok Fen à l’adresse suivante : stephenahsen@yahoo.com.sg.

 

Du 30 avril au 3 mai, le Mauricien  de 33 ans et ses compagnons de danse seront là pour vous en mettre plein la vue avec un show contemporain de danse chinoise à la sauce singapourienne de 30 minutes : «Une façon de montrer à quel point le monde de la danse au Singapour est quelque chose de vivant. Mais aussi de projeter une autre image de ce pays. Il n’y a pas que le Singapour moderne et très propre. C’est un pays multiculturel comme Maurice.» Ce n’est pas la première fois, depuis son expérience singapourienne, que Hok Fen se produit à Maurice. De ses souvenirs de danse, il retient sa performance de 2009 dans son île. Il avait participé, avec un groupe d’anciens élèves de la National University of Singapore, à un spectacle dans le cadre du 60e anniversaire du Founding of the People’s Republic of China.

 

Néanmoins, ce déplacement avec sa Troupe lui tient particulièrement à cœur.  Car c’est avec deux amis qu’il a fait revivre cette formation, il y a quelque temps. Il connaissait la TAT, bien sûr. Il avait dansé avec et pour elle. Alors, quand en 2011, elle ne pouvait plus assurer les performances, c’est avec beaucoup de tristesse qu’il avait appris qu’elle fermait ses portes : «Nous voulons continuer à promouvoir les danses chinoises au Singapour. Nous avons donc fait le pari de la faire renaître.» La TAT a une solide réputation dans ce pays : «Sa série de spectacles de danse, Dances of Orient, attire beaucoup de monde. La troupe a produit le Yellow River, un répertoire reconnu en Chine, entre autres.»

 

L’univers de cette formation est riche en références artistiques et en influences. Les participants viennent de milieux différents. Certains sont aux collèges, d’autres à l’université ou sont des professionnels : «Nous avons des enseignants, des techniciens de laboratoire, des agents d’assurance. Mais aussi des danseurs à temps plein. Certains viennent de Malaisie ou même de Chine.» Ils sont tous imprégnés de la magie de la danse. Et 12 d’entre eux ont hâte de vous faire découvrir la délicatesse de leur art. De la musique douce pour une histoire enchantée.

 

Des études de Computing à la danse

 

◗Son enfance. Il l’a vécue à Port-Louis avec ses parents et ses deux petites sœurs dans la maison familiale à China Town, où son père s’occupait – et s’occupe toujours – du Magasin Ah Sen. Quand il était étudiant, il rentrait à Maurice régulièrement. Aujourd’hui, à 33 ans, il conserve des liens forts avec son pays : «Cette île sera toujours ma maison. J’aime le fait que tout le monde est prêt à donner un coup de main et est toujours souriant.»

 

◗Son départ pour le Singapour. Il a failli ne pas y aller pour débuter ses études en Computing (avec une spécialisation en Information Technology) à la National University of Singapore (NUS): «J’avais reçu une bourse pour étudier à l’université de Maurice. Mais l’excitation d’étudier à l’étranger était bien plus forte.»

 

◗La danse et lui : une belle histoire. Il suivait des cours de danse chinoise à la School of Chinese Music à Maurice. Quand il est arrivé au Singapour, il s’est tout naturellement engagé dans les diverses activités de sa résidence : «La danse a vite pris tout mon temps et mon attention. Les geeks savent danser !» Une passion qui le pousse à devenir chorégraphe pour différentes activités de l’université. Mais aussi Dance Director et Head of Dance. À la fin de ses études, il reçoit le Certificate of Cultural Excellence. Et, quelques années plus tard, l’Outstanding Alumni Contribution Award pour son soutien continu à l’université dans le domaine de la danse. Ces dernières années, il a enchaîné les formations pour devenir instructeur de danse, les prestations (dans différents shows : The Magic Box, The Happy Ghost, The Merry Widow, Little White Riding Hoods) et a rejoint un groupe de hip-hop (le NUS Dance Blast). Il a également dansé pour des personnalités asiatiques et s’est produit dans divers pays comme la Malaisie, l’Indonésie, Hong Kong, entre autres : «J’ai aussi assuré une performance pour le président, S.R. Nathan. Il savait que je venais de Maurice. On a brièvement discuté et il m’a dit, à l’époque, qu’il rencontrait notre Premier ministre le lendemain.»

 

◗Le déclic. C’est en participant à une compétition de danse, la Funkamania, qu’il réalise qu’il peut faire carrière dans ce domaine : «J’ai rencontré des danseurs à plein temps. Et je me suis dit que c’était possible. Mes parents souhaitaient que j’aie un job dans le secteur de mes études. Mais ils sont rassurés, désormais.»

 

◗Instructeur de danse, son métier. Deux ou trois écoles par jour afin de partager sa passion. Les journées de Hok Fen sont remplies. Surtout qu’il s’occupe de sa troupe, mais aussi des chorégraphies pour la NUS Chinese Dance. Depuis quelque temps, il s’intéresse à la mise en scène technique.

 

◗Pour le suivre. Rejoignez son monde en cliquant sur le lien suivant : www.danceprince.tumblr.com.