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Suttyhudeo Tengur : «Les Mauriciens arrivent tout juste à survivre»

Statistics Mauritius souligne que le taux d’inflation enregistré l’année dernière est le plus bas que le pays ait connu depuis 1987. Est-ce que le panier de la ménagère pèsera plus lourd cette année ? Suttyhudeo Tengur, président de l’Association for the Protection of the Environment and Consumers, donne son avis sur ce sujet d’actualité.

Dans un relevé sur les changements ayant affecté l’indice des prix à la consommation (CPI) en 2016, Statistics Mauritius indique que le taux d’inflation enregistré l’année dernière, soit 1 %, est le plus bas que le pays ait connu depuis 1987. Comment faut-il interpréter ces chiffres ?

 

Ce taux très bas de l’inflation reflète une chose : les Mauriciens n’achètent pas beaucoup, ils achètent utile seulement. Car les Mauriciens sont devenus plus judicieux dans leurs choix. Mais aussi parce que les budgets familiaux pèsent plus lourd. Donc, il faut d’abord acheter utile avant de penser à l’agréable. 

 

Doit-on s’attendre à ce que le panier de la ménagère pèse plus lourd cette année ?

 

Oui et non. Tout dépendra d’un certain nombre de facteurs. Actuellement, les Mauriciens arrivent tout juste à survivre. Donc, leurs achats sont limités aux premières nécessités que sont l’alimentation, le loyer, les factures utilitaires, l’habillement essentiel et la santé pour le côté social. Si le développement économique démarre comme le prévoit le gouvernement, cela va générer plus d’argent dans le circuit et en conséquence plus d’achats, ce qui fera tourner la roue de la consommation. Dans cette perspective, le panier pourra être légèrement plus lourd.

 

Pensez-vous que la compensation salariale permettra d’absorber les éventuelles hausses des prix ?

 

La compensation salariale n’arrivera pas à absorber les hausses des prix. Car elle n’est qu’un bouche-trou. Avec Rs 200 par mois, on ne va pas très loin. 

 

Comment évoluera le pouvoir d’achat des Mauriciens cette année ?

 

Comme je viens de le dire, les Mauriciens arrivent tout juste à survivre. Mais s’il y a un rebond de l’économie, les choses pourront changer. 

 

Les prix des grains secs, du riz, de l’huile de table et du lait risquent d’augmenter. Qu’est-ce que cela implique pour les Mauriciens ?

 

L’alimentation est le segment le plus important dans le panier. Tout ce qui touche à l’alimentation pèsera définitivement plus lourd pour les Mauriciens. Le prix de l’huile a déjà grimpé. Le lait en poudre suit le pas. J’espère que cela ne va pas être dramatique au point où des familles mauriciennes vont tomber dans la tranche de la pauvreté. 

 

Y a-t-il un moyen, selon vous, de soulager les familles au bas de l’échelle ?

 

Peut-être que oui. Je suggère que le ministère de la Sécurité sociale entreprenne un relevé et établisse un seuil de revenu qui permettra d’accorder une prestation sociale à ces familles au bas de l’échelle. Cette mesure pourrait être prise pour un temps déterminé qui permette à la famille de respirer et, par la suite, s’il y a le plein emploi, ces familles pourront se débrouiller seules. Il faudra donc établir un seuil salarial pour une famille et, en fonction de cet exercice, établir un barème d’aide sociale.

 

Bio express

 

Suttyhudeo Tengur, président de l’Association for the Protection of the Environment and Consumers, est aussi actif dans le domaine de l’éducation. Il a notamment travaillé dans les établissements Hugh Otter Barry Government School, Dr O. Beaugard Government School et Reverend Edward Walter Government School. Également actif dans le domaine coopératif, il est actuellement président du Government Hindi Teachers’ Union et de la Vani Printing Cooperative Society Ltd. Il occupe le poste de secrétaire à la Primary School Teachers’ Cooperative Credit Union et à la Camp Thorel Multipurpose Cooperative Sty Ltd. Marié et père de deux filles, il préside le Cooperative Development Council et est rédacteur en chef du mensuel Akrosh, un journal en hindi. Le syndicaliste a aussi participé à plusieurs conférences internationales, dont les quatre dernières World Hindi Conventions.

 


 

Ma semaine d’actu 

 

Quelle actualité locale a retenu votre attention ces derniers temps ?

 

La démission en bloc du PMSD et son effritement. Car les coqs commencent à être déplumés. Deux départs déjà sur onze. Cela créé un spectacle politique de bas étage alors que les bleus ont été portés au pouvoir pour gouverner et non pas pour «transfuger» dans l’opposition et trahir la confiance du peuple. 

 

Et sur le plan international ?

 

Le discours de Theresa May sur le Brexit et l’installation de Donald Trump à la présidence des états-Unis. Ces deux événements mondiaux auront certainement des conséquences sur la situation politique mondiale. Avec Trump, ça va tromper énormément. Déjà, il fait beaucoup de bruit auprès de la Chine et des membres de l’OTAN. Je ne sais si ce sera un fou qui gouvernera… Attendons voir !

 

Que lisez-vous actuellement et pourquoi ?

 

Pour l’instant, je suis collé à l’actualité tant sur le plan local avec les ramifications sur le remaniement ministériel à venir que sur le plan international avec le Brexit et Trump. Il y a beaucoup d’analyses à lire pour comprendre ce que l’avenir nous réserve. Donc, pour l’instant, je n’arrive pas à m’offrir le loisir de prendre un bouquin.