D’un côté, son frère Siven Montalent a été arrêté et placé en détention. De l’autre, son compagnon Jean-François Boismartin est décédé après avoir été agressé mortellement par Siven Montalent avec un bloc de béton. Depuis, Mayenne Cadervalloo se retrouve seule avec son fils de 2 ans. Un petit bout de chou qui grandira sans son père mais de qui elle puise sa force pour surmonter ce drame.
Elle est là, devant sa maison, son fils dans les bras. Mayenne Cadervalloo remercie les personnes venues lui témoigner de la sympathie. À bord d’un 4x4 noir, celles-ci quittent les lieux. Le véhicule s’éloigne peu à peu mais le regard de Mayenne ne le quitte pas. La jeune femme de 38 ans reste là, figée, l’air perdue. Au bout de quelques minutes, la douce voix de son fils la sort de son silence. «Doudou», lui lance ce dernier, avant que Mayenne ne monte, d’un pas lent, une à une, les marches de l’escalier qui mène au premier étage, là où elle vit. Elle nous invite à la suivre.
Une fois à l’intérieur, Mayenne, assise sur une chaise, s’apprête à nourrir son fils au sein. Elle plonge son regard dans celui de son enfant, âgé tout juste de 2 ans. L’instant est presque magique mais est loin d’être parfait. Car Mayenne est vite rattrapée par la réalité. Les larmes lui montent alors aux yeux et elle serre son enfant très fort dans ses bras. «Mon fils de 2 ans ne connaîtra jamais son père.» Une situation qu’il lui est difficile d’accepter.
Ce dernier, Jean-François Boismartin, 51 ans, a été agressé mortellement avec un bloc de béton par le frère de Mayenne, Siven Montalent, sorti de prison il y a un mois après avoir purgé une peine d’un an pour une affaire de vol. Le drame s’est produit, le mercredi 9 août, à Goodlands, au domicile de Mayenne. Siven Montalent a été arrêté et placé derrière les barreaux. Il a avoué les faits qui lui sont reprochés. Une accusation provisoire de meurtre pèse sur lui.
Mayenne, elle, est dans l’incompréhension totale. Tout s’est passé tellement vite. Qui plus est, sous ses yeux. «Ils se disputaient depuis le lundi 7 août. Jean-François reprochait à mon frère d’avoir volé Rs 2 000 qu’il avait rangées en lieu sûr dans la maison. Mais Siven réfutait ses allégations. Mercredi, une autre dispute a eu lieu à ce sujet», explique Mayenne d’une voix remplie de chagrin.
Siven Montalent a participé à un exercice de reconstitution des faits.
En début de soirée, le mercredi 9 août, Jean-François Boismartin aurait une nouvelle fois cherché des explications de son beau-frère. Mais la situation a vite dégénéré. «Jean-François voulait que mon frère lui rende son argent. Mais ce n’est pas tout. Il était venu avec son ex-femme mais elle était restée dehors, dans la voiture. Il voulait retourner vivre auprès d’elle en emmenant notre fils de 2 ans. À cet instant, mon frère est devenu rouge de colère et l’a agressé avec un bloc de béton. Jean-François s’est effondré. On croyait qu’il s’était évanoui. Mais au fait, il avait rendu l’âme», soupire notre interlocutrice.
À cet instant, sa vie bascule. Ainsi que celle de son fils, qu’elle devra élever sans son père. La police est mandée sur les lieux, la victime est transportée à la Mediclinic de Goodlands, où son décès est constaté, et Siven Montalent est arrêté et passe aux aveux. Pourtant, explique Mayenne, les deux hommes étaient en bons termes, il y a quelque temps encore. «C’est Jean-François qui lui rendait visite à la prison de Grande-Rivière. Avant que mon frère ne se retrouve en prison, ils travaillaient ensemble et faisaient des travaux de maçonnerie», expliqueMayenne.
Cette dernière a un enfant de 18 ans, né d’une précédente union. Elle s’est mise en couple avec Jean-François Boismartin, papa de deux autres enfants, il y a trois ans. «Jean-François et son ex-femme étaient toutefois restés en contact. Il voulait même revenir auprès d’elle.» D’ailleurs, dit-elle, le jour du drame, son compagnon avait prévu de prendre quelques effets personnels afin de retourner chez son ex, à Goodlands.
Mais c’est son corps sans vie qui y a été emmené et de nombreux proches et amis sont venus lui rendre un dernier hommage avant ses funérailles, le vendredi 11 août. Mayenne, elle, n’a pu dire un dernier adieu à l’homme qui lui a donné un petit garçon, de qui elle puise sa force afin de surmonter ce drame. «J’ai préféré éviter les représailles.» Désormais, son fils est sa seule raison de vivre.